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NewsGuard, la start-up anti « fake news », se lance en France

Fondé par deux personnalités de l'information aux Etats-Unis et financé en partie par Publicis , NewsGuard veut avoir noté 90 % des sites d'information français d'ici à juin.

Steven Brill, le co-PDG de NewsGuard avec Gordon Crovitz.
Steven Brill, le co-PDG de NewsGuard avec Gordon Crovitz. (Christopher Goodney/Bloomberg)

Par Nicolas Madelaine

Publié le 22 mai 2019 à 18:52Mis à jour le 22 mai 2019 à 19:10

La chasse aux fausses informations ne dépend plus seulement de subventions, notamment par Google et Facebook. Alors que l'AFP veut en faire une nouvelle ligne de revenus , la start-up américaine NewsGuard se lance sur ce marché. Créée par Steven Brill, fondateur du magazine « The American Lawyer » et professeur de journalisme à l'université de Yale, et par Gordon Crovitz, ancien directeur de la publication et chroniqueur du « Wall Street Journal », la société est arrivée en France ce mercredi , après s'être lancée aux Etats-Unis et au Royaume-Uni (elle se déploie aussi en Allemagne et en Italie).

L'idée de NewsGuard est de labelliser les médias d'information, blogs, sites de santé, etc. en leur accolant un petit drapeau vert ou rouge selon que l'on peut leur faire confiance ou non (l'étiquette est jaune pour les sites parodiques comme « Le Gorafi »). Le drapeau renvoie à ce que NewsGuard appelle une « étiquette nutritionnelle », c'est-à-dire une longue note présentant le média et justifiant sa note en fonction de neuf critères de crédibilité et de transparence. La société a une équipe d'« intervention rapide » pour les médias qui se lancent dans le but de propager des fausses informations.

Publicis actionnaire

« Le problème avec les initiatives à but non lucratif est qu'il faut lever de l'argent tous les ans, explique aux 'Echos' Gordon Crovitz. En outre, le domaine de la 'cyberconfiance' ne va faire que grandir et offrir des opportunités. » Steven Brill explique de son côté que la principale source de revenus de NewsGuard est la vente de licences de son logiciel à des fournisseurs d'accès, des navigateurs, des moteurs de recherche (sur lesquels le drapeau est particulièrement visible) ou des plates-formes de réseaux sociaux.

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NewsGuard vend aussi de la data affinée aux agences de communication ou même aux annonceurs pour que les marques n'apparaissent pas à côté de contenus problématiques lors d'achats d'espace programmatiques. A ce propos, Publicis est devenu « le principal investisseur extérieur de NewsGuard », précise le groupe, après une levée de fonds de 6 millions de dollars l'an dernier. Steven Brill et Gordon Crovitz en sont les actionnaires majoritaires.

Pour la France, NewsGuard emploie 7 personnes (sur un total de 35). Sa conseillère éditoriale est Alice Antheaume, directrice exécutive de l'Ecole de journalisme de Sciences Po. Avec la soixantaine de médias déjà labellisés, NewsGuard France couvre 75 % des informations sur la Toile française et espère parvenir à 90 % en juin. Russia Today, Sputnik, Epoch Times Actualités, Dreuz.info ont notamment obtenu un drapeau rouge.

Nicolas Madelaine

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