Sa vitesse et ses crochets ont fait danser plus d’un défenseur. À 45 ans, Farid Sid reste un artiste des mouvements dans sa profession de kinésithérapeute. Installé à Rivesaltes, commune où il a grandi, l’ancien ailier de Perpignan a fondé et dirige la maison sport santé baptisée Physioflex, ouverte en juillet 2023.
« Depuis très longtemps, mon but était d’ouvrir une maison sport santé à dimension humaine en plein centre de Rivesaltes. J’imaginais aussi la présence de différents thérapeutes qui pourraient offrir aux patients différents angles de thérapie. C’est aussi un projet entrepreneurial avec un aspect social à travers un outil de bien-être, de santé et de sport pour tous, détaille auprès d’Actu Rugby le Rivesaltais de toujours.
La maison sport santé de Farid Sid à Rivelsaltes
Le bâtiment de trois étages couvre 600 m2. Au rez-de-chaussée, sept kinésithérapeutes exercent au quotidien. Une piscine et une zone de balnéothérapie sont aussi à disposition. Deux ostéopathes, deux diététiciens et un sophrologue sont présents sur le site.
« Au mois de septembre 2024, une personne interviendra auprès de bébés nageurs et sur des activités piscine. Il y aura aussi un intervenant activité physique adaptée qui va proposer du sport santé pour des patients qui ont des problèmes cardiovasculaires, d’obésité ou de diabète », précise Farid Sid qui justement était en train de préparer des contrats de collaboration.
"La kinésithérapie c’est la thérapie par le mouvement. Le kinésithérapeute doit donc amener le patient à bouger en adaptant l’activité physique à ce qu’il peut faire. Ma conception est donc d’amener les patients à une pratique sportive pour qu’ils se sentent mieux"
Une blessure déterminante
Diplômé en 2015, le Catalan a ouvert son premier cabinet en 2016. L’origine de cette vocation pour la kinésithérapie remonte quatorze ans en arrière. Elle est née durant « des moments très marquants durant [sa] carrière de rugbyman », nous confie le praticien paramédical.
« En 2002, je marque beaucoup d’essais et je suis un joueur plus ou moins indispensable à l’USAP », se souvient-il. Farid Sid est appelé dans le groupe élargi du XV de France pour jouer le Tournoi des 6 Nations.
Le Perpignanais poursuit le récit de ce souvenir : « Je suis sélectionné pour aller jouer avec le XV de France. Juste avant, il y a un match de championnat contre Agen et je me fais mal à l’épaule en prenant un gros plaquage. Je ne peux pas honorer la sélection. À la fin de la saison, je suis sélectionné pour la tournée d’été avec le XV de France en Australie ».
Et Farid Sid d’avouer : « Finalement, je n’ai pas pu aller en équipe de France car j’ai été contraint de me faire opérer à plusieurs reprises. En fait, j’avais le bourrelet fracturé et décollé mais pendant deux à trois mois, j’ai joué grâce à des infiltrations ».
Kiné des équipes de France jeunes
Alors qu’il n’a que 23 ans, Farid Sid prend cette épreuve comme une leçon et crée sa vocation. « J’ai été blessé, je n’ai pas été soigné comme je voulais. J’ai pris conscience que mon corps était mon outil de travail, il fallait que j’y fasse attention. C’est à ce moment-là qu’est venue ma sensibilité par rapport aux soins, à la prise en charge et à la conscience corporelle », se remémore le rugbyman retraité.
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Si Jo Maso l’avait appelé en 2002 pour lui annoncer sa sélection dans le groupe du XV de France, l’ancien manager du XV de France sous l’ère Bernard Laporte a fait le lien entre Farid Sid et le staff médical des équipes de France jeunes. Depuis 2016, le Catalan intervient auprès des futurs talents des Bleus. « Je me suis éloigné du rugby. Grâce aux équipes de France jeunes, je garde un pied dans le rugby. C’est une façon de revenir sur des émotions que j’ai pu ressentir auparavant », admet le Catalan.
Dan Carter disponible pour Farid Sid
Avec dix saisons jouées à Perpignan, entrecoupées par une année passée à Colomiers et quatre ans à Brive, Farid Sid a atteint le Graal en 2009 avec le titre de champion de France de l’USAP. « L’entrée sur le terrain avec l’émotion, la peur et l’excitation qui se mélangent. C’est ce qui me manque un peu aujourd’hui », souligne l’ancien ailier. Une saison durant laquelle les Sang et Or pouvaient compter sur une future légende All Blacks.
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« Dan Carter est venu à Perpignan et s’est blessé au tendon d’Achille. Il n’a joué que cinq matchs durant la saison. Il était hyper disponible. Pour la finale au Stade de France, c’est Dan Carter qui m’a tapé des chandelles pour m’échauffer sur les réceptions sous les ballons hauts », se rappelle avec fierté Farid Sid.
Titulaire à l’aile, l’enfant de Rivesaltes se souvient d’une action individuelle qui a affolé la furia catalane. « À la 16e minute, je reçois un ballon sur un renvoi. Je traverse le terrain et malheureusement je glisse. Personne ne t’attend dans l’histoire, tu débordes, tu fais des crochets et à la fin tu glisses tout seul. C’est un peu la symbolique de ma carrière », conclut Farid Sid en faisant référence à ses rendez-vous manqués avec les Bleus.
Par NICOLAS DENDRI
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