Ce n’était pas la première fois pour un groupe de rap
Que la censure frappe et les citations tapent
Va donc je me suis dit, le texte est cool, y’a pas de hic
Faux, j’étais devenu l’ennemi public des Assédic
IAM – Dangereux
D’Orelsan et ses démêlés avec la justice au retrait de l’hymne pour la Coupe du Monde de football 2018 à Damso, les exemples de rappeurs épinglés pour leurs textes ne manquent pas. En 1995, déjà, le rappeur marseillais Akhenaton était accusé d’incitation à la haine pour son titre "Éclater un type des Assédic".
Raphaël Da Cruz, journaliste musical pour -entre autres- Mouv' et l’Abcdr du son, se souvient de cette polémique : "On dirait que le rap n’a pas droit à la satire, constate-t-il. Dans un film, ce genre de phrases ne poserait aucun souci. Je pense qu’il existe un vrai problème de compréhension culturelle du rap chez une partie des personnalités politiques ou médiatiques."
Karim Hammou, lui, souligne une particularité de ces mécanismes médiatiques autour du rap : "Derrière la mise en cause d’artistes précis, c’est souvent le genre musical en général qui est incriminé ou du moins soupçonné. Ce n’est pas le cas de tous les courants musicaux au même degré."
Là où beaucoup se rejoignent, c’est pour dire que cette stigmatisation a une source précise. "Le rap est devenu l’emblème de groupes sociaux stigmatisés et dévalorisés : la jeunesse racisée masculine des quartiers populaires", explique Karim Hammou. Sur fond de classisme et de racisme, une partie de la classe politique et médiatique a fait du rap une cible privilégiée.
Mais, depuis quelques années, un vent de changement souffle sur la francophonie. Non seulement le rap semble de plus en plus respecté, mais de nombreux acteurs émergent pour lui rendre hommage.