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Presse étrangère

Italie : Salvini propose d'imposer un plafond de 20 % d'élèves étrangers dans les classes

Le leader de la Ligue a saisi l'annonce de la fermeture d'un établissement public le jour de la fin du Ramadan pour provoquer une nouvelle polémique.

Matteo Salvini est en campagne pour les élections européennes.
Matteo Salvini est en campagne pour les élections européennes. (Photo by Andreas SOLARO / AFP)

Par Olivier Tosseri

Publié le 28 mars 2024 à 12:48

En perte de vitesse depuis des mois et attaqué pour son soutien à peine voilé à Vladimir Poutine, Matteo Salvini a trouvé un sujet pour se relancer en vue des élections européennes. « Comme c'était prévisible il se rue sur une polémique pour l'instrumentaliser », commente la Repubblica en rapportant une proposition du leader d'extrême-droite : imposer un plafond de 20 % d'élèves étrangers par classe.

On attendait pourtant du ministre des Infrastructures qu'il s'exprime sur d'autres dossiers telle que sa promesse de lancer au plus vite le chantier d'un pont sur le détroit de Messine violemment contesté. Il préfère s'immiscer dans un débat sociétal clivant dans lequel il est bien plus à l'aise, note le quotidien de centre-gauche. L'occasion lui a été donnée par l'annonce de la fermeture le 10 avril prochain, jour de la fête de la fin du Ramadan, d'un établissement public de la commune de Pioltello, à l'est de Milan. Un geste de tolérance pour le président de la République Sergio Mattarella puisque 4 élèves sur 10 inscrits dans cette école sont de confession ou de culture musulmane.

Pour Matteo Salvini en revanche « c'est un signe de faiblesse et de recul culturel. C'est un choix inacceptable, contraire aux valeurs, à l'identité et aux traditions de notre pays. Ce n'est pas le modèle d'Italie et d'Europe que nous voulons. Je ne crois pas que dans les pays musulmans ils ferment les écoles pour Noël ou pour Pâques ».

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Indignation de l'opposition

Le leader de la Ligue a ainsi ressuscité une promesse faite il y a plusieurs années à propos d'une école romaine où des classes entières étaient majoritairement composées d'enfants étrangers ou d'enfants de migrants. « Si vous avez 20 % d'élèves qui ne parlent que leur langue d'origine c'est stimulant, avait expliqué Matteo Salvini, mais si les Italiens ne sont que 20 % dans la classe alors c'est le chaos. Comment un enseignant peut-il expliquer ? »

L'opposition s'est immédiatement indignée, rappelant que « l'école italienne a prouvé qu'elle savait intégrer. Il faut mettre en place des stratégies d'accompagnement pour les enfants et les étudiants étrangers en laissant les établissements faire leur choix de façon autonome. » Un sénateur du Parti Démocrate a ainsi commenté sur le réseau social X tant privilégié par Matteo Salvini : « Il ne manque plus que l'apartheid et la peine de mort et il aura fait le tour des propositions polémiques. Il faut en effet un plafond mais à la honte ».

Olivier Tosseri

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