Les meilleurs films, docus, livres et séries pour réviser sa culture mode pendant le confinement

C’est bien beau de binger toute la journée, mais si on en profitait pour parfaire nos connaissances fashion en nous plongeant dans des films, docus et livres qui explorent le monde fascinant du prêt-à-porter ?
Les meilleurs films docus livres et sries pour rviser sa culture mode pendant le confinement
Films

Phantom Thread

Paul Thomas Anderson raconte la relation entre un couturier control-freak et égocentrique (joué par Daniel Day-Lewis) et sa muse. Pour préparer son rôle, l’Anglais a appris à dessiner des croquis, à couper le tissu, à coudre et à envoyer des répliques du genre “Vous a-t-on envoyée pour gâcher ma soirée, et possiblement toute ma vie ?”. Un vrai grand film, d’une beauté singulière. 

Le diable s’habille en Prada 

C’est peut-être une évidence, mais au cas où vous l’ignoriez, Le diable s’habille en Prada est l’un des meilleurs films jamais réalisés sur la mode. Il y a une scène pour tout : la provinciale qui arrive en ville, le monologue docte et cassant, le changement de look, la prise de conscience de ses propres failles en robe couture… Sans oublier toute une flopée de répliques cinglantes pour bien rappeler quelle est la hiérarchie en place. Comment peut-on détester ce film ? Nous ne savons pas.

Ready To Wear >> Prêt-à-porter 

Cette satire du monde de la mode signée Robert Altman est un peu trop loufoque pour être le pendant intello du Diable s’habille en Prada. Imaginez plutôt une sorte de polar cartoonesque campé dans un décor de fashion week. Et en supplément, on vous invite à aller lire les critiques sorties à l’époque, où toutes les glamazones new-yorkaises, un peu susceptibles, s’offusquaient de voir leur milieu si mal décrit.

The Neon Demon

Nicolas Winding Refn a fait d’Elle Fanning un archétype vivant de la beauté juvénile et de l’innocence dans cette satire de l’industrie du prêt-à-porter de luxe à Los Angeles. Couleurs saturées, joues perlées, jambes et bras interminables, dos nus Saint Laurent et robes sur-mesure de chez Giles : il y a de quoi s’en mettre plein les yeux. Il faut ajouter au mélange un sentiment de terreur palpable, une obsession pour le superficiel, un climat pesant de jalousie principalement entretenu par des personnages de mannequins vétérans (en général interprétées par de vrais top models) et un gérant de motel hyper louche, joué par Keanu Reeves. Le résultat, c’est une histoire bien sauvage, qui se termine par un twist sanglant – on vous prévient juste histoire que vous évitiez de vous goinfrer de Pépito pendant le visionnage, ce serait dommage de tout dégobiller sur votre canapé. 

Personal Shopper

Pas vraiment un film sur la mode, mais qui part de la mode pour bifurquer vers autre chose. On y suit Kristen Stewart en personal shopper/sous-fifre d’une top-model célèbre. Son frère jumeau est mort depuis peu, et elle reçoit d’étranges SMS anonymes. Un jour, sa patronne est retrouvée assassinée. Un cocktail de mode et de Stewart, donc, avec une grosse dose de fantômes, de sang et de shopping.

Crazy Rich Asians

Crazy Rich Asians est une histoire aussi chaleureuse qu’intelligemment ficelée. Mais si l’on en parle ici, c’est avant tout pour le niveau exceptionnel de ses costumes. Il fait partie de ces rares films “normaux”, qui réussissent à acquérir le statut de Fashion Film. Gemma Chan nous éblouit à chaque tenue, tandis que Constance Wu réalise un tour de force dans la figure imposée du changement de look – la fameuse “makeover scene”. Et c’est sans oublier la perruque d’Awkwafina !  

Le diptyque Armani : Le mariage de mon meilleur ami/My Best Friend’s Wedding & American Gigolo

Il existe plusieurs déclinaisons de l’hagiographie Armani. Au cinéma, American Gigolo en est certainement l’un des plus grands moments. Les costumes du couturier italien forment quasiment un ménage à trois avec Richard Gere et Lauren Hutton. Il faut se souvenir qu’à l’époque, la marque n’était pas encore tout à fait aussi connue qu’aujourd’hui, et il y a toujours quelque chose de très frais, de très nouveau à voir Gere vêtu de ces étoffes. Mais les fans d’Armani ont tendance à oublier un autre film :  Le mariage de mon meilleur ami, dans lequel Julian Roberts joue une femme rendue presque folle de jalousie lorsqu’elle voit son meilleur ami se fiancer à une Cameron Diaz très preppy. C’est bien simple, Julia n’y porte quasiment que des costumes masculins du maître milanais. Si vous n’avez jamais bien compris ce que voulait dire “déstructuré”, précipitez-vous ! 

Livres

Pattern Recognition/Identification des schémas de William Gibson

Le pionnier du cyberpunk littéraire William Gibson signe un roman sur une prodige du marketing, Cayce Pollard, chargé d’identifier l’origine d’une série de vidéos pour le moins fascinantes apparues sur Internet. Mais c’est aussi un roman sur les fringues, puisque le monde de Pollard fourmille de marques japonaises ultra pointues, et que ses rêves sont hantés par des images de fermetures éclair et de nylon. Elle-même allergique aux logos, ses goûts vestimentaires sont tellement spécifiques qu’elle ne peut guère porter autre chose que son blouson Buzz Rickson MA-1 noir.  Comme on sait Gibson très versé dans les vêtements – il est même totalement obsédé par la marque Acronym –, il y a quelque chose de charmant à lire ce best-seller tout en connaissant ses marottes. Le livre a été publié en 2003, à une époque où il n’était pas encore très cool de débattre des premières collections Yohji avec ses bros. Surtout qu’en bon visionnaire SF, Gibson y annonce plus ou moins l’émergence de la culture Hypebeast.

