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Saint-Pierre-et-Miquelon et le Maroc, dans « l’Echo de la timbrologie »

Les défauts d’impression des timbres leur confèrent très souvent une plus-value. A condition de pouvoir s’assurer de leur authenticité. Exemple avec Saint-Pierre-et-Miquelon.

Publié le 18 février 2020 à 07h15 Temps de Lecture 5 min.

« L’Echo de la timbrologie », 76 pages, 5,50 euros. En vente par correspondance ou par abonnement auprès de l’éditeur, Yvert et Tellier à Amiens (Somme).

Saint-Pierre-et-Miquelon est au sommaire de L’Echo de la timbrologie de février, avec un article de Jean-Jacques Tillard, sur « la goélette 25 centimes vert : de la rareté à la falsification ».

Série surchargée de Saint-Pierre-et-Miquelon (1945).

L’auteur fin connaisseur de la philatélie de l’archipel explique que « le 24 décembre 1941, les Forces navales françaises libres [prennent] possession de Saint-Pierre-et-Miquelon. Après avoir surchargé les timbres en stock au bureau de poste, ce territoire émet en août 1942 une série » de quatorze valeurs représentant une goélette, aux réelles qualités esthétiques, dessinée par Edmond Dulac (1882-1953). Certaines d’entre elles, huit (numéro Yvert et Tellier de 315 à 322), sont surchargées de nouvelles valeurs en 1945 « afin de renflouer les caisses de l’archipel appauvri par la guerre ».

Et, note Jean-Jacques Tillard, « si des variétés d’impression de ce timbre surchargé existent bel et bien, il se rencontre sur le marché quelques fausses surcharges qu’il suffit de comparer aux originales pour les démasquer »

Surcharge renversée, vente Cérès, à Paris, clôturée le 25 février: 250 euros minimum.

La cote du timbre sans surcharge, prenons par exemple le 5 centimes bleu, s’établit à 0,30 euro, tandis que le même revêtu d’une surcharge à 80 centimes imprimée à l’envers, est proposé, chez Cérès par exemple, actuellement, à 250 euros minimum (le timbre surchargé normalement est coté 0,50 euro).

L’auteur présente les différents types de surcharges rencontrées et oppose surcharges fausses et authentiques pour permettre au collectionneur de s’y retrouver. Attention, donc, aux écartements entre, par exemple, le « 4 » et le « F » pour le 5 centimes bleu surchargé « 4 Fr 50 c »… La vigilance est de mise aussi pour la qualité de l’encre utilisée.

Timbre du 20 février de Saint-Pierre-et-Miquelon d’après une photo de Danielle Goïcoëchea.

L’actualité philatélique est aussi saint-pierraise, avec un timbre programmé le 20 février intitulé « Après la tempête », d’après une photo de Danielle Goïcoëchea, prix du jury et « coup de cœur du public » du concours de photographie local organisé en 2019. Pour 2020, un nouveau concours a été lancé, sur le thème des « rendez-vous de l’été ». Date limite de participation le 30 avril.

Rencontre et entretien avec Maurice Hadida, « fellow » de la Royal Philatelic Society of London (RPSL), une des distinctions les plus prestigieuses dans le monde de la philatélie.

Maurice Hadida est le coauteur, avec Richard Garcia, d’une étude magistrale – bilingue – de 400 pages, sur l’histoire postale du Maroc, intitulée Maroc : histoire des postes locales et chérifiennes 1891-1913, éditée par la RPSL.

L’histoire postale du Maroc est une passion de plus de quarante ans pour M. Hadida qui explique que sa collection sur les postes étrangères au Maroc (allemande, britannique, espagnole et française) a obtenu trois médailles de Grand or en internationale entre 2008 et 2016 et celle sur les postes locales et chérifiennes, sujet du livre, médaillée d’or au niveau national en 2014 à Paris « et qui ira en internationale, à Londres, en mai 2020 ».

