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Amazon : une vidéo pour tenter de décourager la syndicalisation de ses employés en Alabama

L’un des entrepôts appartenant au géant du commerce en ligne cherche à dissuader ses employés de rejoindre un syndicat professionnel.

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Publié le 26 février 2021 à 20h09, modifié le 26 février 2021 à 21h20

Temps de Lecture 2 min.

La vidéo avait pour objet de décourager les 5 800 employés de l’entrepôt Amazon BHM1 de se syndiquer.

C’est un spot publicitaire diffusé depuis le 23 février sur la plate-forme de vidéo en direct Twitch, propriété d’Amazon. Celui-ci met en scène des travailleurs expliquant pourquoi ils s’apprêtent à voter, le 29 mars, contre leur rattachement au syndicat Retail, Wholesale and Department Store Union (RWDSU). Ils se présentent comme des employés d’Amazon justement, rattachés à l’entrepôt BHM1, situé en Alabama, aux Etats-Unis.

Deux jours après avoir provoqué l’indignation d’observateurs sur les réseaux sociaux, Twitch a finalement retiré ces spots : interpellé par le journaliste Rod Breslau (spécialiste de l’e-sport), un porte-parole de la marque a expliqué que les spots « n’auraient jamais dû être autorisés » sur la plate-forme, les publicités à caractère politique y étant proscrites.

Depuis le début du mois de février, des moyens importants sont mobilisés pour dissuader les 5 800 employés de l’entrepôt BHM1 de voter en faveur de la syndicalisation le 29 mars. Ils pourraient devenir les premiers employés d’Amazon, aux Etats-Unis, à se syndiquer.

Selon More Perfect Union, un média américain spécialisé dans la défense des travailleurs, la direction de l’entrepôt BHM1 a ainsi obtenu de la municipalité de Bessemer où il est situé de changer le rythme des feux devant les locaux, afin d’empêcher les militants syndicaux de discuter avec les employés lorsqu’ils arrivent et partent de leur lieu de travail.

Toujours selon More Perfect Union, des SMS au ton paternaliste sont adressés quasi quotidiennement aux employés : ceux-ci présentent les instigateurs du vote pour rejoindre le syndicat RWDSU comme étant des « personnes extérieures » qui cherchent à diviser une « équipe gagnante ». Le site spécialisé Gizmodo fait quant à lui ainsi état de messages affichés à l’intérieur des toilettes du site.

Les syndicats perçus comme une menace

Ces différentes campagnes de communication renvoient vers le site Internet doitwithoutdues.com, qui invite, au travers d’une iconographie colorée et positive, les travailleurs à « agir plutôt que de payer des cotisations ». La syndicalisation y est présentée comme un frein au dialogue. Si elle venait à passer, « il ne sera plus aussi facile » que par le passé « d’être utile et solidaire les uns avec les autres », expliquent les visuels du site.

De son côté, Heather Knox, directrice de la communication pour les Etats-Unis et l’Amérique du Nord chez Amazon, a déclaré qu’il était « important que [leurs] collaborateurs comprennent ce qu’implique de rejoindre un syndicat » et qu’ils allaient « faire de la pédagogie sur ce point ». En effet, elle insiste sur le fait que « si le vote passe, cela impactera l’ensemble des collaborateurs du site ».

Contacté par Le Monde, le géant du commerce en ligne a également tenu à mettre en avant le « salaire de départ de 15,30 dollars de l’heure » des employés qui travaillent à l’entrepôt BMH1 (alors que, le rappelle Amazon, le salaire minimum en Alabama est de 7,25 dollars de l’heure) ainsi que la « mutuelle et [le] plan d’épargne retraite avantageux » dont ils bénéficient. En outre, Amazon affirme que « plus de 90 % des collaborateurs de [leur] site de Bessemer affirment qu’ils recommanderaient Amazon comme employeur à leurs amis ».

Amazon n’est pas le seul GAFA à vouloir décourager les travailleurs à rejoindre des syndicats. Facebook a notamment développé un outil pour Workplace, son réseau social privé destiné aux entreprises, qui permet aux dirigeants de limiter la visibilité de certains contenus. Lors de la présentation de cette nouvelle fonctionnalité, Facebook avait présenté le mot « syndicalisation » comme l’un de ceux qu’on pouvait inclure dans cette liste noire.

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De son côté Alphabet, la maison mère de Google, s’est également livrée à une longue bataille contre ses employés pour essayer, en vain, d’empêcher la création d’un syndicat au sein du groupe.

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