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Littérature

"Baumgartner" de Paul Auster : "Un petit bijou de littérature et une grande histoire d’amour"

Entrez sans frapper

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Par Nadine Wergifosse

Sy Baumgartner, professeur de philosophie à Princeton, veuf solitaire de 70 ans, entame un voyage dans le grand palais de la mémoire. Alors qu’il est travaillé par le deuil, il se remémore la grande histoire d’amour qu’il a vécu avec Anna, une poétesse en herbe avec qui il partagera un amour fou durant quarante années. Gorian Delpâture nous présente Baumgartner, le nouveau roman de Paul Auster (Ed. Actes Sud) dans Entrez sans frapper sur La Première.

Paul Auster, 77 ans en février dernier, n’avait plus publié un roman depuis 4,3,2,1 en 2017. "Entretemps il a publié une immense biographie du journaliste Stephen Crane en 2021 et un essai sur les armes à feu aux USA, chacun de plus de 1.000 pages" précise Gorian Delpâture.

200 pages composent Baumgartner, "ce qui est rare chez Paul Auster. Cinq chapitres publiés en 2023 avant la découverte de son cancer".

Edinburgh International Book Festival 2017
Edinburgh International Book Festival 2017 © 2017 Roberto Ricciuti/ Getty Images

Un livre qui aurait pu s’appeler "membres fantômes"

Au printemps 2018, Sy Baumgartner, professeur de philosophie à Princeton, veuf solitaire de 70 ans travaille à une monographie consacrée au pseudonyme du philosophe danois Kierkegaard.
"Il attend le coup de sonnette de la jolie livreuse de livres inutiles qu’il commande pour le plaisir de discuter avec la jeune Molly. C’est ainsi qu’il comble le vide laissé par la mort de l’amour de sa vie Anna, morte dix ans plus tôt" raconte le journaliste littéraire de la RTBF.

"Tout le roman va nous plonger dans le deuil […] Un deuil qu’il vit comme un amputé des membres, qui ressent encore leur présence […] D’ailleurs Paul Auster a failli appeler le roman Membres fantômes tellement il trouvait la comparaison puissante".

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De la tristesse mais aussi beaucoup de joie

Un travail de mémoire, qui ramène Baumgartner vers de très bons souvenirs, comme l’explique Gorian Delpâture : "Baumgartner, c’est une magnifique histoire d’amour, d’autant plus belle qu’elle est terminée peut-être".

Il poursuit : "C’est aussi un roman drôle […] et de maladresse tendre comme lorsque Sy retombe amoureux ou quand il décide de publier les poèmes inédits de sa femme. C’est aussi un récit de références autobiographiques déguisées […] Il s’est amusé aussi en greffant d’autres textes à son roman : des textes écrits par Anna, des poèmes […], une fable et le récit d’une visite du héros sur la terre de ses ancêtres en Ukraine".

Le journaliste précise que la presse américaine a reproché à Paul Auster de recycler d’anciens textes et de ne pas aller au bout de sa démarche.

"C’est vrai que la fin du roman est un peu abrupte mais je l’ai vu comme le début d’une saga qui continuera peut-être à suivre les réflexions de Sy Baumgartner. En tout cas, j’espère lire d’autres livres consacrés à ce vieux professeur d’université. J’ai vraiment été séduit par ses 200 pages" conclut Gorian Delpâture.

► Découvrez l’intégralité de cette chronique d’Entrez Sans Frapper dans le podcast ci-dessus et suivez l’émission du lundi au vendredi de 11h30 à 13 heures sur La Première.

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