Chloé Sabourin et Hilary Petersen ont toutes deux un faible pour les meubles rétro, mais elles ont des styles très différents : la première aime le blanc et la sobriété, la seconde carbure aux couleurs désaturées et à tout ce qui brille. Elles se sont toutes deux meublées seconde main, au printemps. Zoom sur leurs trouvailles.

En février, Chloé Sabourin et son conjoint ont signé un contrat pour acheter une minimaison dans un nouveau lotissement de Saint-Donat, dans Lanaudière. Le chalet leur serait livré quatre mois plus tard. Le couple avait donc quatre mois pour réfléchir à la façon dont il allait meubler ce petit havre de paix.

D’amour et de patience

Passionnée de design, Chloé avait un style précis en tête : « Un peu farm house, scandinave, avec inspiration japonaise… Un mix de plein de styles, en fait », résume l’avocate et artiste-peintre de 27 ans. Et en magasin, dit-elle, rien ne correspondait à ce qu’elle avait en tête.

L’idée de meubler seconde main l’attirait, par respect pour l’esprit écoresponsable du projet d’habitation, mais aussi parce qu’elle ne voulait pas mettre une fortune sur des meubles qui risquaient d’être abîmés (le couple compte louer son chalet de temps en temps).

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Au chalet de Chloé Sabourin et de son amoureux, 90 % des meubles sont d’occasion.

Dès que j’ai eu les plans en main, j’ai commencé à regarder tous les jours sur Facebook Marketplace. Je suis aussi allée chez des antiquaires un peu partout à Montréal et dans le Nord.

Chloé Sabourin, propriétaire d’un nouveau chalet

Quand elle trouvait un meuble à son goût, elle l’apportait dans le garage de ses parents, qui vivent à cinq minutes de chez elle, à Montréal (« Merci à mes parents ! »). Puis, elle donnait « un peu d’amour » à ses trouvailles. « Ce sont souvent des meubles avec des défauts, des bosses, des égratignures », résume Chloé, qui ne compte plus les heures qu’elle a mises sur le projet.

Chaises

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Chaise danoise des années 1970

Ça faisait deux heures que Chloé cherchait des chaises en ligne quand une annonce a attiré son attention. La vendeuse, à Trois-Rivières, écrivait qu’elle avait déménagé ses chaises du Danemark au Canada. « Ce sont des chaises d’un designer danois, datées de 1970, en super bel état, indique Chloé. Je ne les ai même pas retouchées. Ça prouve à quel point les meubles d’antan étaient de bonne qualité. » Prix : 575 $ pour les quatre, essence pour l’aller-retour à Trois-Rivières en sus.

Table de salle à manger

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Table de salle à manger en bois de cerisier

Après avoir trouvé sa table à manger sur la plateforme Marketplace, Chloé Sabourin lui a offert une petite métamorphose beauté. « C’est une table en bois de cerisier qui était d’un brun orangé que je n’aimais pas trop, explique-t-elle. Je l’ai donc décapée, sablée et teinte en blanc pour qu’on voie encore le bois en dessous. » Chloé a ajouté un vernis protecteur satiné. La table vaut 1200 $ ; elle l’a payée 450 $.

Table basse et étagère

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Le salon de Chloé Sabourin

Chloé Sabourin a construit elle-même la table de salon et la petite étagère située derrière le sofa. Elle a d’abord trouvé du bois usagé sur Marketplace, dont du bois d’une ancienne grange. Pour le dessus de la table et de l’étagère, elle a teint et verni des planches. Pour les pattes, elle a scié des tronçons et les a vaporisés de peinture noire. Et elle a assemblé le tout à l’aide de colle pour céramique. Le tour était joué ! Chloé a déniché les livres et la décoration dans des friperies et chez des antiquaires.

Tabouret

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Un tabouret venu d’Afrique

La Montréalaise a eu un coup de cœur pour ce petit tabouret vendu en ligne par une famille qui l’avait rapporté d’Afrique. « J’ai forcé mon chum à conduire avec moi deux heures aller et deux heures retour pour aller le chercher. Je ne peux même pas te dire où on est allés le chercher tellement c’était perdu ! », dit-elle en riant. Elle l’a décapé, sablé et teint un peu plus foncé. Prix payé : 45 $.

Chloé estime que 90 % des meubles et de la décoration dans son chalet sont issus du marché seconde main. Au total, elle estime avoir déboursé environ 5000 $ pour meubler le chalet, ce qui comprend un sofa et un matelas neufs. « J’aime vraiment mieux la déco à mon chalet qu’à mon condo, à Montréal, où j’ai acheté presque tous les meubles neufs, dit-elle. C’est beaucoup plus de travail, mais c’est tellement gratifiant à la fin de voir ton projet, usagé, fait à la main. »

L’univers rétro d’Hilary

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Environ 85 % des meubles du nouvel appartement d’Hilary Petersen sont issus du marché de seconde main.

