Vaucluse : cerises et vignes dévastées par la grêle

40 longues minutes à attendre que l'orage de grêle passe sur les hauteurs de Venasque. Francis Favier, producteur de cerise depuis 50 ans a vécu l'enfer vendredi soir. Le travail d'une année est parti en lambeau, à l'image de ses feuilles de cerisiers dévastées par des grêlons de la taille des cerises. Avec son épouse, Julia, l'agriculteur a fait l'inventaire hier après-midi des dégâts causés par l'orage, et le constat est sans appel. Les feuilles au sol sont déchiquetées et les cerises ont pris des coups. "C'est fini. C'est la première fois que je vois ça. C'est décourageant, tout est à jeter" soupire Francis Favier, qui travaille avec son fils.

Aucune alerte météo déclenchée

Seulement 20 % de sa production était ramassée. Les cerises belges qui arrivent plus tard, au mois de juin, sont perdues. "C'est invendable. Je suis dégoûtée, même le bois de l'arbre a été touché. Les cerises et le raisin de table qui est aussi atteint, ce sont nos seuls revenus" confie Julia. Sur les hauteurs de Venasque, le désespoir laisse place depuis quelques heures à la colère. Aucune alerte météo n'a été déclenchée. Francis Favier dispose pourtant d'un diffuseur d'iodure d'argent, qui envoie dans l'atmosphère des particules permettant de saturer les nuages et transformer la grêle en pluie. Problème, pour le déclencher, il doit recevoir des consignes strictes, qui ne sont jamais arrivées. "Nous ne sommes pas assurés pour la grêle. Il faudra que quelqu'un m'explique pourquoi personne nous a prévenus. J'étais prêt à dégainer mon pare-grêle, qui aurait protégé tout le village" peste l'agriculteur. En attendant, l'orage violent a impacté un quart des producteurs de cerise de l'appellation. "Cette année, on a eu le Covid, le manque de main-d'oeuvre, la pluie et maintenant la grêle. Ça commence à faire beaucoup de mal. Il va falloir nous aider" demande Nicolas Auragnier, président des producteurs de cerise de Venasque. Dans le Gard, un autre violent orage s'est abattu vendredi, un peu plus tôt dans l'après-midi.

Un couloir de grêle parti d'Orange, a sauté le Rhône pour atteindre les vignes de l'appellation Lirac. "C'est une catastrophe, les feuilles et les bourgeons sont lourdement touchés. Nous allons faire le tour des domaines. Certains, ont des parcelles dans ce fameux couloir où la grêle est tombée, ceux qui ne sont pas assurés, vont avoir des difficultés. L'appellation de Tavel n'est pas touchée" précise Christian Paly, président de la cave des Vignerons de Tavel et de Lirac.