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Européennes : le sort incertain des vieilles gloires du sarkozysme

LES RÉPUBLICAINS. Pressé par une partie de ses troupes, Éric Ciotti pourrait être amené à choisir qui de Nadine Morano ou de Brice Hortefeux sauvera sa place sur la liste aux européennes.

Victor-Isaac Anne
Nadine Morano et Brice Hortefeux lors d'une séance de vote au Parlement européen.
Nadine Morano et Brice Hortefeux lors d'une séance de vote au Parlement européen. AFP Photo / © Frederick Florin

Y en aura pas pour tout le monde », prévient un cadre LR sur un ton de camelot. Ce n’est pas de breloques dont il est question, mais de places éligibles sur la liste du parti aux européennes.

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Depuis plusieurs semaines, sa composition donne des maux de tête au patron des LR, Éric Ciotti, qui doit composer avec une multitude de paramètres. À commencer par le sort des anciennes gloires du sarkozysme, Nadine Morano et Brice Hortefeux. Déjà en 2019, leur présence sur la liste – respectivement en quatrième et cinquième place – avait suscité des crispations à l’intérieur de l’appareil.

« C’était déjà le mandat de trop », maugrée le cadre précité. Cet autre député en est convaincu, Éric Ciotti va devoir faire un choix : « Ils sont trop marqués, personne ne comprendrait qu’ils soient tous deux en position éligible. » Le cas échéant, c’est l’ancienne ministre de Nicolas Sarkozy qui tiendrait la corde, croient savoir plusieurs de nos interlocuteurs. Non seulement Nadine Morano conserve une certaine popularité auprès des militants, mais elle dispose d’un potentiel de nuisance important.

In petto, la direction LR redoute un départ de son eurodéputée vers des contrées plus droitières si elle n’était pas correctement servie pour l’échéance de juin. « Après avoir échoué à convaincre Christine Kelly de figurer en deuxième position sur la liste – une information démentie à la tête du parti – et le camouflet Leggeri, ce serait la goutte d’eau », avertit un poids lourd. A contrario, Ciotti ne risque pas grand-chose d’autre « qu’une petite fâcherie avec Sarko – et encore », s’il venait à écarter Brice Hortefeux de la liste.

« Nous réfléchissons comme si nous étions encore un grand parti, c’est une erreur »

Un collaborateur LR relativise cette analyse : « Nous réfléchissons comme si nous étions encore un grand parti, c’est une erreur. Que Morano soit appréciée de 20 000 militants ne va pas changer la face du monde, quand bien même elle changerait d’écurie. » Et d’enchaîner sur un ton franchement agacé : « Pendant qu’on se gratte la tête pour savoir s’ils doivent être présents ou sur la liste, nos adversaires ont l’intelligence de miser sur de nouveaux visages. »

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Et François-Xavier Bellamy dans tout ça ? Il n’a pas son mot à dire, nous fait-on comprendre dans l’entourage d’Éric Ciotti. C’est si vrai que la tête de liste et son numéro deux, Céline Imart, ne s’étaient jamais rencontrés avant leur premier déplacement en commun fin février, dans une exploitation agricole de Seine-et-Marne. Définitivement, ce parti ne fait jamais rien comme les autres.

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