Jonathann Daval a fait face à la justice ce mercredi 10 avril. Le meurtrier d’Alexia Fouillot était jugé pour pour "dénonciation calmonieuse" après avoir accusé son ancien beau-frère d’être à l’origine du décès de la jeune femme.
C’est un fait divers qui remonte à octobre 2017 mais qui n’a jamais été oublié. Le corps d’Alexia Daval a été trouvé dans un bois de Haute-Saône après plusieurs jours de recherches. Pendant quelques mois, c’est face caméra que son mari Jonathann Daval apparaissait effondré, avant de finalement avouer être à l’origine de son meurtre. Il est depuis incarcéré à la prison d'Ensisheim en Alsace. Ce mercredi 10 avril, il a fait face à la justice. Il était jugé pour “dénonciation calmonieuse” puisque, durant l’intruction, il n’a pas hésité à accuser son ancien beau-frère d’être à l’origine du meurtre de la jeune femme. Après l’audience, le procureur de la République de Besançon a requis la relaxe à l’encontre de Jonathann Daval.
La décision du procureur a surpris la famille d’Alexia Fouillot. "On est déçus par la position du procureur", a immédiatement affirmé Grégory Gay, le principal plaignant avant d’ajouter : "Je suis très étonné que le procureur fasse volte-face”. Par la suite, l’ancien beau-frère de Jonathann Daval a tenu des propos remarqués. "On est encore en train d’en souffrir, on est encore là, on subit encore les actes des avocats de Jonathann", a-t-il déploré ensuite avant d’évoquer une “situation à la limite du harcèlement”. Durant l’audience, Jonathann Daval a reconnu avoir menti et il a présenté ses excuses à la famille d’Alexia Fouillot.
Grégory Gay : un ancien beau-frère toujours bouleversé
Jonathann Daval espérait se racheter mais cela n’a pas été le cas. Pour Grégory Gay, les excuses de l’accusé ne sont pas vaalbles. "Ça ne me touche pas vraiment", a-t-il affirmé avant de poursuivre : "Il a envoyé beaucoup de monde dans son délire et ça aurait pu avoir des conséquences plus dramatiques pour nous”. Pour rappel, au moment de l’instruction, Jonathann Daval était d’abord apparu comme étant un mari effondré par la disparition puis la mort de son épouse. Face caméra et aux côtés des parents d’Alexia Fouillot, il avait beaucoup de mal à retenir ses larmes. Après plusieurs mois, il a finalement avoué être à l’origine de ce meurtre, faisant des révélations bouleversantes.
Grégory Gay n’est pas le seul à avoir réagi à ce verdict. Stéphanie, la sœur de la disparue, a tenu des propos similaires. "On aimerait être reconnu comme victime de ce monsieur", a-t-elle déclaré, bouleversée. "Toute la famille Fouillot élargie, nous sommes des victimes. Nous voudrions que la justice dise 'oui vous avez tous été victime de ce monsieur'", poursuit-elle ensuite. Concernant cette décision, elle a été mise en délibéré pour le 24 mai prochain. "Le temps passe mais Alexia me manque toujours. Vous croyez qu’on oublie?", a débuté Isabelle Fouillot avant d’ajouter : "Avec le premier procès je pensais que ça serait fini. Sauf que ce n’est pas le cas. Le problème, c’est que ça n’est jamais fini”.
Jonathann Daval : un accusé qui reconnaît les faits
Si la décision du procureur a choqué les proches d'Alexia Fouillot, il précise toutefois que toute personne mise en cause, notamment Jonathann Daval, a le droit de mentir pour se défendre. "Même si c’est moralement choquant, sur un plan juridique il me semble difficile de considérer que cette infraction est constituée" , a précisé Étienne Manteaux, le procureur, appelant "à refermer la page". Face aux juges, Jonathann Daval a été transparent. “Beaucoup de personnes me disaient que je n’avais pas pu faire ça tout seul. À un moment, on veut leur faire plaisir, on dit oui. Alors, j’en ai accusé d’autres… Et puis, quand on est emprisonné, on cherche à en sortir par tous les moyens”, a-t-il déclaré.
Les propos de Jonathann Daval ont immédiatement fait réagir Isabelle Fouillot. “Nous qui t’avons accueilli comme un fils ! Non seulement tu as tué Alexia, mais tu nous as accusés. Comment veux-tu qu’on endure ça ?”, a-t-elle lancé au principal concerné. De son côté, Grégory Gay a évoqué son quotidien qui, suite à ces accusations, a été un véritable enfer. “On ne se rend pas compte de la souffrance qu’on a endurée. J’ai reçu des menaces. On nous a traités d’assassins. Il est hors de question que cela reste impuni”, a-t-il affirmé. La décision du procureur risque de faire encore parler dans les prochains jours.
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