Chantilly, Senlis, Crépy-en-Valois, Chambly, Méru, Milly-sur-Thérain, Noyon, Sérifontaine... Voici une liste non-exhaustive des secteurs qui ont vu débarquer des dizaines de gendarmes dans l’Oise cette semaine.
C’est bien simple, les militaires, qui bénéficient de renforts exceptionnels de gendarmerie mobile, étaient quasiment partout dans le département.
« Ce n’est pas qu’à Marseille, place nette ? »
Ce matin encore, une vingtaine de militaires étaient mobilisés à la gare de Pont-Sainte-Maxence, pour une opération de contrôle des flux autorisées sur réquisitions du procureur de la République de Senlis et menées en présence de la préfète de l’Oise, Catherine Séguin.
A la vue de tous ces uniformes, Fathia, une habituée de cette gare qui permet de rejoindre Compiègne, Paris ou encore Saint-Quentin dans l’Aisne, ne cache pas son étonnement. « Ce n’est pas qu’à Marseille ce truc-là, place nette ? C’est la première fois que je vois ça ici. »
Cette opération nationale place nette, déployée partout sur le territoire de l’Oise, en est pourtant déjà à sa deuxième édition dans la zone gendarmerie de l’Oise.
« Nous réalisons très fréquemment des contrôles de ce type en gare. La configuration même de la gare, avec ses deux quais, nous facilite les passages », confie le lieutenant Stéphane Guibert, de la compagnie de gendarmerie de Senlis, qui pilotait le volet opérationnel de cette opération « anti-stups ».
« Marquer les esprits »
Ce matin-là, 6 trains étaient attendus en gare, déversant son lot de voyageurs à contrôler.
Les vecteurs de circulation sont importants pour nous. La délinquance est présente partout, elle emprunte la route, la voie ferrée... On se doit d'y faire des contrôles réguliers.
« C’est un point de passage », complète le lieutenant Bosquet, commandant de la brigade de Pont-Sainte-Maxence. « Cela marque les esprits quoi qu’il arrive. Cela montre que les gendarmes sont actifs sur leur territoire et qu’ils tiennent leur terrain. »
Le chien-stup « Narco » était de la partie pour l’opération du jour, qui visait la recherche de produits stupéfiants. Ce berger-belge malinois âgé de 7 ans s’est avéré un précieux renfort pour les unités de terrain, même s’il n’a pas eu grand chose à se mettre sous la truffe ce vendredi.
Seules deux amendes forfaitaire délictuelles ont été délivrées ce matin pour détention de trafic de stupéfiants, sur la cinquantaine de voyageurs contrôlés. « Le chien, sans ralentir le flux des voyageurs, sent tout de suite s’il y a quelque chose », apprécie néanmoins le lieutenant Guibert. « L’objectif était aussi surtout d’intimider ceux qui sont peut-être passés entre les mailles du filet aujourd’hui ».
Sur le quai de la gare, les avis divergent
L'opération de ce matin était en tout cas diversement jugée jugée sur le quai de la gare. "Ils feraient mieux de courir après les vrais bandits", lâche par exemple cette voyageuse, le visage mangé par son sweat à capuche. D'autres, comme Robert, qui traine une valise de 12 kilos, voient en revanche ces opération anti-délinquance d'un bon œil. "On se sent tout de même plus en sécurité !"
52 interpellations depuis le début de la semaine dans l’Oise
Un bilan consolidé des diverses actions menées dans l’Oise sera communiqué dans les jours à venir. Mais la colonelle Murielle Soria, cheffe du groupement de gendarmerie du département, est déjà très satisfaite des premières remontées de terrain qui lui parviennent.
« Depuis le début de la semaine, nous avons interpellé 17 personnes dans le cadre d’opérations judiciaires programmées et 35 autres dans le cadre de contrôles effectués sur la voie publique », présente-t-elle.
Une équipe de malfaiteurs démantelée
À la suite d’une vaste opération judiciaire menée mardi 16 avril, le procureur de la République de Senlis, Loïc Abrial, indique ce vendredi soir que cinq hommes et une femme, âgés de 20 à 38 ans et arrêtés en divers points du département, ont été placés en garde à vue durant 72 heures.
Ils seront convoqués convoqués devant le tribunal correctionnel selon la procédure de comparution à délai différé le 14 juin, pour répondre de près de 40 infractions.
« Cette enquête, conduite depuis septembre 2023, portait sur la commission de multiples faits de vols aggravés et tentatives sur les arrondissements de Senlis et Compiègne par une équipe de malfaiteurs présumés très organisée ».
Les cambriolages qu’ils avaient commis, accompagnés de dégradations et parfois suivis de destructions par incendie, « ont causé un grand préjudice aux nombreuses victimes », ajoute le magistrat.
Autant d’interpellations rendues possibles grâce à l’octroi de renforts nationaux dans le cadre de Place nette 60.
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