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L'Arabie saoudite introduit la «taxe sur les péchés»

Pour compenser la perte des revenus pétroliers, l'Arabie saoudite introduit une taxe dite «du péché».

C'est une première au pays de l'or noir. Pour compenser la perte des revenus pétroliers, l'Arabie saoudite introduit une taxe dite «du péché», rapporte The Times. L'alcool étant (officiellement) interdit, ce nouvel impôt vise les cigarettes et les boissons sucrées. Cette semaine, le prix du paquet de tiges et de la canette de soda a donc doublé. Manière aussi, justifie le gouvernement, de lutter contre le tabagisme et le diabète, véritable fléau au sein de la jeunesse saoudienne. Une petite révolution dans ce pays où les 31 millions d'habitants ont joui jusqu'à présent d'une absence quasi totale de taxe.

Depuis la mi-2014, le premier exportateur mondial de brut – qui est aussi la première économie du monde arabe – doit composer avec des revenus pétroliers substantiellement plus bas. La chute du prix du baril (82 dollars en juin 2014 contre 45 aujourd'hui) a conduit à un déficit record de 95 milliards de francs du budget saoudien en 2015, soit 15% de son produit intérieur brut. Depuis, le royaume, dont les recettes dépendent à 90% des hydrocarbures, multiplie «les mesures d'austérité». Et ce au risque de faire exploser la paix sociale si grassement achetée par la famille Saoud. Fini les aides accordées sur le prix de l'eau, de l'électricité ou des carburants. Terminé les primes pour les fonctionnaires. Quant aux membres du gouvernement, ils sont priés de se serrer la ceinture.

A plus long terme, Riyad entend aussi diversifier son économie pour limiter sa dépendance aux revenus pétroliers. Cette taxe dite «sur le péché» entre dans le cadre d'un plan mis en œuvre à l'échelle du Conseil de coopération du Golfe (CCG) (Arabie saoudite, Bahreïn, Emirats arabes unis, Oman, Qatar et Koweït) pour juguler la crise de l'or noir. Ce programme lancé en 2016 – Vision 2030 – comprend également la création d'une TVA à 5% à partir de 2018.

D'ici là, d'autres mesures visant à renflouer les caisses saoudiennes entreront en vigueur. Dès le 1er juillet, ce sera au tour des expatriés d'être taxés. Cent riyals (26 francs) par mois et par personne pour les travailleurs étrangers ayant des personnes à charge. Et ce montant va quadrupler d'ici à 2020, selon l'agence de presse américaine Bloomberg. Plusieurs entreprises ayant prévu de faire payer cette dîme à leurs salariés étrangers, bon nombre d'entre eux pourraient renvoyer leur famille au pays ou quitter le Royaume, laissant – pour le plus grand bonheur des autorités – la place à la main-d'œuvre locale.

L'Arabie saoudite, qui prépare l'après-pétrole, a en effet décidé de donner la priorité de l'emploi à ses citoyens. Plusieurs initiatives en ce sens ont déjà été prises. Fin avril, le Ministère du travail a annoncé que les ressortissants étrangers n'auraient plus le droit de travailler dans les centres commerciaux. Et les entreprises faisant davantage appel à des expatriés qu'à des Saoudiens seront sanctionnées non pas par des coups de fouet, mais par un coup de bambou fiscal.