Loire-Atlantique : elle n'apprend le décès de sa mère en Ehpad que deux ans après...

Une habitante de Tourcoing n'a appris le décès de sa mère en Ehpad au Croisic que deux ans après. Elle accuse le CCAS et le Département de Loire-Atlantique de "carences".

Le tribunal administratif de Nantes a débouté une octogénaire qui réclamait 20 000 € au Centre communal d'action sociale (CCAS) du Croisic et au Département de Loire-Atlantique pour ne pas l'avoir informée du décès de sa mère en 2012 à l'Ehpad Résidence de la Côte sauvage
Le tribunal administratif de Nantes a débouté une octogénaire qui réclamait 20 000 € au Centre communal d’action sociale (CCAS) du Croisic et au Département de Loire-Atlantique pour ne pas l’avoir informée du décès de sa mère en 2012 à l’Ehpad Résidence de la Côte sauvage (©L’Echo de la Presqu’île)
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Le tribunal administratif de Nantes a débouté une octogénaire qui réclamait 20 000 € au Centre communal d’action sociale (CCAS) du Croisic et au Département de Loire-Atlantique pour ne pas l’avoir informée du décès de sa mère en 2012 à l’Ehpad Résidence de la Côte sauvage.

Huguette D. n’avait en fait appris la nouvelle que deux ans plus tard, en 2014, et « par une cousine » : sa sœur – avec qui elle entretenait des « relations distantes », de son propre aveu, et avec qui elle a à présent coupé les ponts – n’avait pas jugé bon de la prévenir du décès de leur mère à l’âge de 97 ans…

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« Ma cousine s’inquiétait du fait que la maison de ma mère était fermée et qu’il n’y avait plus de mouvement », explique aujourd’hui cette femme de 88 ans, qui a déménagé auprès de son fils à Tourcoing (Nord), près de Lille, après avoir vécu 36 ans à Pont-Saint-Martin dans le Pays de Retz.

« J’ai donc appelé la mairie du Croisic, qui a fait se déplacer la police municipale… 48 heures plus tard, j’avais une copie de l’acte de décès. »

Le CCAS et le Département accusés de « carences »

Aujourd’hui, l’octogénaire estime donc que les « carences » du Centre communal d’action sociale du Croisic et du Conseil départemental de Loire-Atlantique dans le contrôle du dossier d’aide sociale de leur mère, sont de nature à engager leurs responsabilités : ils n’avaient « pas procédé aux vérifications » des dires de sa sœur.

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 « Si l’hôpital intercommunal de la Presqu’île de Guérande [dont dépend l’Ehpad, NDLR] doit identifier le patient et une personne de confiance, il n’a aucune obligation d’identifier ses enfants, à la différence du Département et du CCAS », a indiqué devant le tribunal l’avocat de la requérante. 

«Si l’hôpital […] avait bénéficié d’un dossier […] complet et vérifié […], ma cliente aurait été informée à temps de l’aggravation de l’état de santé de sa mère et de son décès. »

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"Son préjudice moral est considérable : elle a été, de fait, empêchée d'assister à ses funérailles."

Avocate d'Huguette D.

« De ce qu’on m’a dit, ma sœur était toute seule à suivre le corbillard et ma mère a été incinérée sans avoir d’obsèques religieuses », s’émeut encore aujourd’hui Huguette D.

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Mais « le Conseil départemental […] et le CCAS du Croisic n’étaient tenus […] par aucune disposition législative ou réglementaire d’informer les proches du décès, objecte le tribunal administratif de Nantes. Une telle obligation [incombe] […] à l’établissement de santé dans lequel la personne décède, compte tenu des informations communiquées par la personne elle-même lors de son admission. »

Condamnée à verser 1 000 € au CCAS

« Il ne résulte pas de l’instruction qu’en désignant la sœur d’Huguette D. comme seule obligée alimentaire de […] leur mère, sur la base des renseignements communiqués par celle-ci, notamment du livret de famille dont elle disposait, le Conseil départemental aurait commis une négligence fautive », en concluent les juges nantais. Ils ont même condamné la requérante à verser 1 000 € au Centre communal d’action sociale pour ses frais d’avocat.

L’affaire devant le Conseil d’État

Cette dernière n’entend toutefois pas renoncer à son combat judiciaire. « J’ai saisi le Conseil d’État, car il paraît que je fais jurisprudence : cela n’arrive jamais qu’une obligée alimentaire comme moi, qui officiellement n’existe pas, demande sa reconnaissance », explique Huguette D.

Agence PressPepper

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