COLOMBIE - Trois personnes sont décédées dans un attentat à la bombe perpétré samedi après-midi dans un centre commercial de Bogota, parmi lesquelles une Française âgée de 23 ans, Julie Huynh. L'explosion, qui s'est produite dans les toilettes des femmes, a également fait 9 blessés, dont la mère de la jeune Française tuée et âgée de 48 ans. La section antiterroriste du parquet de Paris a ouvert une enquête.
L'engin explosif avait été placé dans les toilettes des femmes, dans un centre commercial très fréquenté de la capitale colombienne. Samedi après-midi, au moins trois personnes, dont une jeune Française, ont été tuées et 9 autres blessées dans un attentat à la bombe perpétré dans un centre commercial de Bogota et condamné par la dernière guérilla en activité en Colombie. Selon la police, l'explosion s'est produite vers 17 heures (22 heures GMT), à la veille de la fête des pères. Comme c'est la procédure en pareille situtation lorsqu'un ressortissant français est victime d'un attentat à l'étranger, la section antiterroriste du parquet de Paris a ouvert une enquête.
Explosión en el CC comercial andino pic.twitter.com/S0irRgZY8k — juan dario vasquez (@juandario123) 17 juin 2017
Reportando desde #CentroAndino nos evacuaron y la.situación está muy tensa. Colocaron una bomba en el baño. pic.twitter.com/ZedEN8xMe7 — Ricardo/obraciR (@TheRaccoon31) 17 juin 2017
Une Française de 23 ans et deux Colombiennes âgées de 27 et 31 ans "sont décédées de leurs blessures", a indiqué dans un communiqué la clinique où les victimes ont été hospitalisées. Parmi les blessés, dont quatre sont dans un état critique, figure une Française de 48 ans qui se trouve être la mère de la jeune fille Française qui a perdu la vie, a précisé l'établissement.
Emmanuel Macron a exprimé ses condoléances aux proches de la victime sur Twitter.
À 23 ans, engagée bénévolement à Bogota, une compatriote y a perdu la vie dans une explosion. Tristesse et condoléances pour ses proches. — Emmanuel Macron (@EmmanuelMacron) 18 juin 2017
La France condamne avec la plus grande fermeté l’attentat survenu le 17 juin à #Bogota : https://t.co/rclSPvP7Q5 — FranceDiplomatie🇫🇷 (@francediplo) 18 juin 2017
La jeune Française qui a perdu la vie la nuit dernière à Bogota s'appelle Julie Huynh. Elle était originaire de Parigné-l'Évêque dans la Sarthe. Elle était venue en Colombie pour "fournir un service social dans un collège d'un quartier populaire de Bogota durant six mois", a indiqué le maire Enrique Peñalosa à la presse.
Me duele profundamente muerte de Ana María Gutiérrez, Lady Paola Jaimes Ovalle y Julie Huynh. Mi solidaridad con sus familias — Enrique Peñalosa (@EnriquePenalosa) 18 juin 2017
"La Policía ha designado una unidad especial de investigación": @EnriquePenalosa sobre atentado en Centro Comercial Andino. pic.twitter.com/SMJaEHChX0 — Noticias RCN (@NoticiasRCN) 18 juin 2017
En solidarité profonde avec la famille de Julie Huynh, jeune française volontaire dans une école, tuée dans l'attentat de Bogotá. — Jean-Michel Blanquer (@jmblanquer) 18 juin 2017
Selon les informations de El Espectador, Julie Huynh était arrivée à Bogota il y a six mois et œuvrait pour la fondation Proyectar sin fronteras (Projeter sans frontières ), organisation de solidarité internationale qui lutte contre la pauvreté et l’exclusion dans les pays en voie de développement.
Elle venait de rentrer d'un voyage de quelques jours à Cuba et se trouvait donc avec sa mère au moment de l'attentat. La quadragénaire, blessée, a été hospitalisée.
Sur la page Facebook de Julie Huynh, de nombreux messages de condoléances ont été postés ce dimanche.
Un des principaux centre commercial de la ville
Le maire de la capitale colombienne Enrique Penalosa a dénoncé un "attentat lâche au centre Andino". Le président colombien Juan Manuel Santos a de son côté condamné l'attentat et aussitôt ordonné au chef de la police nationale, le général Jorge Nieto, d'ouvrir une enquête.
Le centre commercial Andino, l'un des principaux de la ville, a été évacué tandis que policiers, ambulanciers et pompiers ont rapidement boucler la zone. "On s'occupait des clients quand on a entendu une explosion au second étage", a raconté à l'AFP Michael Montoya, qui travaille dans une boutique du troisième étage.
"Avec ma collègue Viviana, on est descendus voir ce qui s'était passé et on a vu des gens qui pleuraient et saignaient. C'était dans les toilettes, d'où sont sorties des femmes en pleurs. Il y avait beaucoup de fumée et la sécurité nous a dit d'évacuer", a-t-il ajouté.
Le président colombien, qui se trouvait à Cartagena (nord), a fait savoir sur son compte Twitter qu'il se rendrait sur place. "Ma condamnation la plus énergique de l'attentat au CC Andino. De retour à Bogota pour prendre en main la situation", a-t-il tweeté.
Este acto vil, cruel y cobarde no quedará impune. @PoliciaColombia tiene instrucción precisa sobre cómo proceder hasta capturar responsables pic.twitter.com/Ge1x3xlSfp — Juan Manuel Santos (@JuanManSantos) 18 juin 2017
Le ou les auteurs de l'attaque recherché(s)
Selon la Clinica del Country, l'établissement hospitalier qui a reçu les victimes, une personne est "dans un état critique de gravité maximum". D'autres blessés souffrent de traumatismes acoustiques du fait de l'onde de choc. Le général Jorge Nieto a indiqué de son côté que l'explosion avait été provoquée par "un engin" déposé "derrière un siège des toilettes pour femmes".
Este es el último parte médico de la clínica del Country sobre las víctimas del atentado en el Centro andino: dos personas fallecidas. pic.twitter.com/53YMxQJn56 — German Jimenez Leal (@GermanAJL) 18 juin 2017
Comunicado de la clinica del Country sobre las victimas del Centro Comercial Andino. pic.twitter.com/LybZ83RkAa — paola celis (@PaolaCelis2017) 18 juin 2017
Une équipe d'enquêteurs est en charge des recherches préliminaires et "des mesures préventives" sont en cours, a-t-il encore indiqué. Le maire de Bogota a indiqué qu'il ne pouvait dire encore "quel groupe pourrait être derrière cet attentat". Arrivé sur place en fin de soirée, le président Santos a pour sa part déclaré qu'"il n'y a pas d'indices clairs" sur les responsables de l'attentat. La guérilla colombienne de l'ELN (Armée de libération nationale, guévariste), a fait savoir rapidement qu'elle "condamnait" cet attentat "exécrable", via son compte Twitter.
L'ELN négocie actuellement avec le gouvernement pour un accord de paix, à l'image de celui obtenu avec les Forces armées révolutionnaires de Colombie (Farc, marxistes), en cours d'application après plus d'un demi-siècle de conflit armé qui a fait 260.000 morts et plus de 60.000 disparus. Sur Twitter, le chef des Farc, Rodrigo Londono, alias "Timochenko", a de son côté déploré l'attentat et exprimé sa solidarité avec les victimes.