Créatrice, photographe et tatoueuse, Hilary Petersen (Hilary Jane de son nom d’artiste) a un univers résolument rétro. Ça se reflète dans son art, mais aussi chez elle.

Hilary vient d’emménager dans un grand appartement de l’est du quartier Rosemont, où environ 85 % des meubles sont issus du marché de seconde main. Elle collectionne les articles rétro depuis des années et s’en est procuré quelques autres dernièrement en vue de son déménagement.

« Je suis une grande fan de tout ce qui est Mid-Century design, Art déco, Hollywood Regency », énumère-t-elle.

Mes goûts changent, mais j’ai des intérêts partout, dans plusieurs styles.

Hilary Petersen, nouvellement arrivée dans un grand appartement

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Hilary achète aussi des meubles pour faire le stylisme des photos de sa gamme de décoration intérieure, Hilary Jane Home, ou encore pour les revendre. Combien d’heures par jour passe-t-elle à chercher des perles rares ? « Eh boy, j’ai honte ! dit-elle dans un éclat de rire. Deux, trois heures, peut-être ? Pour mettre les choses en contexte, j’ai une maladie chronique et je suis au lit souvent. Je passe ce temps sur Marketplace et Kijiji. » La jeune femme de 31 ans va aussi visiter les antiquaires du marché aux puces Saint-Michel à l’occasion.

Hilary ne planifie pas la décoration des pièces de son appartement à l’avance. « Ça vient tout seul », dit-elle. Elle aime le jaune moutarde et les couleurs désaturées en général, la couleur crème, le noir laqué, le doré… Le fil conducteur se trace par lui-même.

Voici quelques-unes de ses récentes (et surprenantes) acquisitions.

Sofa

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Le canapé est en excellent état, outre une toute petite déchirure.

Son sofa, un modulaire quatre pièces en velours capitonné, Hilary l’a trouvé après un mois de recherches en ligne. Cinq minutes plus tard, elle a envoyé un acompte par virement Interac à la vendeuse, à Trois-Rivières. « Il était depuis 40 ans dans le sous-sol de quelqu’un qui ne s’en servait presque pas », explique Hilary. Le canapé, dit-elle, est en excellent état, outre une toute petite déchirure. Elle l’a acheté d’une revendeuse, qui a fait une marge de profit. Prix d’achat : 1000 $, livraison comprise.

Tables d’appoint

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Disque de verre fumé soutenu par trois paons en laiton, voilà une petite table !

Hilary a un faible pour le style « Art deco Revival » des années 1960, 1970 et 1980. Le laiton et les vitres fumées ? Elle adore. Quand elle a vu passer sur Marketplace une paire de petites tables, constituées d’un disque de verre fumé soutenu par trois paons en laiton, elle a sauté sur l’occasion. « J’en ai déjà vu passer une à 1500 $ ; celles que j’ai achetées étaient deux pour 500 $ », dit-elle, fière de cette acquisition.

Table basse

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Table basse constituée de blocs de laiton plaqué or surmontés d’une vitre

« J’ai trouvé cet autre morceau récemment et j’en ai encore des frissons », confie Hilary. Une table basse constituée de blocs de laiton plaqué or surmontés d’une vitre. Le vendeur, qui loue des meubles pour le cinéma, lui a dit que la table était attribuée à l’architecte et designer espagnol Paul Mayen, connu pour son travail dans un pavillon de la maison Fallingwater, au tournant des années 1980. Hilary l’a payée 300 $.

Miroirs

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Trois miroirs massifs noir laqué et or

Hilary a déboursé 80 $ pour mettre la main sur ces trois miroirs massifs, qui lui ont plu. « J’aime le noir laqué et la couleur or, dit-elle, et selon moi, il n’y a jamais trop de miroirs dans une maison. »

Serpent en céramique

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Surprenant serpent en céramique

Hilary possède déjà des panthères en céramique, qu’elle adore. Elle a récemment craqué pour ce serpent en céramique, fait en Italie, probablement dans les années 1970, selon son estimation. Elle l’a payé 40 $ et est allée le chercher à Blainville. « La vendeuse était surprise de trouver quelqu’un qui aime ça », dit Hilary en riant.

Repose-pied

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Repose-pied « terrarium » gonflable

« C’est vraiment kitch… et j’adore ça ! », dit Hilary en regardant son repose-pied « terrarium » gonflable, sorti directement des années 1950-1960. Elle l’a payé 120 $.