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Claude Cohen, maire de Mions au JDD : « L’antisémitisme n’a rien à voir avec ma démission »

ENTRETIEN. Claude Cohen revient sur les vraies raisons de sa démission après dix ans passés à la mairie de Mions et sur la déformation de certains de ses propos par l’espace médiatique.

Propos recueillis par Hélène Roué , Mis à jour le
Image d'illustration.
Image d'illustration. © RAPHAEL BLOCH/SIPA

Le JDD. Pourquoi avoir démissionné de votre poste de maire de Mions ?

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Claude Cohen. Je vais avoir 76 ans. J’ai formé des jeunes capables de me succéder ce qui me rassure sur le fait que la ville sera très bien gérée. Par ailleurs, je resterai au conseil municipal et au conseil métropolitain.

La première raison de ma démission est la lourdeur administrative, qui s’accompagne de la baisse des dotations de l’État et de son manque de soutien. Ensuite, depuis que la métropole de Lyon est passée sous l’égide écologiste, je n’ai pratiquement plus d’aide. Je devrais avoir entre 800 000 et 1,5 million d’aides sur ce mandat. Sur le précédent mandat, à l’époque de Gérard Collomb, nous avions obtenu plus de 15 millions d’euros d’aides. C’est désolant de ne plus être aidé par ces instances. Je ne parviens pas à en expliquer la raison.

Enfin, la goutte d’eau qui a fait déborder le vase s’inscrit dans le cadre de la loi SRU [qui prévoit qu’une commune de plus de 15 000 habitants doit disposer de 25 % de logements sociaux au sein de son parc de résidences principales, NDLR]. Mions est autour des 18,5 % de logements sociaux. La ville n’a pas de foncier. Ainsi, pour construire, il faut acheter une maison, la démolir et construire sur le terrain un petit immeuble. J’ai fait le maximum, n’ai refusé aucun permis de construire en 10 ans. Mais la préfecture carence Mions. J’ai alors fait une demande de remise gracieuse qui a été rejetée par la préfète. J’ai écrit à madame la préfète en argumentant. Elle n’a pas répondu. Alors, avant d’envoyer ma lettre de démission, j’ai signé ma lettre de recours contentieux. La lourdeur de ces démarches fait qu’aujourd’hui, je baisse les bras.

À la lecture de la presse, votre démission est due en partie aux insultes antisémites dont vous avez pu être victime. Quelle part de responsabilité a l’antisémitisme dans votre décision de démissionner ?

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L’antisémitisme n’a rien à voir avec ma démission. Certains de mes propos ont été déformés par l’espace médiatique. Aujourd’hui, quarante maires démissionnent par mois et 72 % des maires ne veulent pas se représenter en 2026 à cause des lourdeurs administratives. Je fais partie de ces maires.

Pourquoi avoir décidé de partir maintenant, dix ans après le début de votre premier mandat ?

Au premier tour en 2014, j’ai obtenu 39 % des suffrages. Au deuxième tour, j’ai gagné sur une triangulaire. En 2020, les Miolands étaient satisfaits et m’ont réélu à 60 %. Je suis très fier d’avoir un taux de satisfaction aussi haut. Désormais, je préfère laisser la main à quelqu’un de plus jeune et l’accompagner pendant deux ans. J’espère que cette personne sera facilement réélue en 2026.

Qui vous a soutenu dans votre décision ?

Les quarante-cinq maires qui m’ont écrit ne m’ont pas soutenu parce que j’étais juif. Ils m’ont écrit pour me féliciter du travail accompli. La trésorerie de la ville est saine, j’ai construit des terrains de sport et isolé des bâtiments.

Certains de mes propos ont été déformés par l’espace médiatique

Qu’avez-vous envie de retenir de vos dix ans passés à la mairie de Mions ?

Le taux de délinquance est pratiquement nul, grâce à notre action. Nous sommes passés de six policiers non armés à douze policiers armés. La ville a obtenu 140 caméras. Elle est totalement sécurisée. J’ai construit un maximum dont un terrain de foot, un terrain de rugby et un complexe sportif. Nous avons introduit le bio à la cantine avant que tout le monde ne le réclame.

Qu’allez-vous faire désormais ?

Je suis un heureux grand-père et un heureux époux. Je vais être plus présent auprès de ma famille.

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