« Effroyable », « totalement raté », « d’un ennui abyssal »… Nos confrères du Masque n’ont semble-t-il pas vraiment apprécié « A star is born », la première réalisation de Bradley Cooper.

Le pitch de ce film « clivant » ? Au sortir d’un concert, une star de la country (Bradley Cooper) un peu portée sur la bouteille tombe, dans un bar de drag-queens, sur Ally, aspirante-chanteuse qui a renoncé à ses rêves de célébrités à cause d’un nez prétendument trop long et de castings éprouvants. Le chanteur beau gosse tombe évidemment raide love de cette Cendrillon des temps modernes, mais aussi de son talent immense de compositrice et d’interprète. Après une nuit à la dérive, passée à se raconter, il la fait venir en jet à l’un de ses concerts, la fait monter sur scène et chanter devant son public médusé devant le génie musical et le charisme de la jeune femme tétanisée. Qui deviendra, on s’en doute, une star lors que l’étoile de son mentor déclinera peu à peu.

C’est la quatrième fois qu’un réalisateur reprend l’histoire d’« Une étoile est née », initialement porté à l’écran en 1937, preuve que les thématiques abordées via ce duo muse-pygmalion traversent les époques. Alors oui, s’attaquer à un mythe pour sa première réalisation, en plus d’endosser le rôle principal d’un projet spectaculaire monté avec une débutante par ailleurs une des popstars les plus célèbres du monde, c’était peut-être… ambitieux. A certains moments, c’est vrai que les ficelles sont grosses, que les plans sont insistants, que la larme unique qui coule sur la joue de Gaga le jour de son mariage ne sont pas forcément les détails les plus honorables de ce film mais enfin, cessons de bouder notre plaisir ! Depuis combien de temps Hollywood ne nous avait pas offert une vrai grosse et belle histoire d’amour digne de ce nom ? Parce que s’il y a bien quelque chose de réussi dans la version Cooper, c’est cet amour-là auquel on croit dès les premières secondes. Le duo fonctionne à merveille, et l’alchimie entre eux est palpable. On a envie d’y croire, de retomber amoureux, de rouler des pelles à Bradley Cooper, d’étaler de la crème sur le nez de son mec et de l’aimer envers et contre tout, comme Ally, l’héroïne. Car que dire de la prestation de Stefani Germanotta, aka Lady Gaga sans maquillage, qui semble être parvenue si facilement à se défaire de ses atours de performeuse pour laisser éclore cette comédienne remarquable très fortement pressentie pour les prochains Oscars ? 

Amateurs de comédies romantiques, laissez-vous embarquer dans ce combo Bodyguard+Pretty Woman, avec les pop-corns, les Kleenex et toute la bienveillance et l’indulgence que vous accorderiez à un jeune amant hésitant, et kiffez ce déferlement de romantisme bien sucré qui fait du bien !