L'oncle de Joe Biden mangé par des cannibales ? Le Premier ministre de Papouasie-Nouvelle-Guinée réagit

par Emma FORTON
Publié le 22 avril 2024 à 13h19

Source : JT 20h WE

Lors d'une visite en Pennsylvanie, Joe Biden a déclaré que le corps de son oncle, dont l'avion s'est écrasé en Océanie en 1944, "n'avait jamais été retrouvé parce qu’il y avait beaucoup de cannibales".
Des propos que le Premier ministre de Papouasie-Nouvelle-Guinée a nuancés lundi.

Ses propos avaient provoqué l'étonnement. Le jeudi 18 avril dernier, lors d'une visite dans sa ville natale de Scranton, en Pennsylvanie, Joe Biden a salué la mémoire de son oncle. Le président américain, qui avait à peine un an lorsque son oncle est décédé en 1944, s’est rendu sur un monument aux morts de la guerre et a touché du bout des doigts le nom du lieutenant Ambrose Finnegan, gravé sur la stèle. Son avion "a été abattu en Nouvelle-Guinée, et ils n’ont jamais retrouvé son corps parce qu’il y avait beaucoup de cannibales dans cette partie" de l’île d’Océanie, a-t-il lancé, suggérant que son oncle a été dévoré. 

Suite à cette déclaration, le Premier ministre de Papouasie-Nouvelle-Guinée a minimisé les propos de Joe Biden. "Il y a parfois des moments de confusion", a indiqué James Marape. "Je l'ai rencontré à quatre reprises, et il a toujours eu des sentiments chaleureux pour la Papouasie-Nouvelle-Guinée", a-t-il souligné, précisant que le président américain n'avait "jamais parlé de la Papouasie-Nouvelle-Guinée pour évoquer des cannibales".

Par ailleurs, des documents militaires officiels indiquent qu'Ambrose Finnegan s’est "écrasé en mer" au large de la Nouvelle-Guinée. Il a péri en même temps que deux autres militaires dans le crash de son avion dans l'océan Pacifique pour des raisons inconnues. Un quatrième occupant a été secouru, mais les trois autres n'ont jamais été retrouvés. Des cas de cannibalisme ont, dans l'Histoire, été documentés chez un petit nombre de tribus dans des régions reculées de Papouasie-Nouvelle-Guinée. Cela vaut au pays de faire l'objet de clichés tenaces, dont il s'efforce depuis des décennies de se débarrasser.

Jugeant qu'"il y a des valeurs beaucoup plus profondes dans notre relation qu'une déclaration, un mot, un gros titre", M. Marape a demandé à M. Biden de se concentrer plutôt sur l'élimination des munitions non explosées, héritées de la Seconde Guerre mondiale, qui jonchent encore l'archipel. "Je demande instamment au président Biden de faire en sorte que la Maison Blanche se penche sur le nettoyage de ces vestiges (...) afin que la vérité sur les militaires disparus comme Ambrose Finnegan puisse être rétablie." Lors d'une opération de déminage menée en 2014 sur l'île de Bougainville par des troupes australiennes et américaines, 16 tonnes de munitions de guerre avaient été détruites.

Une série de gaffes

La Maison Blanche a défendu Joe Biden, affirmant que le Président, en racontant une histoire familiale, voulait rendre hommage aux soldats et anciens combattants. Cette manière d’apporter son soutien, aussi maladroite soit-elle, est aussi une manière de jouer sur le contraste avec son rival à la présidentielle. Donald Trump aurait qualifié des soldats morts au combat de "losers" lors de son mandat. Ce dernier n'a pas manqué de se gausser de la nouvelle digression extravagante du président de 81 ans, illustration selon lui de son déclin cognitif. "Mais oui… c’est ça Joe… ", a-t-il ironisé sur le compte officiel de sa campagne sur X.

Ces propos font suite à une série de gaffes que le président américain a récemment enchaînées. En février, M. Biden a évoqué, lors d'un événement de campagne, une conversation qu'il aurait eue en 2021 avec l'ancien chancelier allemand Helmut Kohl, pourtant décédé en 2017. Quelques jours plus tôt, il avait déjà évoqué un échange, supposément en 2021, avec l'ex-président français François Mitterrand, qu'il aurait confondu avec Emmanuel Macron.


Emma FORTON

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