D.V., by Diana Vreeland

Il existe plusieurs bons livres (ainsi qu’un documentaire) sur la grande prêtresse de la mode Diana Vreeland, mais ce sont sans doute ses mémoires qu’il faut lire en priorité. L’histoire démarre par un souvenir d’enfance – la légendaire rédactrice en chef de Vogue aurait assisté au vol de la Joconde au Louvre – pour se terminer sur une longue réflexion autour de la question suivante : comment marcher ? Un livre plein d’esprit et de folie, qui couvre presque un siècle de culture populaire, de Buffalo Bill à Mick Jagger. 

Ametora: How Japan Saved American Style, de W. David Marx

Quiconque a visité Toyko sait à quel point le Japon a adopté puis perfectionné la mode américaine. Dans ce livre, l’esthète et érudit W. David Marx nous explique avec une fascinante précision le déroulement de cette étrange assimilation au cours des 150 dernières années. Et comment, au passage, elle a remodelé la façon de s’habiller des Américains eux-mêmes. 

Supremacist, de David Shapiro

Un roman d’apprentissage plus ou moins autobiographique dont le protagoniste, David, cherche à trouver qui il est en visitant chaque boutique Supreme du monde, tout en avalant des cachetons et en se le collant sévère. Le style est simple et les personnages abjects, mais Shapiro réussit au passage à analyser avec une extrême justesse la magie qui fait fonctionner Supreme – ce qui rend la marque aussi cool, et pourquoi elle inspire une telle dévotion.  

Documentaires

Dior and I

Une plongée dans l’atelier Dior au moment même où Raf Simons prend les rênes de la maison en 2011. L’atmosphère est électrique puisque le couturier démarre son contrat en se trouvant obligé de concevoir toute une collection en huit semaines. Le film suit donc de très près l’une figures les plus adorées de l’industrie de la mode, au cœur de son processus créatif, en accéléré. 

Fresh Dressed

Avec l’aide de Kanye, Pharrell et Diddy, Fresh Dressed retrace l’influence profonde et abondante de la culture hip-hop sur le monde de la mode. Le réalisateur Sacha Jenkins suit l’axe qui va des styles du Bronx dans les seventies à celui d’icônes actuelles comme A$AP Rocky.

McQueen

Si vous pensez ne pas « capter » la mode, ce docu pourrait vous faire changer d’avis. Il revient sur la portée d’Alexander McQueen et de son travail à la fois gothique et excentrique. Il montre à quel point McQueen était un couturier pur et dur, un designer par nature, un maître du croquis, un magicien des matières et un garçon dont le cœur vibrait d’un amour constant pour son art. 

Sole Man

Un portrait en profondeur de l’une des figures les plus importantes du monde des sneakers. Sonny Vacarro est l’une des raisons pour lesquelles existent des institutions telles que la Jordan Brand, puisqu’il a contribué à la signature du basketteur chez Nike dans les années 80. Il y est aussi pour beaucoup dans la culture des sneakers « signature », une pratique aujourd’hui mondialement répandue.

Very Ralph

Lorsque tout semble s’effondrer autour de vous, il y a quelque chose d’apaisant à contempler ou enfiler un costume méticuleusement taillé. Certains d’entre nous en ont même passé un chez eux, confinés, juste pour leurs réunions en vidéoconférence. Mais on peut se contenter de regarder ce documentaire sur Ralph Lauren réalisé par Susan Lacy, pour comprendre tout le potentiel rassurant des rayures, des boutons, du pantalon à pinces et du blazer. 

Emissions et séries

Project Runway

Les aficionados de la mode connaissent depuis longtemps l’émission Project Runway, dont c’est la dix-huitième saison cette année ! L’équipe a changé depuis deux ans : Heidi Klum a été remplacée par Karlie Kloss, et le présentateur Tim Gunn a laissé la place à Christian Siriano. On ne croirait pas le programme si vieux lorsqu’on regarde cette nouvelle formule, qui brille comme un sou neuf.  Les épisodes de cette dernière saison comptent parmi les meilleurs de toute la série – on a notamment adoré la thématique sponsorisée « Cats » ! Le niveau des candidats est impressionnant : on pense notamment à cette femme de 64 ans, Nancy Volpe-Beringer, dont la récente vocation de couturière se traduit par des créations somptueuses, dignes d’une œuvre d’art. 

How to Make It in America

Le monde était plus simple autrefois. Et la mode masculine aussi. Avant que nous ne passions nos journées à nous demander quelle veste porter avec un tie-dye et des mocassins, la plupart des mâles amateurs de fringues sont partis du même endroit : un jean brut. Et c’est là que démarrait cette série HBO, qui s’appelait How to Make It in America. À la fois merveilleuse et ridicule, elle racontait l’histoire de deux amis qui tentaient leur chance dans le monde du denim haut de gamme. À l’époque, on parlait d’Entourage version streetwear. Aujourd’hui, on aurait plutôt tendance à y voir un Friends version APC.


Auteurs : Nikki Ogunnaike, Codie Steensma, Rachel Tashjian, Cam Wolf, Samuel Hine

Via GQ US

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