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Il y a 100 ans, à quoi ressemblait le réseau ferroviaire du Trégor ?
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Par
Hélène Duros
En 1924, il était possible de voyager de Plestin-les-Grèves à Paimpol en train. À cette époque, se dressait dans le Trégor, un réseau ferroviaire important dont certaines communes gardent encore des traces.
« Le chemin de fer est arrivé en Bretagne dans les années 1850-1860 », explique Jean-Luc Gouézigoux, vice-président de l’association des Chemins de fer des Côtes-du-Nord.
La première ligne à voir le jour dans le département est celle de Paris-Brest en 1865. Seize ans plus tard, la ligne Lannion-Plouaret est ouverte. « À cette époque, des locomotives à vapeur circulaient sur le réseau d’État et utilisaient des voies dites " normales ", c’est-à-dire dotées d’un écartement d’1, 435 m. » À partir du XXe siècle, l’arrivée des voies métriques (1 m) va permettre le développement du réseau breton et départemental. « Ces petites voies étaient beaucoup moins chères à créer et à entretenir. On appelait les trains de ce réseau, des " tortillards ", car justement, ils se tortillaient entre les obstacles », raconte Jean-Luc Gouézigoux.
Tréguier, une étoile à trois branches
La première ligne départementale à être construite dans les Côtes-du-Nord est celle qui relie Plouëc-du-Trieux à Tréguier. « Elle ouvre aux voyageurs en mars 1905. » D’une longueur de 17 km, cette ligne s’arrêtait dans les communes de Runan, Pommerit-Jaudy, La Roche-Derrien et Minihy-Tréguier. Le 11 août 1906, Tréguier est reliée à Perros-Guirec et à Lannion par une deuxième ligne ferroviaire de 22 km. Au départ de Tréguier, le train s’arrêtait à Plouguiel, Penvénan, Camlez et Louannec. Son terminus se faisait à l’embranchement de Petit-Camp à Lannion. Une liaison vers le centre-ville de Lannion ou Perros-Guirec était possible grâce à une ligne créée dix jours plus tôt.
En 1918, une grande marée ravage la ligne Lannion-Plestin
Après la Première Guerre mondiale, en mai 1924, Tréguier est reliée à Paimpol par une troisième ligne. C’était un prolongement de la ligne Saint-Brieuc -Paimpol. En passant par Trédarzec, le train s’arrêtait à Pleumeur-Gautier où un embranchement permettait aux voyageurs de rejoindre Pleubian.
En pleine Grande Guerre, la ligne Lannion - Plestin ouvre aux voyageurs le 1er juillet 1916. Elle permet de créer une jonction avec le Finistère, facilitant ainsi le trafic de marchandises. Ce réseau s’arrêtait dans les communes de Ploulec’h, Ploumilliau, Saint-Michel-en-Grève et Saint-Efflam (en Plestin-les-Grèves). En septembre 1918, une grande marée d’équinoxe fait des ravages sur la ligne et entraîne un arrêt du train pendant trois jours.
En 1926, les Côtes-du-Nord avaient le plus grand réseau métrique de France.
La dernière ligne départementale ferme en 1950
À l’apogée du réseau ferré, en 1926, « les Côtes-du-Nord avaient le plus grand réseau métrique de France », explique Jean-Luc Gouézigoux. D’une longueur de 452 km, le réseau ressemblait à une véritable toile d’araignée. Pourtant, malgré l’arrivée de l’autorail (*), c’est à cette même période que le chemin de fer connaît des difficultés économiques. La première ligne à fermer dans le Trégor est celle de Plestin-les-Grèves - Lannion, en 1937. Aujourd’hui, on retrouve encore des traces du passage du train sur l’actuelle voie verte, comme la passerelle située sur les hauteurs de Saint-Efflam.
En mai 1939, c’est au tour de la ligne Plouëc-du-Trieux -Tréguier de fermer. Dix ans plus tard, en 1949, la Seconde Guerre mondiale et la concurrence créée par les véhicules routiers auront raison des lignes Lannion - Perros-Guirec et Tréguier - Perros-Guirec. La dernière ligne trégorroise départementale à fermer est celle de Paimpol-Tréguier, le 31 mars 1950.
* Un véhicule ferroviaire à traction thermique.
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Sources : « Petits trains des Côtes du Nord, que reste-t-il ? », de Jean Loïc Heurtier et « Petits trains du Trégor ligne Lannion - Plestin », de Laurent Goulhen.
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