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Éditorial. Kendji Girac écrase l’attentat de Nice

À suivre, quasiment minute par minute, l’affaire du coup de feu qui a blessé Kendji Girac, à se demander comment le chanteur a pu se débrouiller pour être aussi maladroit ou à s’interroger sur un tout autre scénario, la France a quelque peu oublié, lundi, que s’ouvrait le procès en appel de l’attentat de Nice.
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Le procès en appel de Mohamed Ghraieb et Chokri Chafroud s’est ouvert, lundi devant la cour d’assises spéciale de Paris, dans une indifférence quasi générale. Et pourtant… Ces deux hommes sont accusés d’avoir aidé Mohamed Lahouaiej-Bouhlel, l’auteur de l’un des attentats terroristes les plus meurtriers que la France ait jamais connus. Le 14 juillet 2016, un camion fonçait dans la foule massée sur la Promenade des Anglais, fauchant des familles, des couples, des jeunes, des touristes venus écouter de la musique en live avant le feu d’artifice de la fête nationale. Semant la terreur et la désolation sur la sublime avenue qui caresse la Méditerranée. Laissant dans son sillage 86 morts et 458 blessés, le deuxième plus lourd bilan du terrorisme en France après les attentats du 13 novembre 2015 à Paris (130 morts, 413 blessés).

L’enjeu de ces presque deux mois d’audience est immense pour des centaines de familles et proches des victimes, qui redoutent l’acquittement des deux accusés

Il fallait avoir le nez collé dans les tréfonds de l’actualité, lundi, pour savoir que s’ouvrait ce procès. Car c’est sur une tout autre affaire que la France s’est focalisée ce jour-là. Une broutille : un coup de feu, tiré volontairement ou malencontreusement – il reviendra à l’enquête ouverte pour tentative d’homicide volontaire de le dire –, qui n’a fait qu’un blessé. Seulement voilà, cette victime n’est pas n’importe qui. Alors forcément, messieurs-dames, la blessure de Kendji Girac aura davantage passionné les foules que le procès en appel de l’attentat de Nice.

Or, l’enjeu de ces presque deux mois d’audience est immense pour des centaines de familles et proches des victimes, qui redoutent l’acquittement des deux accusés condamnés, en première instance, à 18 ans de réclusion criminelle pour association de malfaiteurs terroriste. C’est ce que plaideront leurs avocats. Les plus de 2 500 parties civiles espèrent au contraire que la peine maximale, 20 ans, sera prononcée. Parmi les 230 victimes attendues à la barre, neuf enfants vont parler pour la première fois, huit ans après le carnage qui hante toujours leurs nuits. La parole d’Ornella, Kenza, Inès, Perle ou encore Mathias mérite toute notre attention.

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