«Au début de la course des 24 Heures du Mans (1969), Jacky Ickx part le dernier... le dimanche à 16 heures, il franchit la ligne d'arrivée le premier.» Il y a un peu plus d'une semaine, au sortir du premier tour des primaires de la droite, François Fillon, une bière à la main, avait osé la comparaison automobile. Longtemps considéré comme le troisième homme de la campagne chez les Républicains – derrière Alain Juppé et Nicolas Sarkozy – il a finalement réussi à revenir puis devancer ses concurrents dans la dernière ligne droite ; avant de consolider son avance lors du second tour.
Chez les proches de François Fillon, personne n'a été étonné de le voir exhumer ses souvenirs sportifs au moment de commenter sa spectaculaire remontée. L'ancien Premier ministre (2007-2012) est un fou d'automobile, un amoureux des 24 Heures du Mans et un fan de Jacky Ickx. Sa passion est née durant son enfance dans la Sarthe. Son école, dans le village de Cérans-Foulletourte, était par exemple le siège de l'écurie Austin-Healey pendant les 24 Heures du Mans.
François Fillon a grandi en observant de près la mythique course mancelle. Il a même été figurant dans le film Le Mans (1971), avec Steeve McQueen. Lui-même pilote amateur (il a régulièrement participé aux 24 Heures Classique), il n'a jamais oublié sa passion. Alors président du conseil général de la Sarthe, il a aidé les 24 heures, en difficulté, à rester en vie. L'un de ses frères, Pierre, est aujourd'hui le président de l'Automobile club de l'ouest (ACO), l'association qui organise les 24 Heures du Mans. Plus récemment, alors qu'il était Premier ministre, il a tenté de faire revivre un Grand Prix de Formule 1 en France.
Un défi fou en alpinisme
François Fillon, pour qui «les hommes politiques sont des compétiteurs», est également féru d'alpinisme. À la fin des années 1980, il avait entrepris de gravir les 82 sommets des Alpes dépassant les 4 000 mètres. Mais il a mis un terme à son défi en 1993 à son entrée au gouvernement, après en avoir escaladé une vingtaine dont le Cervin.
En tant que Premier ministre, sa présence dans des stades s'est intensifiée. Matches de foot, de rugby, de tennis, étape du Tour de France, Fillon a enchaîné les événements sportifs.
Dans son programme, peu de place pour le sport
Pour autant, sa passion du sport ne transparait pas dans son programme électoral pour 2017. Vingt-sept thèmes y sont mis en évidence, de la justice à la culture en passant par l'Europe, l'emploi ou le numérique. Le sport n'est évoquée que discrètement dans la thématique de l'éducation.
Durant l'entre deux tours, Fillon est toutefois revenu, comme Alain Juppé, sur la candidature de Paris aux Jeux Olympiques de 2024. «Pour une fois, j'ai l'impression que la candidature se prépare de façon sérieuse et professionnelle, a-t-il indiqué. Il faut simplement que ce soit un coût raisonnable pour mettre un terme à ce qui commence à devenir scandaleux, l'inflation des coûts.» Une déclaration qui transpire moins l'enthousiasme que sa comparaison avec Jacky Ickx.