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Dans « Borgo », Hafsia Herzi incarne une surveillante de prison en plein engrenage mafieux

Le quatrième long-métrage de Stéphane Demoustier met en scène une jeune femme dans la spirale infernale du service rendu à un détenu.

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Publié le 17 avril 2024 à 14h30

Temps de Lecture 2 min.

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Melissa, la gardienne (Hafsia Herzi) et Saveriu, le détenu (Louis Memmi) dans « Borgo », de Stéphane Demoustier.

L’AVIS DU « MONDE » – À VOIR

Depuis la grosse sensation d’Un prophète, de Jacques Audiard, en 2009, il semblait que le croisement du film de prison et de mafia corse fût une terre brûlée pour le cinéma français, nonobstant les quinze années qui nous séparent de cette belle acclimatation française au cinéma de genre. Stéphane Demoustier (La Fille au bracelet, 2020) en aura décidé autrement pour son quatrième long-métrage, au demeurant inspiré d’un fait divers. Il le fait d’autant plus à ses risques et périls que Borgo met en scène, à l’instar du petit malfrat interprété par Tahar Rahim dans le film d’Audiard, un personnage qui joue sa peau, misant sur son sens stratégique de la survie pour s’en sortir dans le panier de crabes carcéral (et ici insulaire) qui l’enserre.

Elle se nomme en l’occurrence Melissa, Hafsia Herzi l’interprète, c’est une surveillante pénitentiaire expérimentée de la prison de Borgo, en Corse, où elle vient de s’installer avec sa famille – Djibril, le mari chômeur, et une fillette en bas âge – pour tenter de donner un nouveau départ à sa vie. Une double coïncidence allume le moteur du récit. D’une part, la rencontre à Borgo d’un jeune détenu, Saveriu (Louis Memmi), qu’elle a connu antérieurement dans une prison sur le continent et avec lequel elle a noué une sorte de sympathie. Ensuite, l’entrée en matière locative problématique, avec un voisin raciste et énervé qui s’en prend d’emblée à la fillette et à son père, Djibril, au pied de leur immeuble.

La liaison entre ces deux événements coule pour ainsi dire de source. Sous ses airs de gentil garçon, Saveriu, membre d’un puissant gang insulaire, s’inquiète de la préoccupation de Melissa, qui a eu elle-même la faiblesse de la lui confier, et prend sur lui d’ôter l’épine que ce voisin sanguin a plantée dans son pied. Deux membres du gang viennent ainsi sans tarder lui rendre une visite amicale, qui règle en à peu près une minute toute velléité de conflit et le convertit à la fête des voisins. Ce service n’est, à l’évidence, pas rendu pour rien. Il oblige la jeune femme, n’eût-elle rien demandé.

Nécessaire culture du compromis

La spirale est ainsi ouverte d’une chaîne d’obligations qui iront du petit service rendu à l’occasion à l’implication dans un règlement de comptes. La pression mafieuse, la peur, l’appât du gain, la volonté farouche de sauver sa famille sont ici autant d’éléments qui permettraient d’expliquer ce processus.

Ce que le film a de meilleur tient dans la révélation de cet engrenage insidieux qui, tant dans la réalité carcérale qu’insulaire, prend appui sur une nécessaire culture du compromis pour conduire, dans certains cas, à la transgression pure et simple de la loi.

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