C’est peu de dire que la responsable de Maxi Toys à La Glacerie, Sandra Poyet, en a gros sur le cœur quant à cette décision irréversible de fermeture du commerce situé dans la zone commerciale de La Glacerie :
Le 11 août, j’ai reçu un appel téléphonique de la direction régionale me disant que je pouvais fermer le magasin le soir-même… Que je n’étais pas obligée d’organiser l’inventaire et le déstockage !
« C’est très dur ! »
La gorge nouée par l’émotion, elle confie encore :
Moralement, physiquement, psychologiquement… c’est très dur ! Apprendre ça du jour au lendemain par téléphone… Mais bon j’ai accepté de faire la liquidation, même si c’est à contrecœur.
Le bouche-à-oreille a fonctionné, et les clients sont très nombreux chaque jour pour profiter des remises à -50 % sur tous les articles.
On liquide tout jusqu’au 4 septembre, on est débordés ! Le 5 septembre, on fait l’inventaire de ce qu’il nous reste. Et le 7 septembre, on remet les clefs du magasin au liquidateur judiciaire.
Une aventure de 25 ans
Voilà comment en moins d’un mois, la vie d’une commerçante, riche de 25 ans d’expérience, peut basculer, avec son équipe. Et Sandra Poyet de se souvenir :
J’ai participé à l’implantation de Maxi Toys à La Glacerie le 4 novembre 1995, comme vendeuse. Puis je suis rapidement passée adjointe, avant d’en devenir la responsable il y a 17 ans… On est une équipe de cinq à temps plein, on n’a pas le temps de se retourner ! Je venais de prendre un contrat d’apprentissage, c’est fini.
Comment en est-on arrivé là ? L’enseigne belge, fragilisée par plusieurs changements d’actionnaires, a particulièrement souffert de la fermeture de ses points de vente, due au coronavirus, avec plus de 30 millions d’euros de chiffre d’affaires perdu pendant le confinement.
Après avoir déposé début mai « une requête en réorganisation judiciaire », Maxi Toys a reçu une offre de reprise du groupe King Jouet le 24 juillet dernier.
Une offre partielle (retenue le 11 août par le tribunal de Mons) qui prévoit de maintenir les deux tiers des effectifs (826 emplois sauvés sur plus de 1 200) et de reprendre 96 magasins sur 129 en France et 20 sur 26 en Belgique. Ceux qui poursuivent l’activité conserveront leur enseigne.
400 emplois supprimés
Le site glacérien fait donc partie du mauvais wagon, celui des 33 recalés par King Jouet dans l’Hexagone. Sandra Poyet se désole :
Au total, en comptant aussi les postes administratifs, cela fait donc 400 emplois supprimés. Malgré la réorganisation judiciaire au niveau du groupe, ici on se sentait à l’abri car notre petit magasin (600 m2 de surface de vente) avait de bons chiffres avec de nombreux clients fidèles, j’ai même vu une cliente avec les larmes aux yeux en apprenant la mauvaise nouvelle. Chaque année, on est sur le podium des meilleures notations clients, on a même reçu les félicitations de la direction… On a résisté à l’implantation, en face de nous, de King Jouet, de La Grande Récré… Tout le monde est parti, nous on est restés depuis 25 ans.
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