80e anniversaire du Débarquement de Normandie : la côte 112, « Verdun normand » (de Mortain à Falaise, 2/10)

Après le Débarquement de Normandie, la conquête du secteur de la côte 112 est d'une importance stratégique capitale, et donnera lieu à de terribles combats.

Il faudra attendre le début août pour voir enfin Feuguerolles et sa gare libérée. Tout du moins ce qu’il en reste.
Il faudra attendre le début août pour voir enfin Feuguerolles et sa gare libérée. Tout du moins ce qu’il en reste. (©Archives Publihebdos)
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Côte 112. Un point culminant entre la vallée de l’Orne et l’Odon, qui domine les champs à perte de vue à une dizaine de kilomètres au sud de Caen. Une importance stratégique capitale, évidemment : « Qui tient la côte 112 tient la Normandie », répètent les officiers allemands, pour qui l’endroit devient le Verdun Normand, là où on fixe l’adversaire en lui infligeant des pertes énormes.

Et de fait, les Anglais s’y sont cassés les dents pendant plus d’un mois.

Attaques et contre-attaques

Leur première tentative a eu pour cadre l’opération Epsom qui consistait à encercler Caen en partant de l’ouest, avant de traverser l’Orne et l’Odon et couper les routes menant à Caen. Facile à dire quand on regarde une carte d’état-major dépliée sur une table. Beaucoup plus compliqué lorsque l’on a affaire à des fanatiques déterminés.

Le 26 juin, la 11e division blindée anglaise et la 15e division d’infanterie écossaise soutenues par les tirs de marine, se lancent à l’attaque. Les Allemands et quelques dizaines de panzers tiennent bon.

Le 28 juin, la contre-attaque préparée par le général Dollmann est lancée entre Mondrainville et Mouen. Elle tourne au massacre pour les Allemands qui laissent un peu de terrain.

En début d’après- midi, les Anglais sont dans Gavrus. Le 23e Hussard est à Baron-sur-Odon, et dans le même temps, des chars anglais atteignent la côte 112.

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Evrecy accueille également des libérateurs. C’est sans compter sur une nouvelle attaque de la 10e SS qui oblige les Anglais à reculer une nouvelle fois. Le lendemain, une contre-attaque allemande échoue. Un officier imprudent de la 9e SS est capturé par les Anglais. Il avait sur lui les plans de l’offensive…

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Les 10 et 11 juillet, les Anglais repartent à l’assaut au cours de l’opération Jupiter. Nouvel échec, même si la rive droite de Caen est enfin tombée deux jours auparavant.

Les Anglais n’abandonnent pas l’idée de prendre coûte que coûte la côte 112. Un succès pourrait enfin déboucher le sud de Caen toujours aux mains des Allemands, et ouvrir pour de bon la voie vers Falaise.

Le 16 juillet, une troisième attaque est lancée. Mais l’opération Pomegranate bute une fois de plus sur les Allemands et surtout sur les redoutables chars Tigre et leurs canons de 88 mm.

Combats au corps-à-corps

Nouvelle attaque le 22 juillet. L’opération Express consiste en une nouvelle offensive entre l’Orne et l’Odon. Avec toujours la côte 112 dans la ligne de mire et la prise de Maltot. Le village situé à 8 kilomètres au sud de Caen tombe le lendemain. Parfois après de terribles combats au corps-à-corps.

Le 2 août, la 2e SS est déplacée entre le Bény-Bocage et Aunay-sur-Odon. Si l’arrivée des 9e et 10e SS panzers ne facilite pas la tâche des Anglais dans le Bocage, en revanche, le départ des troupes d’élite des blindés allemands permet à la 53e Welsh division de récupérer enfin la côte 112 et de libérer les villages environnants…

Les Britanniques atteignent le Pont du Coudray, qui enjambe l’Orne. Mais la destruction de l’ouvrage les bloque momentanément. La côte 112 ne sera complètement libérée que le 4 août, après le départ de la 272e division d’infanterie allemande, restée jusqu’au bout.

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Will Fey, le Wittmann de la côte 112

On connaît Wittman, l’as des blindés allemands, on connaît moins Will Fey, qui s’illustre aux commandes de son Tigre dans la bataille de la côte 112, où il détruit 23 blindés alliés (17 Churchill, 3 Cromwell, et 3 Sherman), 3 canons antichar et des chenillettes.
A la fin août 1944, Fey totalise 88 victoires, ce qui fait de lui le chef de char allemand le plus efficace de toute la Bataille de Normandie.

Auteur : Frédéric Leterreux

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