"Thank you, good night" (Disney+): pourquoi il faut voir la série documentaire sur Bon Jovi
Le 7 juin, Bon Jovi sortira un nouvel album intitulé "Forever". Le documentaire de Disney+ arrive à point nommé pour réviser vos classiques et les leurs.
- Publié le 26-04-2024 à 00h04
Vu d’ici, ils n’ont jamais vraiment eu la renommée de Led Zeppelin, l’aura des Stones, le charisme de Bruce Springsteen. Pour tout dire, ils ont même été moqués, résumés à un groupe pour midinettes aux cheveux crêpés portant des leggings fluos. Pourtant, cela fait quarante ans que Bon Jovi fait salle comble. Stades combles. Un véritable phénomène de la musique US, difficile à classer, tout autant à cerner.
Alors Gotham Chopra, producteur exclusif et réalisateur, s’est offert le luxe du temps long pour filmer au plus près Jon Bon Jovi et tous les membres du groupe. Ceux d’aujourd’hui comme ceux d’hier, mais également les ingénieurs du son, tourneurs, producteurs, les proches et, cerise sur le gâteau, un certain Bruce Springsteen, venu en voisin.
Car c’est dans le New Jersey, celui-là même que le Boss a si bien chanté, que John Bongiovi, de son vrai nom, voit le jour, le 2 mars 1962. Son père est coiffeur, sa mère fleuriste. Autant dire que ce ne sont pas eux qui vont l’encourager à vivre de la musique. Mais le petit John a ça dans le sang. À l’adolescence, il découvre Led Zep et Aerosmith, dont les posters ornent sa chambre. Grâce à un voisin, il apprend la guitare, commence à décortiquer la structure des chansons. L’envie de monter sur scène le démange, il a “besoin d’être regardé par ceux que j’aime le plus”, dit-il. Dans le quartier d’Ashbury Park, en trichant sur son âge, il écume les bars et assiste à des concerts qui vont changer sa vie.
John Bongiovi crée son premier groupe – Atlantic City Expressway – déjà avec David Bryan, le claviériste. La formation se contente de reprises, mais John rêve plus grand. En 1982, par l’entremise de son cousin qui travaille au studio The Power Station, il enregistre un single, "Runaway", refusé par toutes les maisons de disques mais accepté sur la nouvelle radio rock WAPP, qui le programme. Un an plus tard, Mercury Records propose à John d’enregistrer un album et, par la même occasion de changer de nom. Il devient Jon Bon Jovi, s’entoure des meilleurs – Alec John Such à la basse, Tico Torres à la batterie et Richie Sambora à la guitare.
La suite, ce sera des millions d’albums vendus, des tournées marathon, des tubes à n’en plus finir, des voyages, des conflits – notamment avec Richie Sambora, devenu incontrôlable, qui va quitter le groupe – et, enfin, l’épuisement de Jon lors de la tournée anniversaire des quarante ans. Blessé aux cordes vocales, il va aller au bout de lui-même avant de se rendre à l’évidence : il faudra opérer.
En quatre épisodes, ce sont donc quatre décennies de vie que filme Gotham Chopra, sa chronologie étant rythmée alternativement par des images d’époque et des témoignages récents, le plus souvent de Jon, filmé sobrement en face caméra, sur un fond neutre. Ce qui renforce le contraste saisissant entre un sexagénaire portant toujours beau mais dont les cheveux ont blanchi et le Jon hirsute, sauvage, moulé dans d’improbables slims. Comparer les coiffures de Jon (et des autres), qui sont de vrais repères sur la ligne du temps, est d’ailleurs très amusant.
En démarrant cette série, avec, ne le cachons pas, un petit a priori et un petit sourire en coin, on ne s’attendait pas à se laisser embarquer dans cette aventure humaine, cette vraie histoire d’amitié. La sincérité de Jon Bon Jovi, son naturel, ses engagements, aussi, auprès des plus démunis des quartiers difficiles du New Jersey, ont quelque chose de rassurant. Comme ce voyage plein de nostalgie dans ce passé pas si lointain et pourtant déjà enfui.
Thank you, good night, l’odyssée de Bon Jovi Documentaire Série créée par Gotham Chopra. Réalisée par Gotham Chopra Avec Jon Bon Jovi, Richie Sambora, Bruce Springsteen,… Disney + 59, 93 et deux fois 73 minutes.