Netflix annonçait depuis plusieurs mois l'arrivée de ce documentaire des plus saisissants sur les attentats du 13 novembre 2015 à Paris. Il sort finalement le 1er juin et se constitue en trois épisodes d'une heure, sans voix off.

Le documentaire "Fluctuat nec mergitur" - qui prend le nom de la devise de la ville de Paris - dévoile un véritable plongeon dans cette nuit d'horreur. Il évoque aussi le moment où il est temps de se reconstruire pour se vouloir salvateur et faire office de thérapie pour beaucoup, à commencer par ceux qui témoignent. C'est également un hommage rendu à toutes ces personnes qui s'accordent pour dire à la fin "C'est toujours l'amour qui gagne". 

À l'origine du projet, Jules et Gédéon Naudet, qui avaient déjà réalisé un documentaire sur les attentats, ceux du 11 septembre 2001 à New York, en interrogeant les rescapés. Pour ce nouveau documentaire produit par Marie Drucker, le duo de réalisateurs français propose une immersion totale pour vivre les émotions au cœur de l'événement. Rien de racoleur, mais une véritable authenticité, grâce à 40 témoignages inédits recueillis, qui réunissent tous les acteurs et spectateurs des attentats, des survivants du Bataclan aux pompiers, en passant par les forces de l'ordre et les habitants du quartier. Parmi les témoins, on retrouvera aussi François Hollande, alors président de la République qui assistait au match de football France-Allemagne, et Bernard Cazeneuve, Ministre de l'Intérieur au moment du drame. Chacun raconte sa soirée, son ressenti sur le moment, et l'après.

Invités dans "Quotidien" pour en parler, Jules et Gédéon Naudet ont évoqué un travail de mémoire avec des témoignages qui font parler ces personnes au cœur des attentats, devenus un peu trop vite des "statistiques". Tout a commencé par plusieurs rencontres et échanges, pour devenir soudé et créer une confiance. Ceux qui se livrent sont ensuite parvenus à mettre des mots sur leur traumatisme et sur leur reconstruction. Ni enquête, ni reportage, il s'agit d'un film humaniste.