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Fusillade de Toulouse: "aucune piste n'est abandonnée"

Manifestation à Paris après la fusillade à Toulouse

© TOPSHOTS / AFP PHOTO / KENZO TRIBOUILLARD

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Par Julie Calleeuw
"Contrairement à ce qui a pu être dit, aucune piste n'est abandonnée. Toutes les pistes seront approfondies. Aucune ne sera négligée ou abandonnée tant que les auteurs de ces crimes n'auront pas été arrêtés", a déclaré François Molins, précisant qu'aucune garde à vue n'avait été menée.

Selon le procureur de la République, les tueries de Toulouse et Montauban constituent des actes prémédités de "terrorisme au sens juridique". Le parquet antiterroriste de Paris a ouvert trois enquêtes pour assassinat lundi. Il "s'est saisi au titre de sa compétence antiterroriste des trois enquêtes diligentées pour des faits qualifiés d'assassinat et tentatives d'assassinat en lien avec une entreprise terroriste".

Il a précisé que toutes les victimes - trois militaires et quatre membres de la communauté juive, dont trois enfants - avaient été tuées "à bout touchant" et que les motivations du tueur, qui circule sur un scooter Yamaha T-Max de forte puissance, semblaient racistes ou antisémites.

"Nous sommes face à un individu extrêmement déterminé, ayant toujours le même mode opératoire, qui se sait traqué et qui est susceptible de passer à nouveau à l'acte", a-t-il ajouté. "On a tous noté la périodicité" de quatre jours entre les meurtres, mais "il n'y a pas de certitude", a-t-il encore dit.

Le tueur aurait porté une caméra

"Le harnais mentionné sur le torse du tueur, qui lui aurait permis d'enregistrer ses actes, avec une caméra, n'est qu'une hypothèse", a par ailleurs déclaré François Molins.

Le ministre français de l'Intérieur, Claude Guéant, avait déclaré mardi que les enquêteurs n'avaient pas identifié le tueur en série mais qu'un témoin l'avait vu agir avec une "petite caméra autour du cou". Claude Guéant précise que la caméra de type "GoPro" permet de filmer en grand angle et de visionner sur ordinateur et qu'à sa connaissance, les images n'avaient pas été diffusées mardi matin.
 
Lundi, il avait déclaré sur France 2 que pour l'instant, il n'y avait pas de "pistes qui soient claires". "Il est passé déjà trois fois à l'acte et ce sentiment d'impunité qu'il arbore est un élément qui nous inquiète", a-t-il dit au sujet du suspect recherché.

L'homme a en effet utilisé "la même arme" pour tuer les enfants et l'enseignant de l'école juive de Toulouse et les militaires la semaine dernière dans la même région, a déclaré Nicolas Sarkozy lundi soir.

Une véritable chasse à l'homme

Le président de la République a annoncé le déclenchement du plan Vigipirate écarlate, niveau le plus élevé, dans la région Midi-Pyrénées et les départements limitrophes. Le plan Vigipirate est normalement destiné à prévenir les actions terroristes.
 
Le chef de l'Etat français a précisé que 14 unités de CRS et de gendarmes mobiles sécuriseraient la région tant que le tueur n'aurait pas été mis hors d'état de nuire.
 
Des gardes statiques seront par ailleurs mises en place devant tous les lieux de culte juifs et musulmans et devant toutes les écoles confessionnelles, a-t-il ajouté.
 
Près de 200 enquêteurs sont mobilisés et Nicolas Sarkozy, qui s'est rendu sur place, a indiqué que le ministre de l'Intérieur resterait à Toulouse le temps qu'il faudrait.

Une minute de silence à 11h00
 
Ce mardi, toutes les écoles, collèges et lycées de France observaient une minute de silence mardi matin à 11h00 pour rendre hommage aux quatre victimes, dont trois enfants, tuées la veille dans une école juive de Toulouse, a annoncé mardi Luc Chatel.
 
Le ministre de l'Education nationale se rendra à cette occasion dans un établissement scolaire d'Ile-de-France aux côtés du président de la République.
 
"C'est un drame, une tragédie épouvantable qui bouleverse les Français et qui touche en premier lieu l'école de la République donc c'est important que dans chaque classe ce matin il puisse y avoir un recueillement pour rendre hommage d'abord aux victimes, puis pour s'interroger sur ce type de drame", a déclaré Luc Chatel sur RMC.

Les corps des victimes rapatriés en Israël mardi soir

Les corps des quatre victimes ont quitté mardi l'école où ils ont été tués afin d'entamer leur dernier voyage vers Israël où ils seront inhumés. Les corps devaient prendre la direction de l'aéroport pour être acheminés vers Paris. De là, un avion doit les transporter en Israël en vue de leur inhumation mercredi.

Les deux corbillards noirs dépourvus de tout ornement sont sortis de l'école Ozar Hatorah poussés par les hommes, sous les lamentations déchirantes de la communauté et dans un accès brutal de chagrin chez tous et de colère chez certains.

Les dépouilles de Jonathan Sandler, 30 ans, professeur de religion, et de ses deux fils Gabriel, 4 ans, et Arieh, 5 ans, et de Myriam Monsonego, 7 ans, la fille du directeur de l'école, seront inhumées mercredi en Israël, ajoute-t-on de même source. Les trois enfants ont la double nationalité franco-israélienne, tandis que Jonathan Sandler a la seule nationalité française, selon l'ambassade d'Israël à Paris. 
 
Avec agences

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