Visa pour les travailleurs mexicains : les pêcheurs de crabe nord-côtiers dans l’inconnu

Le retour de l'imposition des visas pour certains travailleurs étrangers mexicains frappe durement l'industrie des pêches sur la Côte-Nord. Alors que certaines usines de transformation ont réussi à combler le manque de main-d'œuvre, d'autres auraient toujours des dizaines de postes vacants, selon Jean-René Boucher, directeur général de l'Office des pêcheurs de crabe des neiges de la zone 16.

Ça fait deux semaines que la saison est commencée. On réussit à transformer le crabe dans nos usines de la Côte-Nord, mais il y a des limites de quantité par voyage et un nombre maximum de voyages de pêche par semaine. Ce n'est pas l'idéal, parce que c'est en début de saison qu'on a la meilleure qualité de crabe. On est dans l'inconnu, soutient-il.

On va peut-être devoir explorer l'option d'envoyer ce crabe-là en Gaspésie, au Nouveau-Brunswick, ou même en Nouvelle-Écosse.

Actuellement, la réglementation ne permet pas que les crabes des neiges pêchés au Québec subissent une première transformation dans une autre province.

Dans une situation où on a des limites de transformations dans nos usines, comme c'est le cas cette année, on ne peut pas risquer de mettre la saison des pêcheurs en péril simplement pour garder ces crabes-là ici, soutient M. Boucher.

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C'est sûr que notre plan A reste que les usines de chez nous puissent transformer le crabe, mais encore faut-il qu'elles aient les travailleurs nécessaires pour le faire, ajoute-t-il.

Une augmentation du prix en vue?

Au début de la saison, le prix initial au débarquement a été fixé à trois dollars la livre, soit un prix supérieur à ce qui avait été proposé précédemment, soutient l'Office des pêcheurs de crabe des neiges de la zone 16.

On a des sons de cloche de la Gaspésie et du Nouveau-Brunswick qui indiquent que le prix est en augmentation au débarquement et sur les marchés. Ça regarde bien pour les prochaines semaines, mais il faut que les pêcheurs soient capables de sortir le crabe de l'eau, explique son directeur général.

En ce qui concerne la capacité de bien prévoir les défis qui attendent l'industrie des pêches au cours de prochaines semaines, et même au cours des prochaines saisons, Jean-René Boucher espère une certaine amélioration.

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Il y a moyen d'avoir une certaine flexibilité avec le transfert des permis, mais avec le ministère, c'est toujours un peu compliqué. Il y a des choses qui sont faites actuellement pour nous permettre de mieux nous relever quand il y a des imprévus. C'est sûr que l'enjeu des visas avec les travailleurs mexicains, on n'aurait pas pu le prévoir, mais on va regarder ça plus attentivement à l'avenir, lance-t-il.

Toujours selon M. Boucher, des discussions seraient en cours pour permettre la pêche aux homards sur la Côte-Nord, dans le but de compenser les baisses de quotas d'autres espèces.