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Ils crient «Allah Akbar» dans un magasin et créent la panique, un an de sursis requis

Douze mois de prison avec sursis ont été requis lundi devant le tribunal correctionnel de Saint-Étienne contre deux hommes accusés d’avoir provoqué un mouvement de panique en juin 2020 après avoir crié « Allah Akbar » dans un hypermarché.

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Ces deux hommes de 38 et 52 ans qui résident dans la région stéphanoise sont poursuivis pour violence en réunion avec préméditation ayant entraîné une ITT de 30 jours chez un client du magasin qui s’est fracturé une épaule en chutant lors de l’évacuation du magasin situé à Saint-Étienne.

Dimanche 7 juin en fin de matinée, les deux musulmans appartenant à la mouvance rigoriste Tabligh, dont la tenue et le comportement avaient attiré l’attention du service de sécurité, déambulaient depuis une trentaine de minutes lorsque le plus âgé s’est agenouillé dans une allée, récitant des versets du coran en levant les bras et criant à trois reprises « Allah Akbar ».

La scène avait provoqué un mouvement de panique et le personnel avait invité les quelque 150 personnes présentes à évacuer le magasin avant d’appeler la police. L’alerte avait été levée un peu plus tard après l’intervention du service de déminage.

« On était en pleine discussion dans le contexte du Covid, en se réjouissant que des églises du Nord de la France rouvrent leurs portes, ma prière dans le magasin a été une réaction émotionnelle qui venait du cœur. J’étais en extase, c’était une invocation pas un cri de guerre », a soutenu à la barre le plus âgé, barbe fournie, vêtu d’une djellaba et coiffé d’un turban beige.

Jugement le 20 décembre

Le représentant du parquet a rappelé à ce quinquagénaire qualifié de « fin et intelligent » assurant lui-même sa défense, qu’il avait déjà provoqué un mouvement de panique et l’évacuation d’une église de Lyon en décembre 2016 lors d’une cérémonie d’obsèques. « Cela ne vous a apparemment pas servi de leçon. Nous vivons sous le régime de la laïcité qui impose de pratiquer la religion en privé et ne pas faire de prosélytisme dans l’espace public. J’attends qu’on n’entende plus parler de vous », a tonné André Merle.

« Vous provoquez l’effet contraire de celui souhaité », a lancé aux prévenus Me Youcef Idchar, représentant d’une des parties civiles, décrivant les deux hommes comme « des provocateurs qui n’ont pas saisi la gravité de leur acte ».

La même peine a été requise contre les deux prévenus. Le plus jeune, un livreur autoentrepreneur, avait été condamné à trois mois de prison avec sursis pour violence conjugale en 2017. Le jugement a été mis en délibéré au 20 décembre.

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