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Migrants morts à Wimereux : 112 personnes étaient à bord du canot, « du jamais vu » souligne le préfet

Cinq personnes, dont une jeune enfant, sont mortes tôt ce matin en voulant prendre la mer dans un canot surchargé pour rejoindre les côtes britanniques, au départ de la plage de Wimereux.
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Ce qu’il faut savoir :

En direct :

19h05. Ce direct est terminé, merci de l’avoir suivi.

18h24. La colère du maire de Wimereux. Le maire de Wimereux Jean-Luc Dubaele, a fait part de sa colère, lui qui est confronté une nouvelle fois depuis janvier à un drame humain. « Tout ça, c’est à cause des Anglais. Pourquoi veulent-ils (les exilés) aller en Angleterre ? C’est parce qu’ils y sont bien accueillis. » Et Jean-Luc Dubaele d’évoquer la possibilité qui leur est offerte « d’un compte en banque, d’un contrat de travail… Les Anglais nous paient pour qu’on les empêche de traverser, mais eux les accueillent ! »

18h19. Le préfet demande plus de contrôles. « Les migrants et les passeurs sont de plus en plus agressifs et structurés. Quelque 85 interpellations ont eu lieu depuis le début de l’année, cinq rien que cette nuit. La mobilisation est totale », a assuré le préfet Jacques Billant sur place ce matin. Il appelle les forces de l’ordre à exécuter des « contrôles en profondeur pour interpeller les passeurs qui s’apprêtent à fournir le matériel aux candidats aux traversées ».

16h38. Les images du drame. Les secours, dont un hélicoptère du SAMU, sont intervenus directement sur la digue de Wimereux ce matin. Nos photographes étaient sur place.

Les secours sur la digue de Wimereux.
Les secours sur la digue de Wimereux. - VDNPQR

14h55. 85 interpellations de passeurs depuis le début de l’année. Dans le cadre de la lutte contre les réseaux de passeurs, 85 interpellations ont eu lieu depuis le début de l’année (64 en 2023), dont cinq rien qu’hier soir. Des statistiques en hausse, qui vont de pair avec l’augmentation du nombre de tentatives, toujours par rapport à 2023, d’après le Préfet du Pas-de-Calais. 

14h49. Enquête ouverte. L’enquête a été confiée au procureur de Boulogne-sur-Mer, Guirec Le Bras. C’est l’OLTIM (l’Office de lutte contre le trafic illicite de migrants) qui est en charge de l’enquête opérationnelle pour les faits suivants : homicide involontaire, association de malfaiteurs, aide au séjour d’étrangers en situation irrégulière.

14h35. Réaction du ministre de l’Intérieur britannique. « Ces tragédies doivent cesser. Je n’accepterai pas de status quo au détriment de tant de vies. Ce gouvernement fait tout ce qu’il peut pour en finir avec ce trafic, pour arrêter les bateaux et briser à terme le système de ces réseau de passeurs pour qu’ils ne puissent plus mettre des vies en danger », a réagi le ministre de l’Interieur britannique, James Cleverly, alors que la loi britannique visant à envoyer au Rwanda les demandeurs d’asile, d’où qu’ils viennent, a été votée dans la nuit.

Sur X (ex-Twitter) Menna Rawlings, ambassadrice du roi d’Angleterre en France, a écrit : « L’Angleterre fait tout ce qui est en son pouvoir pour lutter contre des gangs de passeurs, tout en intensifiant notre coopération avec la France. »

14h07. Environ 100 migrants ont pris la route D940 à pied en direction de Boulogne. Une centaine de migrants candidats au départ vers le Royaume-Unis ont tenté d’embarquer ce matin à Ambleteuse mais ils n’ont pas pu partir en raison de la présence des forces de l’ordre. Ils veulent se rendre en gare pour prendre un train en direction de Calais. Ils sont escortés par deux véhicules de gendarmerie.

Une centaine de migrants se rendent en gare pour prendre un train en direction de Calais. 
Une centaine de migrants se rendent en gare pour prendre un train en direction de Calais. 

