PROCHE-ORIENT Jérusalem : heurts dans la ville et en Cisjordanie, deux morts

La décision de Donald Trump de reconnaître Jérusalem comme capitale d’Israël a mis le feu aux poudres. Au moins deux Palestiniens ont été tués dans des heurts ce vendredi.
AFP - 08 déc. 2017 à 07:05 | mis à jour le 08 déc. 2017 à 22:09 - Temps de lecture :
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Rex Tillerson et Jean-Yves Le Drian. Photo AFP
Rex Tillerson et Jean-Yves Le Drian. Photo AFP

21 h 42 : Une roquette tirée depuis Gaza a touché la ville israélienne de Sderot, a annoncé l'armée israélienne sans préciser si elle avait fait des victimes.

21 h 39 : Les heurts ont provoqué la mort d'un deuxième Palestinien à Gaza.

20 h 37 : Des avions israéliens ont bombardé des positions militaires du mouvement islamiste Hamas dans la bande de Gaza en réponse à des tirs de roquettes de l’enclave palestinienne vers son territoire. Au moins 14 personnes ont été blessées, selon le ministère de la Santé palestinien.

20 h 03 : La décision de Donald Trump de reconnaître unilatéralement Jérusalem comme capitale d’Israël "n’est pas conforme aux résolutions du Conseil de sécurité", affirment les ambassadeurs de France, Royaume-Uni, Italie, Suède et d’Allemagne, sans évoquer de mesures de rétorsion à l’issue d’une réunion urgente du Conseil de sécurité de l'ONU.

17 h 21 : L’ONU se dit "très inquiète des risques d’une escalade violente".

15h15 : Un Palestinien a été tué à Gaza ce vendredi par des tirs de l'armée israélienne. Il participait à des manifestations contre la reconnaissance par les États-Unis de Jérusalem comme capitale d'Israël.

14 h 28 : L’ambassade américaine ne sera "probablement" pas déménagée à Jérusalem avant au moins deux ans, annonce le secrétaire d'Etat américain Rex Tillerson.

"Ce n’est pas quelque chose qui va arriver cette année ni même probablement l’année prochaine, mais le président (Donald Trump) veut que nous avancions de façon très concrète et très résolue", a-t-il déclaré à l’issue d’une rencontre avec son homologue français Jean-Yves Le Drian à Paris.

14 h 25 : Des heurts et des blessés. À Jérusalem même, de violentes empoignades ont mis aux prises manifestants palestiniens et policiers israéliens dans et autour de la Vieille ville.

À Hébron, Bethléem, Jéricho et près de Naplouse, en Cisjordanie occupée, les forces israéliennes ont répliqué par des tirs de balles en caoutchouc et de gaz lacrymogènes aux jets de pierres de dizaines de jeunes Palestiniens.

Le Croissant-Rouge a indiqué avoir traité 22 personnes blessées par des projectiles en caoutchouc et, pour l’une d’elles, à balle réelle.

Quatorze Palestiniens ont par ailleurs été blessés par des tirs israéliens dans la bande de Gaza en allant protester près de la barrière de béton qui borde la frontière avec Israël.

Les jeunes Palestiniens protestaient dans la bande de Gaza. Photo AFP
Les jeunes Palestiniens protestaient dans la bande de Gaza. Photo AFP

14 h 24 : Des milliers de personnes ont manifesté ce vendredi en Malaisie, en Indonésie, au Pakistan et en Afghanistan contre la décision du président américain Donald Trump de reconnaître Jérusalem comme capitale d’Israël, dénonçant une "gifle" pour le monde musulman.

Elles étaient 5 000 à Kuala Lumpur en Malaisie, plusieurs centaines à Jakarta en Indonésie, des centaines à travers le Pakistan, plus d'un millier à Kaboul en Afghanistan, environ 2 500 à Herat, 500 à Kunduz.

Les manifestations à Kaboul en Afghanistan. Photo AFP
Les manifestations à Kaboul en Afghanistan. Photo AFP

12 h 02 : Plusieurs milliers de personnes manifestent après la prière du vendredi dans le quartier conservateur de Fatih, sur la rive européenne d’Istanbul, pour dénoncer la reconnaissance par les Etats-Unis de Jérusalem comme capitale d’Israël.

Ils brandissaient des pancartes proclamant "Jérusalem est notre honneur", "À bas l’Amérique, à bas Israël".

10 h 38 : Le Premier ministre libanais Saad Hariri a estimé ce vendredi que la reconnaissance par Donald Trump de Jérusalem comme capitale d’Israël, qui suscite la colère des Palestiniens, représentait un "défi supplémentaire à la stabilité de toute la région".

Macron appelle à soutenir le Liban

Le président français Emmanuel Macron a appelé ce vendredi la communauté internationale à aider le Premier ministre Saad Hariri à remettre sur les rails le Liban, qui doit rester à l’abri de toute "ingérence" des puissances régionales.

