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Grand Narbonne : la troisième édition de l’Avant-Salon du livre annulée

Le rendez-vous littéraire préfigurant le 10e Salon du livre, initialement prévu le samedi 27 avril, est annulé. En cause : François Bégaudeau, l’écrivain invité, fait actuellement l’objet d’une procédure judiciaire pour « diffamation en raison de l’appartenance à un sexe ».

La troisième édition de l’Avant-Salon du Grand Narbonne n’aura pas lieue. Initialement prévu le samedi 27 avril au CIVL (Conseil interprofessionnel des vins du Languedoc), ce rendez-vous littéraire devait préfigurer le Salon du livre des 25 et 26 mai prochains en présence de l’écrivain François Bégaudeau.

Problème, l’auteur fait actuellement l’objet d’une procédure juridique pour « diffamation en raison d’appartenance à un sexe » dont le jugement par délibéré ne sera rendu que le 27 mai. Trop tard pour l’inviter à Narbonne estime l’Agglo, organisatrice de l’événement. « Dans ce contexte, et par souci de neutralité, le Grand Narbonne a préféré annuler l’Avant-Salon », explique-t-elle dans un communiqué.

Un message « diffamatoire et sexiste »

L’auteur d’Entre les murs et de L’ Amour a, en effet, comparu jeudi 4 avril devant le Tribunal de Paris pour « diffamation en raison de l’appartenance à un sexe ». Il est accusé d’avoir publié un message diffamatoire et sexiste à l’encontre de l’historienne Ludivine Bantigny.

Dans ce message, publié le 20 mai 2020 sur la partie forum de son blog, il prétendait, au sujet de cette dernière, que « tous les auteurs de La Fabrique [une maison d’édition classée à gauche] lui sont passés dessus, même [Geoffroy de] Lagasnerie ». Une phrase précédée de : « Dans le milieu radical parisien, Ludivine est connu pour jamais être la dernière. » L’historienne et l’association féministe Chiennes de garde avaient porté plainte contre lui.

Un « blague triviale, beauf, malvenue »

Une « blague triviale, beauf, malvenue », selon les mots de François Bégaudeau prononcés à la barre du tribunal ce jeudi 4 avril et rapportés par le compte rendu d’audience de Libération. Tout en reconnaissant qu’elle « ait blessé, vexé, humilié la principale interessée », il a plaidé – il assurait seul sa défense – « une faute de goût » plus qu’une « faute morale ».

Une vision des choses qui n’est pas celle de Ludivine Bantigny. Durant cette audience, elle a dit s’être « sentie souillée » par les mots de l’écrivain, en évoquant « les insomnies » et « les tourments » qui en découlèrent. « Comment peut-on faire de l’humour en transformant une femme en objet sexuel ? », a-t-elle lancée avant de marteler : « Ce qu’il m’a fait est une violence sexiste, un outrage. »

La décision a été mise en délibérée et sera rendue le 27 mai (les parties civiles réclament 8500 euros de dommages et intérêts ainsi qu’une publication sur le site de l’écrivain).

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