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Zverev veut se débarrasser de sa casserole

Laurent Vergne

Mis à jour 27/05/2018 à 00:34 GMT+2

ROLAND-GARROS – Alexander Zverev a fait le plein de victoires et de confiance au cours de la préparation sur terre battue. L'Allemand a tout pour réussir un grand tournoi à Paris. Sauf qu'il n'a encore jamais brillé en Grand Chelem et ses échecs répétés commencent à lui coller à la peau. Roland-Garros mettra-t-il fin à ce qui s'apparente à une anomalie ?

Alexander Zverev lors du Kid's day à Roland-Garros.

Crédit: Getty Images

C'est peut-être la statistique la plus étonnante du tableau masculin. Alexander Zverev, numéro 3 mondial et tête de série numéro 2, n'a encore jamais battu le moindre joueur du Top 50 dans un tournoi du Grand Chelem. Son succès le plus "probant" dans un Majeur, en tout cas du point de vue du classement, l'Allemand l'a signé lors de... sa toute première victoire en Grand Chelem. C'était à Wimbledon, en 2015, contre Teymuraz Gabashvili, alors pointé au 53e rang mondial. Il n'a pas fait mieux depuis.
Certes, Zverev est encore jeune puisqu'il vient tout juste de fêter ses 21 ans. Mais tout de même. Pour un triple vainqueur en Masters 1000, pour un joueur de son rang, il y a là quelque chose d'incongru, mais qui témoigne assez bien des difficultés du bonhomme dans les plus grands tournois. Il n'a atteint qu'une seule fois la deuxième semaine, à Wimbledon l'an dernier, et s'y était arrêté très vite puisqu'il avait été sorti en huitièmes de finale par Milos Raonic. C'est aujourd'hui la seule chose qui le sépare des plus grands sur le circuit.

Le dauphin de Nadal sur terre

Sasha Zverev inspire donc des sentiments ambivalents avant ce Roland-Garros 2018. Difficile, d'un côté, de ne pas le considérer comme un gros outsider, voire comme le favori de la partie basse du tableau pour aller en finale. De l'autre, il y a ce gros "mais" et ces échecs répétés en Grand Chelem, qu'il commence à traîner comme une petite casserole.
Lors de trois des quatre derniers Majeurs, il a sérieusement sous-performé. Battu dès le premier tour à Paris l'an dernier par Fernando Verdasco, il avait également déçu à l'US Open et à Melbourne, mais en échouant cette fois contre deux joueurs de sa génération, Borna Coric à New York et Hyeon Chung en Australie. Ce qui, d'une certaine manière, était plus contrariant encore, car il doit s'imposer comme le leader de cette génération.
Un nouvel échec d'une telle envergure à Roland-Garros accroitrait les questions autour de son cas. Car Zverev a clairement fait office de dauphin du roi Nadal sur terre ces dernières semaines. Demi-finaliste à Monte-Carlo, vainqueur à Munich et Madrid et finaliste à Rome, il a compilé 16 victoires pour seulement 2 petites défaites. Il s'est aussi prouvé à Rome qu'il était capable d'inquiéter Nadal. Si avec un tel CV printanier il se plante encore dans les grandes largeurs à Paris, il y aura de quoi désespérer.
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Alexander Zverev lors du Masters 1000 de Rome

Crédit: Getty Images

Pour l'instant, je cherche à savoir comment je vais battre Berankis
Alors, quel est le problème ? Certains commencent à avancer un souci avec le format cinq sets. Si brillant en Masters 1000, si absent en Grand Chelem... Mais le cadet des Zverev a balayé l'argument vendredi. "J'ai gagné des grands matches en Coupe Davis, rappelle-t-il. Pour moi, c'est la même chose, ce sont des matches en cinq sets. J'ai battu Kyrgios en Australie par exemple. On sait tous qu'un moment donné, je vais battre un joueur du Top 50 en Grand Chelem. Pour être honnête, ce n'est pas vraiment quelque chose qui m'inquiète."
Plus sûrement, Zverev est victime d'un petit blocage psychologique qu'il s'inflige lui-même. Il l'avait d'ailleurs admis à Melbourne. Du coup, malgré son CV printanier, l'Allemand se veut prudent. "J'ai une longue route devant moi et je ne veux plus me projeter loin, explique-t-il. Je l'ai fait auparavant avant les tournois du Grand Chelem et j'ai perdu tôt. Alors je ne veux surtout pas me dire 'je vais jouer Rafa en finale'. Pour l'instant, je cherche à savoir comment je vais battre Berankis." (NDLR : son premier adversaire).
Drôle de balance que la sienne, entre l'énorme confiance acquise ces dernières semaines sur terre, et sa récente fragilité en Grand Chelem. "Je sais que je suis capable de très bien jouer ici et de faire de grandes choses", se convainc-il. L'Allemagne, qui n'a eu qu'un seul finaliste à Paris depuis la Deuxième Guerre mondiale, Michael Stich en 1996, compte sur lui. Il n'y a objectivement aucune raison pour que l'heure de Zverev ne vienne pas. A minima pour jouer un rôle plus en rapport avec son potentiel et sa place dans la hiérarchie actuelle.
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Face au grognard Verdasco, Zverev a soudainement fait son âge

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