Dev Patel: si j'échoue, autant me prendre une très grosse gamelle

Publié

Dev Patel«Si j'échoue, autant me prendre une très grosse gamelle»

Il est loin, le temps de «Slumdog Millionaire». L'acteur Dev Patel, révélé par le film de Danny Boyle, se lance dans la réalisation avec« Monkey Man».

Miguel Cid, Londres
par
Miguel Cid, Londres
Dev Patel a mis dix ans à réaliser «Monkey Man», film dans lequel il joue aussi le personnage principal.

Dev Patel a mis dix ans à réaliser «Monkey Man», film dans lequel il joue aussi le personnage principal.

IMAGO/Landmark Media

Révélé par «Slumdog Millionaire» et nommé à l’Oscar pour «Lion», Dev Patel change radicalement de registre. Le sympathique Britannique de 33 ans se métamorphose en machine à tuer dans «Monkey Man», un film de vengeance brutal inspiré autant de John Wick que de la mythologie hindoue, en salle le 17 avril 2024. Un projet passion qu’il a aussi scénarisé, réalisé et produit.

Pourquoi vous êtes-vous lancé pareil défi?

Je me suis dit que si j’échouais, autant me prendre une très grosse gamelle! Je suis un méga fan d’action. J’ai passé dix ans de ma vie à tenter de réaliser «Monkey Man». Ce genre d’obsession et d’acharnement sont nécessaires pour un projet pareil. Tu dois être dingue pour tourner en Indonésie, au milieu d’une pandémie et porter autant de casquettes. Mais je voulais faire un film pour le jeune Dev, un film dont j’ai toujours rêvé. Cela m’a permis de tenir.

Comment avez-vous réussi à concilier tous ces rôles?

C’est dur parce que le réalisateur se dispute avec l’acteur et l’acteur se dispute avec le producteur! Je pense que j’ai les yeux plus gros que le ventre. Par exemple, je disais à notre cascadeur et chorégraphe que je voulais tourner une bagarre en plan continu. Je devais donc me lever à 4h du mat’ pour apprendre la chorégraphie compliquée de cette scène sans recevoir un coup de poing dans la gueule et me retrouver avec une main fracturée. Et ensuite commencer une journée dingue de tournage.

«Il est temps de te rappeler qui tu es.» Que signifie pour vous cette réplique du film?

Il y a eu un moment dans cette odyssée où j’ai perdu foi en moi. Ce film a été mon meilleur ami, mon pire ennemi, mon plus grand prof. Parfois tu as besoin de quelqu’un pour te rappeler d’être courageux et te redonner de la force. Quand je me suis documenté sur Hanuman, le dieu hindou au visage de singe qui a une force incroyable et peut voler, j’ai découvert un personnage qui avait oublié qui il était. Et cela est le fondement de cette histoire, ma narration de cette mythologie.

L’histoire se déroule en Inde et donne l’impression de critiquer le Premier ministre Modi. Était-ce votre intention?

Je ne critique pas une personne en particulier mais le système. «Monkey Man» est un film de vengeance sur la foi. Il dit comment cette foi peut être une force incroyable et instrumentalisée. Elle peut mobiliser des foules et les pousser dans la violence et le conflit, mais être aussi un grand professeur pour un enfant sans instruction. Ce dernier peut s’inspirer des belles histoires de la mythologie pour se créer une boussole morale. La foi peut nous rassembler. On doit se battre mais ensemble, pas les uns contre les autres.

Ton opinion

3 commentaires