Autotests : dans les pharmacies toulousaines, on s'agace des retards de livraison

Tout sourire, les deux employées de la pharmacie des Pradettes plaisantent de la situation des autotests, annoncés en mars, et finalement attendus cette semaine. Pour l'heure, ce jeudi 15 avril, la plupart des officines toulousaines n'ont pas encore été approvisionnées. Aux Pradettes, on devait être livré ce vendredi mais le doute plane : "Vous pensez vraiment qu'on les recevra demain ?, s'interroge une des employées en regardant sa collègue d'un air amusé. Avec la pandémie, on a toujours du retard dans ce qui est prévu, c'est pour ça qu'on arrive à en rigoler."

Dans cette pharmacie très fréquentée, l'arrivée des autotests représenterait un vrai soulagement. Derrière le plexiglas qui protège sa caisse, l'une des deux salariées lance : "J'ai quand même eu au moins 3 personnes qui m'ont demandé ce test ces derniers jours". L'autre renchérit "Moi, j'en ai eu deux".

"Entre ce qu'on raconte à la télé et ce qu'il se passe chez nous..."

Dans le centre de Toulouse, Mathilde, jeune employée à la pharmacie du métro Place Wilson, n'est pas plus informée sur l'arrivée des précieux tests. En encaissant une femme âgée venue chercher du paracétamol, la pharmacienne seule au guichet explique à son tour : "On les a commandés, on nous a dit qu'ils arriveraient, mais on ne sait pas quand". En remettant les boîtes de médicaments en place, la jeune femme ajoute : "Vous savez, il y a une différence entre ce qu'on raconte à la télé et ce qu'il se passe chez nous..."

Non loin de là, à la pharmacie Esquirol, l'heure est à l'inquiétude : "On a rien reçu et pourtant on a pas mal de gens qui nous demandent de les fournir !". Au même moment, un homme âgé d'une soixantaine d'années sort bredouille de l'officine, après avoir tenté de se procurer un autotest. Un peu plus loin, au bout de la rue Alsace-Lorraine, moins animée qu'en temps normal, une des employées de la pharmacie Chiche s'agace de la situation : "Maintenant, on nous a prévu l'arrivée pour le 20 ! Je n'en sais pas plus..."

26 euros les 5 tests

Dans une rue perpendiculaire à la place du Capitole, la pharmacie de la Croix Verte a eu plus de chance: "Nous, on a reçu des tests avant-hier !" s'enthousiasme une des salariées. Pourtant, dans cette officine spécialisée dans l'herboristerie, "ça ne se précipite pas" remarque la plus jeune des employées. Un phénomène qui pourrait s'expliquer par le prix des autotests : 26 euros les 5 tests. "Ça n'est pas du tout remboursé et tous les autotests sont totalement payants" rappelle une pharmacienne depuis l'arrière-boutique.

Après avoir dû attendre pour obtenir les tests, les pharmaciens vont devoir s'armer de patience pour expliquer à leur clientèle l'utilité de ces autotests. Ainsi, les professionnelles de la Croix Verte préconisent de ne les utiliser que dans des cas de figure spécifiques : "Ce sont des tests moins fiables que les autres (...) un cas contact ne peut pas se contenter d'acheter un autotest et de se fier au résultat par exemple."