UB40, une histoire de racines
Fondé en 1978, le groupe de Birmingham longtemps emmené par Ali Campbell puis par son frère Duncan, a sorti un nouvel album marquant ses 45 ans. Rencontre avec Robin Campbell, le guitariste du groupe depuis ses débuts.
- Publié le 26-04-2024 à 05h30
À l’occasion de ses 45 ans, le groupe de Birmingham, UB40 a sorti il y a quelques jours un album entre nostalgie et nouveaux morceaux. Composé de sept nouvelles chansons et de sept anciens tubes réenregistrés, ce UB45 a de quoi ravir les fans de la première heure. “Nous ne voulions pas uniquement rejouer nos vieilles chansons, explique Robin Campbell, guitariste historique du groupe. Nous adorons bien sûr les jouer car ça fait toujours plaisir à nos fans mais créer de nouvelles chansons maintient notre intérêt.”
Groupe changeant, longtemps mené par Ali et Duncan Campbell, UB40 fonctionne un peu comme une grande famille où les membres vont et viennent. Aujourd’hui, c’est le jeune Matt Doyle qui en est devenu la voix. “Matt est un fan de la première heure : il chantait nos chansons dans son siège auto lorsqu’il était enfant, poursuit Robin Campbell. Avant de venir jouer avec nous, il faisait partie d’un autre groupe de Birmingham, Kioko, que nous avons emmené en première partie de nos tournées. Nous connaissions donc très bien Matt et lorsque mon frère Duncan a eu son attaque cardiaque et décidé d’arrêter le groupe, Matt a été mon premier choix. Il s’est parfaitement intégré à ce que nous faisons, à notre son.”
”Birmingham nous a façonnés”
Célèbre pour ses messages politiques autant que pour son attachement à sa ville de Birmingham, UB40 propage le reggae depuis 45 ans et le remet à sa sauce avec beaucoup de joie. “C’est vrai que Birmingham occupe une grande place dans nos vies : c’est là qu’on est né, là qu’on a grandi. C’est Birmingham qui a créé le son de UB40 : nous ne ferions pas la même musique si nous venions d’un autre endroit. Il faut savoir qu’une importante partie de la population de Birmingham est issue de l’immigration et dans le quartier dans lequel nous avons grandi, il s’agissait essentiellement d’immigrants jamaïcains. Donc, nous entendions de la musique jamaïcaine partout ; c’est la musique avec laquelle nous nous sommes construits en tant qu’individus mais aussi en tant que musiciens. Nous sommes un pur produit de Birmingham. Nous y vivons toujours et nous lui sommes très loyaux.”
Mélange de nostalgie et de nouveauté
Sur ce nouvel album, le groupe s’est attaché à retravailler quelques-uns de leurs plus grands succès. Red Red Wine, la reprise de Neil Diamond bien sûr, mais aussi Kingston Town, Food for Though ou Cherry Oh Baby. Des chansons à la musicalité revue notamment grâce à la magie de la technologie. “Brian Travers, le fils de Jamie Travers qui fut notre saxophoniste durant des années et qui est malheureusement décédé en 2021, collabore avec nous depuis environ 20 ans. C’est quelqu’un qui aime la technologie et qui est très créatif. Pour les sept chansons que nous avons réenregistrées, Jamie a retrouvé des passages de son père en concerts. Il a utilisé ces enregistrements et les a intégrés à ces nouveaux enregistrements. C’est une façon de lui rendre hommage.”
Les sept nouvelles chansons se fondent et se confondent littéralement avec les anciennes prouvant l’intemporalité du reggae et la capacité de UB40 à se renouveler sans briser les liens très forts qu’il a tissés avec ses fans de la première heure.
”UB45”, V2 – En concert le 1er décembre à la Lotto Arena d’Anvers.
Une famille plus qu’un groupe
UB40 est né à Birmingham et son identité est étroitement liée à cette ville, comme l’expliquait Robin Campbell (v. ci-dessus). Mais plus qu’un groupe, UB40 ressemble à une grande famille. Parmi ses membres fondateurs, il y a les frères Campbell mais aussi des amis de très longue date. “Nous étions une bande de gamins, les mêmes depuis l’enfance, se souvient Robin Campbell. Je connais chaque membre de ce groupe depuis qu’ils ont dix ans, certains même avant ça. Nous avons grandi ensemble et nous nous comportons comme une famille.”
Même les nouveaux membres, malgré leur différence d’âge font d’une façon ou d’une autre partie de la famille UB40. “Même Matt Doyle qui à la moitié de mon âge, fait partie de la famille : c’est le neveu de Norman Hassan, percussionniste et un des membres fondateurs de UB40 ! La famille !”