En immersion avec les forces d’élite des prisons : « Nous intervenons face à des personnes déterminées »

LE PARISIEN WEEK-END. Des équipes régionales d’intervention et de sécurité ont été créées en France en 2003, notamment pour éviter les mutineries et faciliter les transferts de détenus dangereux. Dans le Grand Est, nous avons suivi en pleine action ces surveillants ultra-entraînés.

Des hommes de l’équipe régionale d’intervention et de sécurité du Grand Est encadrent l’arrivée des détenus dans le tout nouveau centre pénitentiaire de Troyes-Lavau (Aube). LP/Olivier Arandel
Des hommes de l’équipe régionale d’intervention et de sécurité du Grand Est encadrent l’arrivée des détenus dans le tout nouveau centre pénitentiaire de Troyes-Lavau (Aube). LP/Olivier Arandel 

    Les trois agents débloquent sans prévenir la porte, l’ouvrent en grand. Entièrement vêtus de noir, ils portent gilets pare-balles et casques avec visière, le visage dissimulé par une cagoule. L’un d’eux brandit un large bouclier anti-émeute. « Lève-toi et avance-toi doucement », lance un fonctionnaire au jeune qui se trouve à l’intérieur de la cellule. En jogging et claquettes, les yeux fatigués par le cannabis – l’odeur flotte dans l’air –, il regardait la télévision. Il se retrouve menotté, palpé rapidement, avant d’être conduit à l’écart, dans un réduit. Il patientera là pendant qu’on inspecte la pièce.

    En cette soirée de mars, la douzaine d’hommes de l’Eris de Strasbourg – « Eris », pour « équipe régionale d’intervention et de sécurité » – va ainsi vider douze cellules de leurs occupants au centre de détention de Saint-Mihiel, dans la Meuse, permettant à leurs collègues de l’établissement de tout passer au peigne fin, aidés par un chien renifleur de stupéfiants.