"D’importantes menaces continuent à peser sur la stabilité du Liban et rendent indispensable le soutien fort et résolu de la communauté internationale", a-t-il déclaré à l’ouverture d’une réunion internationale à Paris en présence du chef du gouvernement libanais et du secrétaire d’Etat américain Rex Tillerson.

Cette réunion du Groupe international des amis du Liban - qui comprend les cinq membres permanents du Conseil de sécurité de l’ONU, l’Allemagne et l’Italie - visait à renforcer Saad Hariri, tout juste réinstallé dans ses fonctions après avoir plongé son pays dans la crise en annonçant sa démission depuis Ryad début novembre.

Le message de Macron s’adressait au puissant mouvement chiite libanais Hezbollah, soutenu par l’Iran et considéré comme un de ses "bras armés" dans la région, notamment dans la Syrie voisine.

Le message du président Macron s’adressait aussi par ricochet à l’Iran et à l’Arabie Saoudite, engagées dans un bras de fer régional et qui soutiennent des camps opposés au Liban.

 10 heures : Le président Macron lance "un appel au calme et à la responsabilité de tous".

8 h 21 : Aucune restriction d’âge n’a été imposée aux fidèles de Jérusalem pour accéder à l’esplanade des Mosquées, indique la police israélienne.

7 h 37 : Israël a déployé des centaines de policiers supplémentaires à Jérusalem ce vendredi, à l’intérieur et autour de la Vieille ville.

7 h 05 : Une escalade de la violence était redoutée dans les territoires palestiniens ce vendredi, jour de prière hebdomadaire des musulmans, après l’appel du mouvement islamiste Hamas à "une nouvelle intifada" en réponse à la reconnaissance par Donald Trump de Jérusalem comme capitale d’Israël.

Les regards se tourneront surtout vers l’esplanade des Mosquées à Jérusalem-Est, lieu saint autour duquel des troubles éclatent souvent dans les périodes de tensions.

Des heurts relativement limités entre Palestiniens et soldats israéliens ont déjà fait une vingtaine de blessés dans la bande de Gaza et en Cisjordanie occupée, où des renforts de l’armée israélienne sont prévus.

Des manifestations prévues à Istanbul et en Malaisie

Des manifestations sont également prévues ailleurs dans le monde musulman, notamment à Istanbul et en Malaisie, au lendemain de celles qui ont eu lieu du Pakistan à la Turquie en passant par la Tunisie et la Jordanie où plusieurs centaines de manifestants ont scandé "Mort à Israël" et brûlé des portraits de Donald Trump.

Des Palestiniens, qui ont appelé mercredi à "trois jours de rage", ont aussi brûlé jeudi le portrait du président américain pour protester contre la décision unilatérale et potentiellement explosive du président américain mercredi de reconnaître Jérusalem comme la capitale d’Israël et d’y transférer à terme l’ambassade des Etats-Unis.

Plus d’une vingtaine de Palestiniens ont été blessés par des balles en caoutchouc ou réelles lors de heurts avec l’armée israélienne.

Des roquettes tirées dans la soirée de jeudi

Une grève générale a été largement suivie jeudi en Cisjordanie et à Jérusalem-Est, partie palestinienne de la ville annexée par Israël et considérée par la communauté internationale comme occupée.

Le mouvement islamiste Hamas qui contrôle la bande de Gaza a appelé à une "nouvelle intifada" et, en soirée, au moins deux roquettes ont apparemment été tirées à partir de Gaza vers Israël, explosant toutefois dans l’enclave, selon l’armée israélienne.

Réunion du Conseil de sécurité de l'Onu ce vendredi

L’initiative de Donald Trump, qui a suscité la réprobation dans le monde entier, sera ce vendredi au coeur d’une réunion d’urgence du Conseil de sécurité de l’Onu.

Chacun se demande si M. Trump n’a pas ouvert la boîte de Pandore tant Jérusalem, avec ses lieux saints pour les juifs, les chrétiens et les musulmans, constitue un sujet passionnel.

Jérusalem, un enjeu de longue date

Les Palestiniens revendiquent Jérusalem-Est comme la capitale de l’Etat auquel ils aspirent. Israël proclame tout Jérusalem comme sa capitale "éternelle et indivisible".

Depuis la création de l’Etat d’Israël en 1948, la communauté internationale s’est gardée de reconnaître Jérusalem comme capitale. Elle considère que la question du "statut final" de Jérusalem, l’une des plus épineuses du conflit israélo-palestinien, doit être négociée.

Le président palestinien Abbas a estimé que les Américains étaient à présent discrédités pour continuer à jouer un rôle de médiateur dans le processus de paix.

Le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu s’est lui réjoui du fait que "le président Trump (soit) entré à jamais dans l’histoire de notre capitale".

Israéliens et Palestiniens n’ont plus de négociation substantielle depuis 2014 mais M. Trump a proclamé sa volonté de présider à l’accord diplomatique "ultime".