L’heure de gloire de Travert

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Stéphane Travert, le ministre de l’Agriculture s’installe, avec tout son cabinet, à la porte de Versailles, pour le salon de l’agriculture. Un ministre encore inconnu des Français…

Par Marcelo Wesfreid.

Le Salon va être son festival de Cannes, l’occasion de se faire connaître. D’autant que Stéphane Travert a une histoire incroyable. Certains matins il doit se pincer pour y croire. Rendez-vous compte. A la base, il était un pur produit de l’aile gauche du PS. Il y a encore quelques années, il militait pour Benoît Hamon. Il a piloté une fédération socialiste dans la Manche, son département. Ensuite, il est devenu un député frondeur.  

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Et puis, son destin bascule. Par deux fois. D’abord, en 2015. Il se trouve qu’il est rapporteur sur le travail du dimanche, pour la loi Macron. C’est là qu’il fait connaissance avec son futur patron. Puis, il fait la présidentielle et rentre en Normandie. Quand, tout à coup, Richard Ferrand est exfiltré du gouvernement, en juin 2017. Il faut lui trouver un remplaçant dare dare à l’Agriculture. C’est le second coup du sort. Macron choisit ce bonhomme massif. 1,85m, 48 ans.   

Des débuts compliqués

A peine arrivé, il se prend un missile de Nicolas Hulot et de Matignon. Au bout de seulement trois jours. Parce qu’il a remis en cause l’interdiction d’un pesticide tueur d’abeille. Ce sera d’ailleurs le premier clash d’une longue série avec le ministre de l’Ecologie. Il faut dire qu’ils s’opposent sur à peu près tout : le glyphosate, les états généraux de l’alimentation...   

Et puis, Stéphane Travert a l’habitude de dire, avec une certaine fierté, qu’il est élu dans « la circonscription la plus nucléarisée de France ». Celle où il y a l’EPR de Flamanville. Alors, les écolos, ça le refroidit.  

Stéphane Travert va devoir rassurer les agriculteurs, lors du salon  

Car les crises couvent. Un jour c’est l’œuf, l’autre c’est la filière bovine qui s’inquiète des accords commerciaux avec l’Amérique du sud. Il y a des manifestations d’agriculteurs qui protestent contre la perte de subventions européennes. C’est ce qu’on appelle les zones de handicap naturel.  Bref, ministre de l’Agriculture, c’est un métier de pompier où il faut redonner de l’espoir. Demain, c’est Macron qui s’y colle puisqu’il reçoit 1000 jeunes agriculteurs pour déjeuner à l’Elysée. 

Au sein du gouvernement, ils ne sont plus très nombreux à porter une voix de gauche. Lui, en tout cas, dit qu’il continue à se battre contre les injustices. La preuve ? Sa loi impose un nouveau calcul des prix agricoles pour que les paysans puissent s’en sortir. Alors l’ancien hamoniste a pris sans tergiverser sa carte à En marche !

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