Afrique

Kinshasa ouvre une enquête après la mort de 34 "refugiés" burundais en RDC

- Le gouvernement burundais a considéré cette "fusillade" comme un "massacre" et a demandé à Kinshasa et l’ONU de "s’expliquer".

Esma Ben Said  | 16.09.2017 - Mıse À Jour : 16.09.2017
Kinshasa ouvre une enquête après la mort de 34 "refugiés" burundais en RDC Photo d'archives

Congo, The Democratic Republic of the
AA/Kinshasa/Pascal Mulegwa

Les autorités congolaises ont ouvert samedi une enquête pour "identifier" les "supposés" 34 réfugiés burundais tués par des tirs de l’armée congolaise vendredi dans l’Est de la République démocratique du Congo (RDC), a annoncé à Anadolu le porte-parole du gouvernement congolais, le ministre Lambert Mende.

Cette enquête aura aussi pour objectif "d’établir les faits" car "on ne comprend pas comment des gens que vous appelez refugiés tiraient aussi sur des militaires congolais" s’est exclamé Mende préférant les appeler des "assaillants" parmi lesquels "vingt éléments ont été tués".

Selon la même source, ce sont des militaires congolais qui ont "essuyé des tirs" vendredi après avoir arrêté quatre assaillants étrangers mercredi dans les encablures de Kamanyola, localité de la province du Sud-Kivu frontalière au Rwanda et au Burundi. Cinq soldats sont d'ailleurs morts par balles, précise-t-il.

Plus tôt dans la journée, le directeur de cabinet du ministre de l'Intérieur de la province du Sud-Kivu Josué Boji, a affirmé à Anadolu que l’armée congolaise a "tiré des balles en l’air" pour disperser une manifestation d’un groupe de réfugiés burundais qui exigeait la libération de quatre des leurs, arrêtés dans la nuit de mercredi à jeudi, et détenus par le service de renseignements congolais.

Aux dernières nouvelles, "on dénombre 34 morts dans les rangs des réfugiés et 124 blessés dans les deux groupes" a-t-il ajouté. Un chiffre confirmé par un journaliste de Bukavu la capitale du Sud-Kivu, qui s’est rendu à Kamanyola, et qui a témoigné à Anadolu avoir vu 34 morts dont 15 femmes exposés devant la base de l’ONU.

Josué Boji a expliqué que ce groupe de réfugiés a manifesté vendredi vers 16H, heure locale en opposition à "l’expulsion immédiate vers le Burundi" de ces quatre refugiés "soupçonnés d’être des rebelles" opposés au régime de Bujumbura.

Auprès d’Anadolu, le porte-parole de l’armée dans le Sud-Kivu, le capitaine Dieudonné Kasereka a précisé que l’armée était "débordée par des projectiles des supposés" réfugiés et "s’est vu obliger de muscler sa réplique" car certains de ces manifestants avaient des "fusils d’assaut".

Dans un communiqué publié samedi, le gouvernement burundais a considéré cette "fusillade" comme un "massacre" et a demandé à Kinshasa et l’ONU de "s’expliquer".

Mais au cas où, il s’agirait "réellement" des refugiés, la RDC "pourra rappeler qu’aucun refugié n’est censé avoir un fusil d’assaut ou s’attaquer aux services de l’Etat congolais" a répliqué le porte-parole du gouvernement congolais.

La RDC accueille dans sa façade orientale, près de 44 000 réfugiés burundais dont la plupart ont afflué vers la RDC pendant de violences éclatées depuis la candidature en avril 2015 du président Pierre Nkurunziza à un troisième mandat controversé et sa réélection en juillet de la même année.

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