Le ministre des Affaires étrangères du Pérou Ricardo Luna présente à la presse les conclusions prises au nom de 12 pays d'Amérique contre le Venezuela. Photo du ministère des Affaires étrangères du Pérou, le 8 août à Lima

Le ministre des Affaires étrangères du Pérou Ricardo Luna présente à la presse les conclusions prises au nom de 12 pays d'Amérique contre le Venezuela.

afp.com/HO

La pression s'accentue sur Nicolas Maduro. Les ministres des Affaires étrangères et les représentants de 12 pays d'Amérique réunis à Lima ont condamné mardi "la rupture de l'ordre démocratique au Venezuela" et ont refusé de reconnaître la légitimité de l'Assemblée constituante qui vient d'être élue.

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Ces 12 pays d'Amérique parmi les plus importants -l'Argentine, le Brésil, le Canada, le Chili, la Colombie, le Costa Rica, le Guatemala, le Honduras, le Mexique, le Panama, le Paraguay et le Pérou- ont fait part de leur décision de "ne pas reconnaître l'Assemblée constituante", voulue par le dirigeant vénézuélien et qui vient d'être élue, ni les décisions qu'elle pourrait prendre.

Maduro soutenu au sein de l'alliance bolivarienne

Dans un document publié à l'issue d'une réunion de sept heures dans la capitale péruvienne, ils ont apporté leur "plein appui et [leur] solidarité" au Parlement, contrôlé par l'opposition. Ils ont également condamné "le manque d'élections libres, la violence, la répression et la persécution politique, l'existence de prisonniers politiques".

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Dans la foulée, le président vénézuélien a proposé un "dialogue régional" avec ces pays afin, selon lui, de "rétablir les normes de respect du droit international". Nicolas Maduro a fait cette déclaration à Caracas durant une réunion avec ses quelques alliés, parmi lesquels Cuba, la Bolivie, le Nicaragua et l'Equateur, tous membres de l'Alliance bolivarienne pour les Amériques (Alba).

Suspendu du Mercosur

Selon le Haut-Commissaire des Nations unies aux droits de l'Homme, Zeid Ra'ad al Hussein, "plusieurs milliers de personnes ont été placées en détention arbitraire, beaucoup auraient été victimes de mauvais traitements et même de torture". Le secrétaire général de l'ONU, Antonio Guterres, a lui regretté que le Venezuela s'éloigne du "chemin conduisant à une solution pacifique".

Le président socialiste Nicolas Maduro fait face depuis avril à un vaste mouvement de protestation pour exiger son départ, alors que le pays pétrolier, autrefois le plus riche d'Amérique du Sud, a sombré économiquement. Les manifestations ont fait 125 morts en quatre mois.

Samedi, le Venezuela a été suspendu du Mercosur, le marché commun sud-américain, pour "rupture de l'ordre démocratique". Lundi, le président de la Colombie voisine, Juan Manuel Santos, a brandi la menace d'une rupture diplomatique.

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