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Nouveau rebondissement dans l'enquête sur la dette cachée du Mozambique

La FBI enquête sur le transfert d'une partie des fonds levés lors d'émissions obligataires à des personnalités mozambicaines. Les banques VTB, Credit Suisse et BNP Paribas sont dans son collimateur.

Par Guillaume Benoit

Publié le 6 nov. 2017 à 18:44

C'est un nouveau rebondissement dans l'affaire de la dette cachée du Mozambique. Après la SEC , le régulateur financier américain, c'est au tour du FBI et du département de la justice des Etats-Unis de se pencher sur le sulfureux dossier des « Tuna Bonds » , selon le Wall Street Journal. Au coeur de l'enquête, plusieurs financements - pour près de 2 milliards de dollars - levés entre 2013 et 2014 par trois sociétés parapubliques mozambicaines.

Des fonds destinés officiellement à permettre à Maputo de se doter d'une flotte de 30 bateaux thoniers pour exploiter les supposées richesses des eaux du Golfe du Mozambique. Mais leur utilisation réelle fait l'objet de nombreuses interrogations, notamment parce qu'ils ont été aussi affectés à l'achat de matériel militaire et de surveillance.

Le rôle des banques en question

Pour la justice américaine, une partie des ressources pourrait avoir atterri directement dans les poches d'officiels mozambicains. Elle souhaite éclaircir le rôle qu'auraient pu jouer les banques ayant apporté les financements dans cette corruption présumée. Dans le collimateur du FBI figurent donc le russe VTB, Credit Suisse et BNP Paribas. En 2013, la banque de la rue d'Antin a participé en tant que teneur de livre à une émission obligataire de 850 millions de dollars au profit d'Ematum, commanditaire des bateaux de pêche. Contactée par « Les Echos », elle n'a pas souhaité apporter de commentaires.

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Contrairement aux deux autres établissements, BNP Paribas n'est en revanche pas mentionné dans l'audit rendu en juin par le cabinet Kroll au Fonds monétaire international. Le FMI voulait faire la lumière sur cette dette qui a entraîné un défaut du pays , avant de relancer son soutien financier. 

Un montage financier très complexe

Le rapport Kroll souligne les nombreuses zones d'ombre qui entourent les montages financiers associés aux trois firmes mozambicaines. Il s'intéresse notamment au rôle et aux commissions du groupe Privinvest, fournisseur des bateaux. La société de l'homme d'affaires français Iskandar Safa a en effet participé à la mise en place du financement de 2 milliards de dollars. Le rapport suspecte également une surfacturation des prestations, ce que dément Privinvest. 

Selon le Wall Street Journal, le departement américain de la Justice cherche également à savoir si les banques n'ont pas aidé le pays à emprunter au delà de ses capacités d'endettement. 

Guillaume Benoit

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