13h56. Au Royaume-Uni, un système d’asile engorgé. Au Royaume-Uni, les demandeurs d’asile viennent désormais majoritairement d’Asie et sont plus de 100 000 à attendre une première réponse à leur demande: le pays peine à traiter cet afflux, d’où la loi tout juste votée pour sous-traiter le dossier au Rwanda. Au total, 215 500 demandes d’asile étaient en attente d’une réponse selon un bilan s’arrêtant à juin 2023, et publié dans un récent rapport parlementaire. Un record depuis 2011 que le Royaume-Uni a commencé à compiler ces statistiques et un chiffre qui a «plus que doublé» par rapport à 2014.

13h43. Aller en Angleterre, «on n’a pas le choix». Les migrants, candidats au départ ce matin à Wimereux, sont partis à Calais par le train de 13 h 30. Ils retenteront tous le passage en Angleterre dans quelque temps: « On n’a pas le choix. Les gens pensent qu’on choisit d’aller en Angleterre mais ce n’est pas le cas. On ne peut pas faire autrement », explique Samy.

13h22. Traversées de la Manche : 15 morts depuis début 2024, qui est déjà l’une des années les plus meurtrières

L’année 2024 est encore à son premier tiers qu’elle est déjà particulièrement meurtrière dans la Manche. Dans la nuit de lundi à mardi, un nouveau naufrage a eu lieu au large de Wimereux et cinq personnes dont une fillette sont décédées. Depuis 2014, au moins 205 migrants sont morts ou ont été portés disparus en traversant la Manche, selon le Missing Migrants Project de l’organisation onusienne pour les migrations.

13 heures. Les principaux lieux de départ des migrants

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12h58. 47 personnes débarquées à Boulogne-sur-Mer. Les 47 personnes qui ont été prises en charge ont pu être « débarquées à Boulogne et être assistées par la police, par les sapeurs-pompiers et par la protection civile », poursuit le préfet, précisant que 4 personnes ont par la suite été prises en charge au centre hospitalier, sans que leur pronostic vital ne soit, à ce stade, engagé.

12h56. 57 personnes se trouvant sur le bateau ont poursuivi leur route. « Malgré cette situation complexe et délicate, 57 personnes étaient toujours dans le pneumatique, sont quant à elle restées à bord, ne souhaitant pas être secourues, elles sont parvenues à remettre le moteur en route et ont poursuivi leur route maritime, vers la Grande-Bretagne, sous surveillance de la marine », explique encore le préfet du Pas-de-Calais.

12h55. 47 personnes prises en charge sur le bateau. « Pendant ce temps, il faut savoir que le patrouilleur a poursuivi les opérations de secours au sein du bateau en difficulté et 47 personnes qui ont ainsi pu être prises en charge », poursuit Jacques Billant.

12h47. 6 personnes immédiatement récupérées sur le bateau. Jacques Billant, le préfet du Pas-de-Calais, s’est rendu sur les lieux du drame et a tenu un point presse. Il a notamment indiqué : « Le bateau a pris la mer depuis la plage des Allemands, à Wimereux. À quelques centaines de mètres de la côte, le moteur s’est stoppé et plusieurs personnes sont tombées à l’eau. Le patrouilleur Abeille Normandie a immédiatement été engagé par le Préfet maritime pour secourir les naufragés. Sur place, les marins ont pu constater la présence dans le bateau de plusieurs personnes inanimées et en grande difficulté. Six personnes ont immédiatement été récupérées au sein du patrouilleur pour une première prise en charge avant d’être déposées au plus vite sur la plage pour être secourus par les sapeurs-pompiers et le SAMU. Malgré les tentatives de réanimation, cinq d’entre elles sont décédées », a déclaré le préfet du Pas-de-Calais, Jacques Billant.

12h40. 112 personnes se trouvaient à bord. Selon le préfet du Pas-de-Calais, Jacques Billant, 112 personnes se trouvaient à bord de l’embarcation : « Le bateau a pris la mer depuis la plage des Allemands, à Wimereux, avec 112 personnes à bord, c’est du jamais-vu », a détaillé le préfet lors d’un point presse. « À quelques centaines de mètres de la côte, le moteur s’est stoppé et plusieurs personnes sont tombées à l’eau », a-t-il poursuivi.

12h33. Une dizaine d’embarcations en mer ce matin. Selon la Premar, une dizaine d’embarcations ont été observées en mer, ce matin, dans le détroit du Pas de Calais. Des centaines de migrants traversent la Manche, à leurs risques et périls, avec des enfants à bord. Les traversées sont nombreuses à cause du temps ensoleillé et d’une mer calme.

