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Bruno Roger-Petit : en désespoir de com', Macron adopte un labrador... et un chien de garde

Bruno Roger-Petit : en désespoir de com', Macron adopte un labrador... et un chien de garde

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De moins en moins compris par les Français, Emmanuel Macron a nommé ce mardi 29 août un porte-parole de l'Elysée en la personne de l'éditorialiste Bruno Roger-Petit, pour tenter de fluidifier sa communication en cette rentrée. Risqué...

Serait-ce à cause de sa « pensée complexe » ? Emmanuel Macron est en chute libre dans les sondages, signe que le fossé se creuse avec les Français. Et le président sait qu’il ne suffira pas d’occuper les médias une petite journée en adoptant un labrador pour mieux se faire comprendre... Il a donc nommé ce mardi 29 août un porte-parole de l’Elysée, Bruno Roger-Petit. Cet ancien journaliste de France Télévisions est aujourd’hui éditorialiste pour le site de Challenges, sur lequel il a habitué ses lecteurs à une prose particulièrement louangeuse envers le candidat d'En Marche pendant la campagne présidentielle.

Pas de point presse, mais des plateaux et des tweets

Que fera exactement le nouveau venu, qui prendra ses fonctions le vendredi 1er septembre ? « L’idée, c’est d’avoir quelqu’un qui amplifie la parole du président », précise l’Elysée à Marianne. Pas question, toutefois, de tenir un point presse quotidien, à l’image du porte-parole de la Maison-Blanche aux Etats-Unis. « Il ira sur les plateaux et répondra aux journalistes qui le sollicitent, mais en fonction des besoins, en ajustant son rythme de prise de parole aux priorités du moment », explique-t-on à l’Elysée. Sans oublier une dernière mission, celle de community manager : « Il a vocation à animer les comptes de la présidence sur les réseaux sociaux. » Ça tombe bien : Bruno Roger-Petit est un grand adepte de Twitter... même s’il a supprimé son compte dès que sa nomination a été officialisée ! « Son compte, maintenant, c’est celui de la présidence », justifie-t-on dans l’entourage d’Emmanuel Macron.

Si le chef de l’Etat a décidé de muscler son dispositif, c’est parce que les alertes se sont multipliées tout l’été. De la baisse des APL à l’étalement des allègements de cotisations en passant par le psychodrame sur le budget des armées, plusieurs décisions ont coup sur coup semé le trouble. « Il y a une difficulté », reconnaissait dimanche sur BFMTV le porte-parole du gouvernement, Christophe Castaner. « On n'a pas su suffisamment donner de sens, d'explication, de pédagogie aux choses. »

Sarkozy aussi avait nommé un (éphémère) porte-parole

En nommant un porte-parole de l’Elysée - en plus de celui du gouvernement, au risque d’un doublon - Emmanuel Macron fait le pari de réactiver une fonction qui n’a existé qu’une seule fois, sous Nicolas Sarkozy. Après son élection en 2007, celui-ci avait créé ce poste pour le confier à un fidèle, David Martinon. Quelques bourdes et un parachutage électoral raté à Neuilly ont eu raison de ce « Sarko boy », prié de s’exiler aux Etats-Unis moins d’un an après sa nomination. Contacté par Marianne ce mardi, David Martinon salue d’une phrase la résurrection de son ancien poste : « C’est très bien, les journalistes ont besoin d’un tel interlocuteur. » Il n’en dira pas plus, tenu au devoir de réserve par ses fonctions d’ambassadeur, même s’il a pris soin de souhaiter dans un tweet « le meilleur » à son successeur.

Bruno Roger-Petit est désormais attendu au tournant par des médias soigneusement boudés par son patron. Depuis son élection, Emmanuel Macron ne s’est exprimé que dans une poignée d’entretiens à la presse écrite, jamais à la télévision ou à la radio. Même s’il envisage de sortir bientôt de ce silence tout « jupitérien ». Selon l’Opinion, il a accordé au Point une interview à paraître ce jeudi. Preuve qu’il est conscient de ne pouvoir se contenter d'un nouveau porte-parole.

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Natacha Polony, directrice de la rédaction de Marianne