Le Pakistan dans le sillage de la Corée du Nord

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Le seuil de menace militaire se réduit en Asie du Sud: le premier ministre pakistanais Shahid Khaqan Abbasi a averti l'Inde qu'une arme nucléaire à courte portée pouvait être utilisée contre New Delhi, ce qui constitue un nouveau facteur dissuasif de poids dans la région.

Cela se produirait si les forces indiennes lançaient une attaque surprise selon la doctrine du démarrage à froid (Cold Start). Étant donné que des combattants islamistes commettent souvent des attaques contre les Indiens depuis le territoire pakistanais, le scénario de conflit nucléaire est donc de plus en plus plausible. Selon le quotidien Nezavissimaïa gazeta.

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La doctrine du démarrage à froid a été élaborée après l'attaque de kamikazes liés au Pakistan contre le parlement indien en 2001, suite à laquelle la réaction de l'armée indienne avait été trop lente: le corps de choc de l'Inde avait mis presque un mois pour se projeter près de la frontière pakistanaise. Le commandement pakistanais avait alors eu le temps de concentrer ses forces pour parer une éventuelle attaque.

Les conclusions tirées par le commandement indien ont abouti à la mise au point de la doctrine du démarrage à froid. Conformément à cette stratégie, les forces indiennes doivent pouvoir entrer rapidement sur le territoire de l'ennemi. Pour empêcher une guerre nucléaire, les frappes doivent être «limitées et très précises». L'opération doit démarrer 72-96 heures maximum après l'ordre donné.

Alors que New Delhi évoque la nécessité d'éviter une apocalypse nucléaire, Islamabad, compte tenu de la supériorité de l'adversaire, a misé précisément sur l'arme nucléaire.

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L'ex-commandant de l'état-major des troupes russes de missiles stratégiques, le général Viktor Essine, a déclaré: «La déclaration du premier ministre pakistanais prête à croire que le Pakistan a conçu des munitions nucléaires pour des systèmes d'artillerie de gros calibre de type lance-roquettes multiple. A une époque, les USA et l'Union soviétique disposaient de telles munitions nucléaires, puis elles ont été détruites dans le cadre d'un accord de 1991 entre le président soviétique Mikhaïl Gorbatchev et le président américain George H. W. Bush».

La portée de ces armes sera d'environ 10-15 km, pas plus, indique l'expert, et pourront donc être utilisées sur la ligne de contact. La munition est relativement lourde mais de faible puissance: 1 kt, voire moins. Ainsi elle n'affecte pas ses propres troupes. Le rayon d'action est d'un kilomètre dans la zone de l'offensive des forces ennemies. Elle est utilisée contre les groupes de blindés et l'artillerie ennemie.

«C'est une arme nucléaire de combat rapproché. Son danger est qu'elle réduit significativement le seuil d'usage de l'arme nucléaire. Il peut sembler tentant de l'utiliser. Ce qui serait suivi d'une escalade», conclut Viktor Essine.

Les opinions exprimées dans ce contenu n'engagent que la responsabilité de l'auteur de l'article repris d'un média russe et traduit dans son intégralité en français.

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