12h32. « C’est triste mais on ne peut pas faire autrement ». Beaucoup de candidats au départ « ont vu les ambulances, les hélicoptères, mais on ne savait pas ce qu’il se passait », confie Merve, 14 ans, une jeune migrante turque à La Voix du Nord. Elle attend en gare de Wimereux avec ses parents, son petit-frère, 5 ans et sa petite sœur, âgée de 7 ans. « C’est triste mais on ne peut pas faire autrement. On doit partir en Angleterre. On retentera le passage, on a déjà payé. Mais cette fois, on a donné notre argent à quelqu’un, et nous avons été fraudés. On devra payer encore. »

12h32. Des migrants entendus par la police. Selon l’un des bénévoles, une seule famille a été transportée en bus, depuis le quai de l’Europe, après le sauvetage de l’Abeille Normandie, tôt ce mardi matin. Il s’agit de la famille de la fillette décédée. Tous les autres passagers du canot semblent avoir été emmenés dans les fourgons de police, nombreux, probablement pour être entendus dans le cadre de l’enquête ouverte par le parquet.

12h30. Une centaine de migrants en route vers Calais. Une centaine de personnes, en plus de deux-cent arrivées à 6h30 ce matin, viennent de prendre un train pour Calais vers midi en gare de Boulogne. L’association Osmose est sur place. Elle termine ici sa maraude.

12h25. Prêts à prendre la mer, coûte que coûte. Quand on les interroge, les migrants sont prêts à (re)tenter la traversée, même si une petite fille est décédée ce matin. Ils sont fatigués, ils n’ont pas de recul, constate La Voix du Nord, en gare de Wimereux, où des dizaines de personnes attendent un train pour Calais. Ils ont tenté de prendre la mer ce matin eux aussi.

12h12. Du matériel saisi cette nuit. Selon un tweet de la DDSP62, du matériel nautique a été saisi pendant la nuit à Wimereux. Il s’agissait de deux bateaux et de deux bidons de carburant. Ainsi que de moteurs et gilets de sauvetage. Signe que les traversées et tentatives sont très nombreuses depuis lundi soir. La faute au temps ensoleillé et une mer calme.

12h10. Des dizaines de migrants en gare de Wimereux. Des dizaines de migrants qui ont tenté de prendre la mer ce matin à Wimereux se trouvent en gare de Wimereux, ils attendent un train pour Calais, constate La Voix du Nord. De très nombreux enfants sont présents assis sur l’herbe, à proximité du quai de la gare, avec des sacs.

12h07. Près de 200 migrants ce matin en gare de Boulogne. Près de 200 migrants ont pris le train pour Calais depuis la gare de Boulogne-Ville vers 6h30 ce matin. Plusieurs enfants se trouvaient parmi eux. La police était présente, ainsi que l’association Osmose 62. Vers 11 h 30, des familles continuaient à arriver en gare, comme ici, à Wimereux, pour rentrer vers Calais, selon des informations de La Voix du Nord.

12h05. Le maire de Wimereux est en colère. « Cinq en janvier, cinq en avril… Qu’est ce qu’on attend ? » La colère de Jean-Luc Dubaele est palpable ce matin sur la digue, encore fermée au moment de l’échange. Elle est toute tournée vers l’Angleterre, comme en janvier dernier. « Pourquoi ils les accueillent ? Pourquoi veulent-ils absolument passer en Angleterre ? Ce sont les questions qu’il faut se poser. » Pour rappel, le Parlement britannique a approuvé dans la nuit de lundi à mardi le projet de loi permettant l’expulsion vers le Rwanda de demandeurs d’asile entrés illégalement au Royaume-Uni, notamment en traversant la Manche sur des canots pneumatiques.

12h. Quatre passeurs ont été arrêtés. Les forces de police ont arrêté quatre passeurs cette nuit, signale Jean-Luc Dubaele, maire de Wimereux, sans faire de lien direct avec la tentative de traversée qui a viré au drame.

