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Portraits de la jeunesse d’Iran sur France 5

Six jeunes hommes et femmes anonymisés grâce à l'IA nous racontent leur pays, où un Iranien sur dix a moins de 35 ans.
Six jeunes hommes et femmes anonymisés grâce à l'IA nous racontent leur pays, où un Iranien sur dix a moins de 35 ans. France 5

Dans son documentaire Nous Jeunesse(s) d’Iran, la réalisatrice Solène Chalvon-Fioriti a recueilli les témoignages de six jeunes femmes et hommes livrés via leur téléphone portable. Le résultat est une série de portraits saisissants d’Iraniens assoiffés de liberté et de justice. Un film à ne pas manquer ce dimanche 21 avril à 21h05 sur France 5.

Sarah s'adresse à nous, face à l'objectif de son téléphone portable, tout au long du film. Elle sourit, s'emporte, fait des « selfies », nous emmène avec elle dans les rues de Téhéran et jusque dans l'intimité de sa chambre. Pourtant, vous ne verrez jamais son visage ; Et Sarah n'est pas son vrai nom.

Car cette étudiante iranienne, opposée au régime, critique ouvertement ce dernier. Avec ses amis, elle a participé aux manifestations qui ont émaillé le pays après le décès de Mahsa Jina Aminiaux mains de la police des mœurs à la fin de l'année 2022. Or, se rebeller, aujourd'hui, en Iran, peut être puni de mort. Alors, pendant plus d'un an, elle a envoyé une sorte de journal intime virtuel à la réalisatrice à Paris ; et, grâce à un logiciel d'intelligence artificielle qui a complètement modifié son visage et sa voix tout en préservant ses expressions, sa sécurité a été préservée.

Immenses risques

Comme Sarah, cinq autres jeunes hommes et femmes anonymisés grâce à l'IA nous racontent leur pays, où un Iranien sur dix a moins de 35 ans. Puisque l'équipe de tournage française n'a pas obtenu de visa pour l'Iran, la réalisatrice a proposé à Sarah (la principale narratrice) et aux autres de se raconter par eux-mêmes, souvent grâce à leurs téléphones portables. Des caméramans iraniens, talentueux mais tout aussi anonymes, habillent le film de très belles images et le jalonnent d'entretiens intimistes avec les protagonistes. Tous ont pris d'immenses risques pour nous offrir ces précieux témoignages : depuis le début des manifestations il y a un an et demi, des milliers d'artistes, journalistes, avocats ou simples manifestants ont été jetés dans les geôles du régime, torturés, et parfois exécutés.

Les jeunes dont ce film fait les portraits ne sont pas que des militants du mouvement Femme, vie, liberté comme Sarah : moderne, religieux, laïc, opposant politique ou pro-régime, ils font partie d'une génération en pleine mutation, en proie aux restrictions de liberté, à la corruption généralisée, mais aussi portés par la force, le courage, la colère et la soif de justice d'un peuple dont le niveau académique est le plus élevé du Moyen-Orient, mais où un jeune sur quatre est au chômage.

Diaspora iranienne

Ailleurs, dans les montagnes du Kurdistan irakien, Solène Chalvon-Fioriti et la camerawoman Sandra Calligaro (un duo qui a longtemps travaillé en Afghanistan et au Pakistan, et à qui l'on doit le remarquable Afghanes, 2023) rencontrent d'autres jeunes résistantes. Elles ne sont pas étudiantes, branchées ni même natives de Téhéran, et portent d'ailleurs un regard narquois sur ces révoltés de la ville qui « se battent pour faire la fête le soir » ou « sortir avec leurs amoureux » : elles, disent se battre pour leur culture, leur honneur, pour obtenir une province autonome kurde alors que Téhéran réprime cette minorité à laquelle appartenait d'ailleurs Mahsa Jina Amini.

Encore plus loin de Téhéran, à Paris, nous rencontrons des membres de la diaspora iranienne qui se démènent comme ils le peuvent pour soutenir leurs amis restés au pays… En manifestant dans les rues de Paris, ou en se tatouant des slogans sur la peau.

Un éclairage rare

En un an et demi, certaines choses on changé en Iran ; De plus en plus de femmes osent, par exemple, se promener sans porter de voile. Mais la répression demeure, les condamnations à mort aussi, et l'effervescence des débuts a laissé place à un certain fatalisme… Y compris dans le cœur de Sarah, qui dit se confiner d'elle-même de plus en plus chez elle en attendant d'obtenir, espère-t-elle, un visa pour l'étranger.

Face à l'usure du régime des Mollahs, les six récits offrent un éclairage rare sur les transformations en cours au sein de la République Islamique d'Iran.

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