Les premiers souvenirs de rap de l’artiste Yves Futuristique remontent à l’enfance, quand MC Solaar balance son Bouge de là, au Jacky Show, une émission télé.
« J’étais un peu fasciné, ça ne ressemblait à rien d’autre ».
Un premier texte à 9 ans, et le pli est pris. À 15 ans, Yves poursuit dans l’écriture de chansons, guitare en main : « Avec trois accords. Ma période reggae et ragamuffin », et continue les textes de rap au lycée.
Jazz à Montréal
Les études en biologie, pour un doctorat, lui font quitter la douceur tourangelle pour Montréal, en 2009. Très porté sur le jazz, Yves multiplie les rencontres musicales, surtout en jazz manouche.
Un ingénieur du son, également producteur de hip-hop, en création d’un projet, lui propose alors de venir rapper. Il se retrouve même dans des clubs de jazz.
« Je ne pensais pas que je pouvais faire un truc comme ça. Ça m’a appris aussi à structurer les morceaux ».
« Pas juste un hobby »
Le jeune homme s’émancipe et quitte la fac de sciences : « Ce n’était pas mon univers. Je ne suis pas un scientifique. Je me suis ennuyé ». Il peut dès lors se consacrer entièrement à la musique.
« Je savais que j’avais quelque chose à faire là-dedans, et que ce n’était pas juste un petit hobby. »
Influences multiples
Yves enchaîne les rencontres et expériences, comme celle avec Ivan Garzon, guitariste d’origine mexicaine, et une pointure du jazz à Montréal.
« L’écoute et la pratique du jazz ont nourri mon écriture. »
Un flow également influencé par des signatures de la scène hip-hop comme Rakim, « The god », figure emblématique du rap US, lui-même inspiré par Charly Parker ou John Coltrane, ou Nas, autre grand MC, A Tribe called Quest, une fusion entre jazz et rap, et en France, IAM, Rocé, Fab…
Soirées slam
Des soirées slam sont d’autres moments clés, avec un bon retour du public et un pied dans une autre dimension.
« L’art devient réel dès qu’il est partagé ».
Mais l’hiver québécois arrive, et le visa de l’étudiant expire « Je commençais à tourner un peu en rond. Il valait mieux rentrer ».
« Pure tradition hip hop »
Si Tours n’est pas Montréal, il existe quand même une niche, un univers musical. C’est d’ailleurs là que naît son projet Sélection Future.
Deux ans à tourner dans la région, au micro, avec un copain au sampler, et autant de rencontres..
« Je faisais le MC, dans la plus pure tradition hip hop, de petites scènes plus gros Festival, comme Terre du son. »
À Plouguiel
L’appel de ses origines bretonnes l’amène ensuite vers Rennes, ville dans laquelle il fait quelques dates, poursuit les rencontres, avant l’installation à Plouguiel en famille.
« Tout ce que l’on voulait était ici réuni : près d’une petite ville, avec le marché, la mer, l’école, les commerces. »
Jazz et néo soul
C’est là, sur les rives du Guindy, dans son petit home studio, qu’il construit son projet, durant plus d’un an :
« Le temps de trouver mes sonorités. Être mon propre technicien, fusionner tout ce que j’ai appris dans mon parcours, comme le jazz, la guitare, pour obtenir ce que je voulais : une couleur aux influences jazz et néo soul. »
Le résultat est là, sous forme d’un vinyle, Mes Illusions perdurent. Du nom du roman de Balzac, Illusions perdues. « L’histoire d’un poète qui part à Paris pour réussir et se perd dans des choses qui lui font perdre la fibre ». Un de mes livres préférés ».
Studio Tadé, Tréguier
Onze titres avec Yves au micro, enregistrés au studio Tadé, à Tréguier, avec en featuring la voix de Dahlie, chanteuse, autrice-compositrice et cheffe de chorale gospel depuis plus de 10 ans.
Un pressage où interviennent d’autres artistes, comme Théo Ferrari au sax, Og Rask à la basse, Pierre Wetterwald à la flûte, Jonathan Pinvidic à la trompette ou les beatmakers Vyda 7FA7 et Peyen.
Un grain authentique
C’est d’ailleurs ce dernier qui lui a déniché un des samplers Akai vintage, pour un grain authentique. « Je voulais un son exprimant la douceur, de la sensibilité. Une ambiance vaporeuse, éthérée, légère et transparente. Ça reste du rap, mais avec de l’émotion, dans une écriture qui me ressemble ».
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