11h51. Il a vu sa fille mourir. L’association d’aide aux migrants Osmose 62 était présente à Wimereux au moment du drame. « Quand la mer est calme et le temps propice aux traversées, on organise des maraudes pour venir en aide aux personnes en cas de naufrage », indique une bénévole à La Voix du Nord. Les bénévoles de l’association ont retrouvé sur la plage, le père de la petite fille, âgée de 4 ans, décédée. « On a serré ce monsieur dans nos bras, il était en pleurs. On le connaît bien car on le voyait souvent lors des maraudes. Ce sont des gens qui ont tenté la traversée plusieurs fois. Puis les secours nous ont demandé de quitter les lieux. » D’après France3, ce père a vu sa fille mourir sous ses yeux : « La petite fille, on la connaissait bien », ajoute un bénévole d’Osmose. « On a des photos avec elle, avec un grand sourire dans l’espoir d’une vie meilleure. Mais là, tout est fichu. Le père nous est tombé dans les bras tout à l’heure. Il est en pleurs, dans un état second. Il a vu sa petite fille mourir sous ses yeux ».

11h43. Une petite fille et quatre adultes de moins de 40 ans. Selon les pompiers, la petite fille décédée est âgée de quatre ans, les trois hommes ont entre 25 et 40 ans et la femme a entre 30 et 35 ans.

11h40. Au moins 15 morts depuis le début de l’année. En comptant ce drame, au moins quinze personnes ont perdu la vie en tentant de traverser la Manche en 2024, selon un décompte de l’AFP.

11h30. Des dizaines de migrants vont tenter la traversée. La météo s’y prêtant, des tentatives de traversée sont en cours et vont se poursuivre dans la journée. La mer est calme et avec un temps dégagé mais avec une température à peine quelques degrés au dessus de zéro. Ce qui n’est pas sans danger. D’autres missions de sauvetage sont en cours, selon des informations de La Voix du Nord.

Ce matin dans le secteur de la pointe aux Oies, plus d’une centaine de migrants était escortée par la Police et la Gendarmerie. PHOTO JOHAN BEN AZZOUZ LA VOIX DU NORD
Ce matin dans le secteur de la pointe aux Oies, plus d’une centaine de migrants était escortée par la Police et la Gendarmerie. PHOTO JOHAN BEN AZZOUZ LA VOIX DU NORD - VDNPQR

En 2023, 29 437 migrants ont rejoint illégalement les côtes anglaises, contre 45 774 en 2022, année record, d’après des chiffres du ministère britannique de l’Intérieur.

11h28. Une grosse opération de sauvetage à Boulogne. Dans le même temps, une grosse opération de sauvetage vient de se terminer au port de Boulogne, où l’Abeille Normandie, le remorqueur d’intervention de la marine nationale, a déposé des naufragés avant de repartir en mer vers 11h, selon des informations de La Voix du Nord.

L’Abeille Normandie en opération de secours au large de Wimereux. PHOTO JOHAN BEN AZZOUZ LA VOIX DU NORD
L’Abeille Normandie en opération de secours au large de Wimereux. PHOTO JOHAN BEN AZZOUZ LA VOIX DU NORD - VDNPQR

Sur place, la protection civile, une quinzaine de véhicules de police, dont la moitié de CRS, étaient présents. Ainsi que plusieurs véhicules du SMUR, notamment de Lille. Deux hélicoptères du Samu ont survolé la zone à basse altitude. Deux bus étaient présents, également. L’un d’eux est reparti vide. Dans l’autre, il n’y avait pas plus d’une quinzaine de migrants, transportés pour rejoindre un centre d’hébergement temporaire pour la nuit.

11h24. La digue est rouverte. La digue de Wimereux était rendue inaccessible mardi matin sur une centaine de mètres par la police, a constaté un journaliste de l’AFP. Des équipes de la sécurité civile, ainsi que deux hélicoptères du Samu, sont sur place.

11h10. Un « mouvement de foule ». Les faits ont eu lieu à 5 heures, quand un small-boat avec plus de 110 personnes à bord a pris la mer depuis la plage de Wimereux, selon le récit de la préfecture. « Après un premier échouage sur un banc de sable, le bateau a de nouveau repris la mer », a indiqué la préfecture. « Un mouvement de foule serait survenu dans l’embarcation surchargée, générant plusieurs victimes. » Sur place, on évoque un mouvement de foule entre des migrants qui avaient payé leur traversée et d’autres qui auraient tenté de monter dans l’embarcation, sans avoir payé…

11 heures. Le décès de la petite fille est confirmé. Son père était en larmes, dévasté ce matin quand les secours ont emmené une petite fille de quatre ans en urgence absolue. Malheureusement, le maire de Wimereux, Jean-Luc Dubaele, a confirmé le décès de l’enfant à La Voix du Nord.

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