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Oracle poursuit sa lente migration vers le cloud

Le géant américain du logiciel affiche des revenus records, mais le rythme de sa transformation inquiète certains analystes

Depuis 2014, Safra Catz (à gauche) et Mark Hurd (à droite) se partagent la direction générale d'Oracle, dont le fondateur Larry Ellison n'est plus que le président du Conseil d'administration et le directeur technique.
Depuis 2014, Safra Catz (à gauche) et Mark Hurd (à droite) se partagent la direction générale d'Oracle, dont le fondateur Larry Ellison n'est plus que le président du Conseil d'administration et le directeur technique. (Kim KULISH/REA)

Par Sébastien Dumoulin

Publié le 20 juin 2018 à 19:40

Comme pour tous les éditeurs de logiciels historiques, la route d'Oracle est connue. Il faut gérer la transition vers le « cloud », c'est-à-dire passer d'un modèle de licences très chères installées chez le client à un modèle d'abonnement récurrent pour un service distant.

Et le géant californien progresse. Oracle a encaissé 6,3 milliards de dollars grâce à ses activités dans le cloud sur l'exercice 2017-2018, clos fin mai. C'est deux fois plus qu'il y a seulement deux ans.

Un chiffre d'affaires record

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Le groupe réalise désormais 16 % de son chiffre d'affaires avec le cloud - autrement dit en vendant un accès à la demande à ses infrastructures informatiques, ses plates-formes de développement et ses ressources logicielles.

Grâce à cette bonne performance, Oracle frôle cette année les 40 milliards de dollars de revenus, un record historique en quarante et un ans d'existence. Après un pic en 2013-2014 à 38 milliards de dollars, le groupe co-fondé par Larry Ellison avait marqué le pas, précisément pénalisé par la nécessité de transformer son modèle d'affaires.

Une transformation délicate

Car le chemin du cloud n'est pas aisé. Contrairement à Salesforce, l'enfant prodige du CRM (les logiciels de gestion de la relation client), Oracle n'est pas né avec cette technologie. Sa base de clients, sa gamme de produits, son architecture commerciale… il lui faut tout transformer, sans casser la vieille machine à cash qui décélère mais continue de faire vivre l'entreprise.

De ce point de vue, Oracle est davantage comparable à SAP, l'empereur allemand de l'ERP, ou à Microsoft. Seulement, par rapport à ces pairs, la transition d'Oracle a démarré à retardement et, pour certains analystes, manque d'allant.

Inquiétudes sur le rythme

En rythme annuel, le chiffre d'affaires du cloud d'Oracle, progressait de 50 % au premier trimestre, 44 % au second, 32 % au troisième et seulement 25 % sur les trois derniers mois de l'exercice. De quoi faire craindre un essoufflement, alors que l'horizon du 100 % cloud semble encore très lointain.

Les craintes ont été ravivées par le fait qu'Oracle change soudain la présentation de ses activités. Au dernier trimestre, le groupe ne détaillait plus la part du cloud dans ses revenus, mais préférait parler de ses ventes de logiciels, tous modes de commercialisation confondus (6,2 milliards de dollars, en baisse de 4 %) et de services support (26,3 milliards, en hausse de 10 %).

Deux heures après l'ouverture de la Bourse de New York, l'action Oracle perdait 7 %, à 43 dollars. La capitalisation du groupe informatique est ainsi passée sous les 180 milliards de dollars, loin de son pic de 219 milliards. C'était début mars, quand Oracle semblait mieux lancé dans sa course vers les nuages.

Sébastien Dumoulin

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