Clouds Kubernetes : Docker promet une plateforme pour les gouverner tous

Clouds Kubernetes : Docker promet une plateforme pour les gouverner tous L'éditeur de San Francisco veut proposer une solution qui gère de manière fédérée des applications sur les grands services cloud de Kurbenetes managé. Windows Server de Microsoft est lui-aussi concerné.

En avril dernier, Docker annonçait l'intégration de l'orchestrateur Kubernetes à sa plateforme Docker EE aux côtés de son orchestrateur historique (Swarm). Cette réorientation était très attendue tant l'infrastructure open source fait désormais l'unanimité chez les entreprises comme les développeurs. Lors de son événement mondial 2018, qui se tient du 11 au 15 juin à San Francisco (la DockerCon), Docker a présenté "la prochaine grande échéance de sa feuille de route" : faire que Docker EE soit capable, à terme, de piloter des applications hébergées et opérées par de multiples offres de Kubernetes as a Service. Pour l'heure, aucune information précise n'a été communiquée quant au timing de ce chantier. "L'objectif est de proposer une solution qui gère de manière fédérée des applications sur les grands services cloud de Kurbenetes managés", explique Patrick Chanezon, membre de l'équipe technique de Docker, en évoquant Amazon EKS, Google GKE et Microsoft AKS (voir la slide ci-dessous).

Le nouvel édifice aura pour mission d'unifier les pipelines de déploiement, les règles de sécurité et la gestion des droits d'accès mis en musique par chaque service Kubernetes évoqué. "Le management applicatif sera consolidé au sein d'une interface graphique unique pour une vision précise de la supply chain logicielle, quel que soit le cloud. La solution bénéficiera en parallèle de l'environnement d'intégration et de développement continu de Docker EE", ajoute Patrick Chanezon.

Docker compte parvenir à terme à fédérer les services de Kubernetes managés d'Amazon, Google et Microsoft au sein d’une même plateforme de management d’applications. © Docker

Docker EE (avec les applications Kubernetes qu'elle embarque) peut déjà venir se nicher sur différents clouds d'infrastructure (IaaS) qu'ils soient privés (Oracle Linux, Red Hat, Suse Linux, Ubuntu) ou publics (Alibaba Cloud, AWS, Google Cloud Platform, IBM Cloud, Microsoft Azure). Mais la compatibilité promise avec les offres de Kubernetes as a Service d'Amazon, Google et Microsoft évitera d'avoir à installer et maintenir la plateforme sur chaque cloud ciblé. La possibilité d'opérer des systèmes Kubernetes en mode multicloud (avec la capacité de les migrer et synchroniser d'un cloud à l'autre) s'en trouverait facilité. D'autant que, toujours via Docker EE, ces systèmes deviendraient interopérables avec les environnements Kubernetes déployés en interne.

Vers de nouveaux services Azure ?

Toujours lors de cette DockerCon, Docker a annoncé travailler avec Microsoft au portage de l'infrastructure Kubernetes sur Windows Server (un projet actuellement en beta). L'enjeu pour Docker est d'introduire la possibilité de manager une telle architecture depuis Docker EE. "Sachant que c'est déjà possible avec les applications Swarm", précise Patrick Chanezon.

L'évolution en question laisse par ailleurs présager le lancement de nouvelles offres cloud bénéficiant de cette avancée technologique par Microsoft . On pourrait notamment imaginer que le service Azure Service Fabric de Redmond (conçu pour déployer des architectures de microservices sous forme de containers Linux ou Windows) soit équipé d'un orchestrateur Kubernetes, en complément de l'orchestrateur propriétaire (et signé Microsoft) qu'il utilise.

Docker planche sur le portage des futures architectures Kubernetes pour Windows Server dans Docker EE. © Docker

Enfin, Docker entend équiper son outil de gestion de containers ciblant les développeurs (Docker Desktop) d'une fonction de personnalisation graphique. Aux côtés de son interface en ligne de commande, "l'idée est de donner la possibilité d'enrichir Docker Desktop d'interfaces graphiques ad hoc, sous forme de gabarits, pour le rendre abordable pour un nombre encore plus grand de développeurs", détaille Patrick Chanezon. Des templates qui auront également pour but d'intégrer le produit à des environnements de développement tiers. La fonctionnalité devrait d'abord être proposée en bêta privée le temps de sonder la communauté Docker.