Pour son dernier ouvrage, Maurice Hadida a été conduit à consulter les archives diplomatiques de Nantes et de La Courneuve… En effet, « normalement, les archives postales ne sont pas rattachées aux archives diplomatiques. Cependant, si tout a été consigné dans les archives diplomatiques, c’est que la poste française au Maroc a été créée dans les locaux de la Légation de France à Tanger. Par la suite, les relations étant établies, les receveurs de poste ont gardé l’habitude de mettre en copie de toutes leurs notes administratives les représentants de l’Etat français, au moins jusqu’à l’établissement du protectorat »

Parmi les pièces qui lui tiennent particulièrement à cœur, il évoque « celle qui atteste l’existence d’une 21e postale locale inconnue jusqu’à présent et probablement éphémère », quoique « quatorze [d’entre elles] ont eu une durée de vie inférieure à trois ans ». M. Hadida a ainsi découvert « que les frères Marx, des Allemands qui dirigeaient une ligne de poste entre Mogador et Marrakech, avaient très mal vécu le fait que la poste française ait doublé ses lignes sur la route Saffi-Marrakech. Ils ont donc décidé de les concurrencer sur ce parcours ».

Il restait à trouver un courrier témoignant de l’existence de cette ligne, chose faite début 2019 avec un courrier, reproduit dans le magazine, « qui avait voyagé en 1908 par la poste locale Marx de Marrakech à Saffi et, plus exactement, par Weiss & Maur, entreprise rachetée quelques années auparavant par les frères Marx (…). Les frères Marx ont dû attendre 1911 pour être repris par la poste allemande (…) ».

Sous-bocks voyageurs

Tout autre sujet avec Dominique Sollin, vice-président du Club philatélique français (CPF) qui « s’attache à rechercher des objets postaux insolites ». Place aux sous-bocks et autres étiquettes de sacs de café et boîte de violettes ayant voyagé !…

Au fil des dix pages abondamment illustrées défilent en effet des « soucoupes éponges », terme qui décrit l’objet à l’origine dans un brevet déposé en 1892 en France, dont l’usage a été détourné ici pour être transformé en carte postale.

Dominique Sollin présente en outre d’autres curiosités (assez facile à réaliser soi-même si l’on part du principe que l’on peut jeter n’importe quoi dans une boîte aux lettres !) qui ne devraient pas manquer d’inspirer des collectionneurs : pliages de lettres en triangle ; entier postal guatémaltèque « dont l’usage a été détourné en enveloppe en France en 1952 » ; pli ayant circulé en France en 2011 « affranchi de timbres non dentelés émis à l’attention de personnalités entre 1976 et 1980 », etc.

Plus « classique », l’étude de Jacques Lavigne sur « l’utilisation postale des 25 centimes du type Sage dans le régime intérieur » lui permet de présenter des « usages postaux [de ce timbre] correspondant aux numéros du catalogue de cotation Yvert et Tellier 68, 78 et 79 ». Les échelons de poids, les taxations de lettres insuffisamment affranchies, les « levées exceptionnelles », les lettres recommandées illustrent les neufs pages signées par le membre éminent de l’Académie de philatélie, de l’Académie européenne de philatélie, du Cercle des amis de Marianne, de la Société française de philatélie fiscale et de l’Amicale philatélique de Cusset et de la Montagne bourbonnaise…

Pli d’Amsterdam (Terres australes françaises) réalisé par l’association La Marcophilie navale à l’occasion du sauvetage des marins de la Golden Globe Race en septembre 2018.

On termine par une invitation au voyage dans les terres australes françaises, en particulier à Amsterdam, avec Roger Venturini, qui évoque la rotation du Marion-Dufresne parti de La Réunion en novembre 2018 et qui récupère le courrier réalisé depuis la précédente rotation du bâtiment.

Spectaculaires les plis « souvenirs » réalisés sur place, qui témoignent du sauvetage par l’Osiris le 24 septembre 2018 de deux participants de la Golden Globe Race : Abhilash Tomy, commandant de la marine indienne, grièvement blessé après le naufrage de son voilier, le Thuriya, et l’Irlandais Gregor McGuckin, dont le voilier Hanley Energy Endurance avait démâté, tous deux déposés à Amsterdam le 25 septembre. Gregor McGuckin étant récupéré le 27 septembre par la frégate australienne HMAS Ballarat, et Abhilash Tomy le 28 par la frégate indienne INS Satpura… Tout cela célébré par des souvenirs philatéliques réalisés à l’initiative de David, le gérant postal de la base Martin-de-Viviès.

« L’Echo de la timbrologie », 76 pages, 5,50 euros. En vente par correspondance ou par abonnement auprès de l’éditeur, Yvert et Tellier à Amiens (Somme).

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