Francfort (awp/afp) - La Bourse de Francfort a fini sur un net repli jeudi, essuyant des prises de bénéfices au lendemain d'un record historique, sur fond d'inquiétude pour le niveau élevé de l'euro.

L'indice vedette Dax a terminé en baisse de 0,41% à 12.990,10 points, après un pic à 13.043,03 points la veille en clôture, alors que le MDax des valeurs moyennes a fini en recul de 1,10% à 26.020,39 points.

Les opérateurs comptaient sur l'ouverture de la saison des résultats d'entreprises en Allemagne pour porter la place francfortoise vers de nouveaux sommets, alors que New York et Tokyo évoluent aussi au zénith.

Mais la publication de l'éditeur de logiciels SAP n'a pas convaincu et l'euro est redevenu "le tueur d'ambiance" qu'il était à la fin de l'été, explique Jochen Stanzl, stratégiste de CMC Markets.

"L'envolée du marché des actions allemand", où foisonnent les valeurs exportatrices, reposait en effet "sur l'espérance que l'euro tomberait sous le niveau de 1,17 dollar", poursuit M. Stanzl.

Or la monnaie unique s'échangeait autour de 1,19 dollar jeudi après-midi, un niveau élevé qui pénalise nombre de groupes européens tout en pesant mécaniquement sur l'inflation, indicateur clé pour la Banque centrale européenne (BCE).

La politique monétaire de la BCE constitue un autre facteur de prudence, une semaine avant la réunion cruciale du 26 octobre, au cours de laquelle l'institution doit décider de l'avenir de son vaste programme de rachat de dettes.

Les attentes convergent pour l'heure vers une diminution "flexible" du volume mensuel d'achats, mais le calendrier comme les modalités techniques restent encore à préciser.

Enfin, la situation en Espagne continuait à peser sur l'humeur, le président indépendantiste catalan Carles Puigdemont ayant affirmé jeudi que l'indépendance de la région pourrait être déclarée si l'Etat suspendait l'autonomie.

Côté valeurs, SAP a fini en petite hausse de 0,62% à 95,60 euros, après avoir été maltraité pendant l'essentiel de la séance, les investisseurs restant dubitatifs face à son bilan du troisième trimestre.

Le concurrent de l'américain Oracle a certes légèrement relevé ses prévisions, mais son bénéfice opérationnel (1,31 milliard d'euros) est ressorti en dessous des attentes des analystes interrogés par le fournisseur de services financiers Factset.

Siemens a cédé 0,72% à 117,40 euros, animé par des informations de Manager Magazin selon lesquelles le conglomérat industriel s'apprête à fermer ou vendre "jusqu'à 11 des 23 sites mondiaux" de sa branche Power & Gas, en raison d'une chute de commandes des équipements pour centrales électriques.

Allianz a fini parfaitement stable, alors que le groupe va céder quasi gratuitement à China Life une partie du portefeuille d'assurance vie de sa filiale Allianz Taïwan.

afp/rp