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Vladimir Poutine et Alexandre Loukachenko mettent en scène leur entente autoritaire

Le président russe, qui recevait son homologue biélorusse pour la deuxième fois en six mois, le presse d’accélérer le processus d’« Etat de l’union » entre les deux pays.

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Publié le 23 février 2021 à 10h41

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Les président russe et biélorusse, Vladimir Poutine et Alexandre Loukachenko, à Sotchi, le 22 février 2021.

Tout s’est joué sur les apparences. Vêtu d’un blouson sport pour Alexandre Loukachenko, en jean pour Vladimir Poutine, les deux dirigeants ont affecté, lundi 22 février, à Sotchi, sur les bords de la mer Noire, l’air décontracté de deux vieilles connaissances prenant plaisir à se retrouver. Comme si la contestation et la répression de l’opposition, dans leurs deux pays respectifs, ne les concernaient en rien. Six mois après la dernière entrevue entre le président russe et son homologue biélorusse, mi-septembre 2020, dans la même ville, plus de costume-cravate, ni même de drapeaux derrière eux. Une petite table, deux fauteuils et le décor dépouillé d’un chalet, cette fois, ont suffi.

« Des négociations sérieuses dans des vêtements ordinaires, cela signifie que nous sommes proches, que nos deux pays et nos peuples sont très proches », a cru bon d’expliquer Alexandre Loukachenko. « La culture, la langue, la religion, l’histoire commune et basée non seulement sur le passé héroïque relativement récent de la Grande Guerre patriotique, mais aussi profondément enracinée dans des siècles, tout cela nous unit », a renchéri Vladimir Poutine. Cette introduction passée, le président russe a ensuite convié son hôte à rejoindre en motoneige la station de Krasnaïa Poliana, à dévaler une piste à ski, puis à partager un repas en tête-à-tête, sans entourage.

Après avoir rejoint la station de Krasnaïa Poliana, les deux présidents s’apprêtent à dévaler une piste, à Sotchi, le 22 février 2021.

Indifférence délibérée

Tandis qu’à Bruxelles, les ministres européens des affaires étrangères se concertaient sur de nouvelles sanctions – limitées contre quatre hauts fonctionnaires russes –, à Sotchi, et avant la remise, jeudi, d’un nouveau rapport de la haut-commissaire aux droits de l’homme de l’ONU, Michelle Bachelet, sur la situation en Biélorussie, les dirigeants russe et biélorusse ont ainsi opposé une indifférence délibérée. Au pouvoir depuis plus de vingt ans, les deux hommes, confrontés à de vastes mouvements similaires de contestation, ont choisi de mettre en scène leur entente autoritaire.

En Biélorussie, les grandes manifestations, qui ont suivi la réélection entachée de fraudes au mois d’août d’Alexandre Loukachenko, au détriment de l’opposante Svetlana Tsikhanovskaïa, ont disparu, mais au prix d’une répression féroce. Lundi, à Minsk, c’est un adolescent de 16 ans, Nikita Zalatarou, épileptique selon sa famille, qui a été condamné à cinq ans de colonie pénitentiaire « éducative » pour participation à des « émeutes de masse », rejoignant ainsi des centaines de Biélorusses jetés en prison pour les mêmes motifs. En Russie, depuis le retour en janvier de l’opposant Alexeï Navalny, soigné en Allemagne après une tentative d’empoisonnement, puis arrêté et lui-même condamné à trois ans et demi de prison, le même enchaînement répressif dans la foulée de manifestations massives a été mis en œuvre.

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